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Auteur(s)
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Jean BLETON : Inspecteur général honoraire des Bibliothèques de France
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Les dictionnaires, quand on les consulte, fournissent des définitions assez diverses de ce mot. Nous retiendrons ici celle d’un « local ou édifice dans lequel se trouvent des documents classés selon un certain ordre ».
Meilleure, parce que précisant la nature de ces documents et les raisons de leur rassemblement, est celle que la 16 e Assemblée générale de l’UNESCO a adoptée le 13 novembre 1970 : « est considérée comme bibliothèque, quelle que soit sa dénomination, toute collection organisée de livres et de périodiques imprimés ou de tous autres documents, notamment graphiques et audiovisuels, ainsi que les services du personnel chargé de faciliter l’utilisation de ces documents par les usagers à des fins d’information, de recherche, d’éducation ou de récréation ».
Il est bien vrai que les dénominations, depuis quelques décennies, se sont multipliées, le mot bibliothèque étant, aux yeux de beaucoup, chargé de passéisme, d’exclusive à l’égard de certains publics, et faisant parfois plus penser à un musée ou à un trésor de documents anciens ou vieillis qu’à un service vivant, susceptible de fournir très vite des informations, une documentation ou seulement le best‐seller (livre ou disque) dont tout le monde parle, d’où les appellations nouvelles de médiathèque, de centre de documentation, de service d’information et, pour les établissements scolaires, de CDI (Centre de documentation et d’information), CDDP (Centre départemental de documentation pédagogique), CRDP (Centre régional de documentation pédagogique), etc.
Selon les cas, ces bibliothèques, de création plus ou moins récente, offrent de quelques centaines de documents à plusieurs dizaines de milliers ; certaines, au surplus, peuvent n’offrir que très peu de documents sous forme imprimée mais répondre à des demandes extrêmement précises et très particulières par interrogation sur un terminal d’ordinateur, ou en proposant la lecture sur écran de pages de revues ou de livres provenant de microfiches qu’ils possèdent... ou même que possèdent d’autres établissements. Dans ce dernier cas, les locaux de tels services n’ont pas besoin d’être grands et, à la limite, n’ont à abriter que deux ou trois personnes très spécialisées dans certains domaines et capables d’interroger des bases de données, donc bien reliées par des lignes téléphoniques à des réseaux informatiques.
On comprend que, dans ces conditions, bien des centres de documentation rassemblent des documents de nature, de forme, de contenu, et en nombre très différents et que chacun de ces centres doit faire l’objet d’un programme spécial si un local est à édifier ou à aménager. Nous ne les citons donc, ici que pour mémoire.
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1. Bibliothèques et leurs missions
1.1 Principaux types de bibliothèques
Bien que la classification proposée par l’UNESCO, en 1970, de six catégories de bibliothèques, ne soit pas entièrement satisfaisante, elle recouvre bien tout ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui bibliothèques :
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bibliothèques nationales « responsables de l’acquisition et de la conservation d’exemplaires de toutes les publications éditées dans le pays » ;
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bibliothèques de l’enseignement supérieur, essentiellement au service des étudiants, enseignants et chercheurs ;
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bibliothèques importantes, ayant un rayonnement national sans être spécialisées (en France, la Bibliothèque Mazarine en est un exemple) ;
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bibliothèques scolaires, relevant d’établissements d’enseignement autres que supérieur et répondant presque exclusivement aux besoins des élèves ;
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bibliothèques spécialisées, catégorie particulièrement bien représentée par les bibliothèques de sociétés savantes, d’associations professionnelles ou autres, de musées, d’entreprises commerciales ou industrielles, d’institutions de recherche, de chambres de commerce, d’industrie, d’agriculture, etc. ; un grand nombre de centres de documentation relèvent, en fait, de cette catégorie ;
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bibliothèques publiques, desservant des collectivités, qu’elles soient communales, intercommunales, départementales, ou rassemblées dans des lieux relevant de ces collectivités (hôpitaux, casernes, prisons, etc.).
Toutefois cette classification, fondée sur des critères fonctionnels, ne permet pas d’appréhender la spécificité des diverses bibliothèques d’un pays donné. Qui ne connaît des bibliothèques nationales et universitaires, des bibliothèques à la fois universitaires et de villes ou d’États ? Elles se situent presque toutes dans un cadre administratif propre à chaque pays et ont des statuts juridiques on ne peut plus variés.
Pour nous en tenir à la France et aux bibliothèques qui relèvent directement ou indirectement de l’État, nous distinguerons, en simplifiant un peu, trois grands types de bibliothèques :
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la Bibliothèque nationale, avec ses services scientifiques et techniques...
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