Le temps dans les documents - Langage SMIL

Des études de documents électroniques ont conduit à l’identification de caractéristiques attachées aux documents et classées selon différentes dimensions [1] [2] [3]. Le résultat majeur de ces travaux est la définition de standards comme XML (eXtended Markup Language) XML qui ont permis de représenter la dimension logique des documents indépendamment de leur contenu et de leur dimension spatiale (forme), facilitant ainsi la portabilité des documents ainsi que leur traitement par des applications variées. Avec l’intégration de données temporisées comme des éléments vidéo, sonores ou des objets en mouvement sur l’écran, les documents électroniques ont maintenant une dimension temporelle en plus des dimensions spatiale, logique et hypertexte. Cette évolution est le résultat des nouvelles capacités technologiques des ordinateurs (unité centrale, mémoire, périphériques multimédias, supports CD-Rom, disques...), des réseaux (débits, protocoles) et des techniques de traitement numérique de l’information non textuelle : sons, images statiques et dynamiques (codage, compression/décompression).

Nous présentons ici les concepts et les besoins liés à l’introduction de la dimension temporelle dans les documents électroniques, ainsi que les solutions actuelles apportées à ce domaine : outils existants, standards, prototypes de recherche. L’objectif est double : il s’agit d’une part de décrire les fondements des modèles et des techniques utilisés dans le domaine des documents multimédias, et d’autre part de présenter les moyens mis à la disposition des utilisateurs pour concevoir, réaliser et jouer leurs documents.

C’est un axe à la fois déjà bien balisé de par l’existence de standards et d’outils largement diffusés, mais encore en pleine évolution du fait de l’apparition de nouvelles possibilités de communication et de traitement de l’information. En effet, l’information multimédia est non seulement accessible en local, mais également à distance par Internet, grâce à de nombreux moyens de communication offrant des débits et une qualité de service très variables. Les terminaux de lecture se sont aussi diversifiés puisqu’ils vont des ordinateurs personnels fixes au téléphone en passant par les ordinateurs portables et les assistants personnels. Un des grands défis des systèmes de production multimédia est certainement leur capacité à prendre en compte cette diversité de restitution aux différents niveaux de la chaîne documentaire : modèles de description séparant contenu et présentation, outils de transformation, services d’adaptation des contenus, etc. Enfin, il est important de souligner que le déploiement des contenus numériques a pour conséquence la convergence des domaines de l’informatique, de la téléphonie et de la télévision puisque ce sont souvent les mêmes solutions techniques qui sont utilisées. Ainsi par exemple, le système de messagerie multimédia (MMS : Multimedia Messaging Service) de la troisième génération de téléphonie mobile [4] [TE 7 368] s’appuie sur le langage de synchronisation multimédia SMIL (Synchronized Multimedia Integration Language) défini initialement pour les documents web multimédias.

Le « document » est notre objet d’étude et nous n’aborderons pas les modes de représentation des objets médias de base (codage) ni leur mode de création comme la création des vidéos, la saisie des sons, etc. Par conséquent, les systèmes de présentation et les environnements auteur que l’on considère doivent être vus comme des compositeurs d’éléments de contenu déjà créés.

Les auteurs tiennent à remercier tous les membres des projets Opera (Outils pour les documents électroniques, recherche et applications) puis Wam (Web, adaptation et multimédia) qui ont contribué à développer les travaux de l’équipe sur les documents multimédias.