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Jean-François VAUTIER : Spécialiste Facteurs Humains et Organisationnels (FH&O) du CEA/Service Sûreté Nucléaire/Pôle de compétences FH&Oet membre de l’AFSCET (Association Française de Science des Systèmes)
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Lire l’articleINTRODUCTION
L'évaluation subjective de la difficulté d'utilisation d'un produit s'insère dans l'ensemble plus vaste des techniques dites d'évaluation subjective. Celles-ci s'intéressent à l'évaluation par un ou plusieurs individus d'un ensemble de variables. Dans le domaine des activités de travail, le LOsange des Facteurs Humains (LOFH) est par exemple une technique de ce type qui propose d'analyser une situation de travail à l'aide de quatre grilles [30].
Évaluer la difficulté d'utilisation d'un produit par une approche subjective consiste à demander à un utilisateur d'apprécier la difficulté qu'il ressent lors de l'utilisation d'un produit. Étymologiquement, la difficulté correspond à la non-aisance ressentie par l'utilisateur. C'est le sens que nous retiendrons ici.
L'évaluation subjective de la difficulté d'utilisation d'un produit s'inscrit dans le cadre des problématiques communes à plusieurs disciplines. Citons le marketing, la sociologie, la macro-ergonomie, la psychologie, la physiologie, l'ergonomie... [25]. L'intérêt pour cette thématique vient sans doute, en partie, du fait qu'un produit peut sembler simple d'apparence mais, en définitive, complexe d'utilisation. Ce type de constatations associées à des échecs commerciaux importants a eu pour conséquence de promouvoir le concept de simplicité d'usage dans l'industrie. Notons d'ailleurs que l'on peut proposer un lien entre le concept de difficulté d'utilisation et celui de complexité d'un produit [29]. Cette nouvelle manière de caractériser la complexité d'un système avec la mesure de sa difficulté d'utilisation par un acteur extérieur fournit un cadre permettant de mieux comprendre la célèbre phrase de G. J. Klir : « la complexité est dans l'œil de l'observateur »...
Dans le cadre de cet article, nous allons en premier lieu faire un rappel des techniques les plus utilisées en marketing, sociologie et macro-ergonomie. Celles-ci permettent à un utilisateur d'évaluer subjectivement la « difficulté d'utilisation » d'un produit parmi d'autres variables caractéristiques de celui-ci. Nous examinerons ensuite d'autres techniques d'évaluation subjective entièrement focalisées sur la « difficulté d'utilisation » d'un produit. Ces techniques proviennent essentiellement de la physiologie, de la psychologie et de l'ergonomie. Elles sont utilisées pour appréhender la « difficulté d'utilisation » d'un produit au cours d'activités à prédominance physique ou à prédominance mentale. Le terme « prédominance » est introduit à dessein pour insister sur le fait que le déroulement de toute activité comporte toujours une composante physique (action motrice) et une composante mentale (traitement de l'information). Enfin, cet article comportera une discussion générale sur les intérêts et les limites des méthodes présentées.
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3. Intérêts et limites des différentes techniques
Les intérêts et les limites porteront sur les caractéristiques, la mise en œuvre et les développements possibles des différents supports d'évaluation.
3.1 Caractéristiques des supports d'évaluation
3.1.1 Décomposition de la variable « difficulté d'utilisation » d'un produit
Parmi l'ensemble des techniques présentées, TLX (§ ) est la plus détaillée. Elle possède en effet le plus grand nombre de composantes différentes à évaluer. Riera [24] a cependant bien fait apparaître l'existence de certaines confusions, chez les individus interrogés, entre l'appréciation de la composante « effort » déployé et l'appréciation de l'« exigence physique » et de l'« exigence mentale ». La différenciation à trois composantes de la méthode SWAT (§ ) n'entraîne pas ce type de problème mais cette technique ne prend pas en compte l'aspect physique de l'effort. Un compromis a alors été proposé par Riera en 1993 [23] sous la forme d'un TLX modifié à cinq composantes ne prenant plus en compte spécifiquement la composante « effort », compte tenu des redondances perçues par les individus. Ainsi, on peut penser qu'une méthode distinguant trois composantes de la difficulté ressentie est suffisante lorsque l'activité est très nettement physique ou mentale, ce que nous confirmons dans une de nos études précédentes axée sur le travail physique [31].
HAUT DE PAGE3.1.2 Structuration des données
Les techniques reposant sur des entretiens semi-directifs ont l'avantage de proposer une conduite souple de l'entretien. L'entretien semi-directif n'oblige pas l'utilisateur à remodeler ses perceptions afin qu'elles entrent dans les cases prédéfinies par l'expérimentateur. Ceci se produit, par exemple, lorsque l'utilisateur réfléchit, soit au sabot ou à la case dans laquelle il met une croix, soit à la valeur de la composante de difficulté qu'il va apprécier. L'entretien semi-directif doit être...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ABDI (H.) - Introduction au traitement statistique des données expérimentales - . Presses Universitaires de Grenoble, 1987.
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(2) - AMALBERTI (R.), BATEJAT (D.), BATAILLE (M.), MENU (J.-P.), SANTUCCI (G.) - Charge de travail mental, validation en France d'une technique d'évaluation subjective américaine : SWAT - . Médecine Aéronautique et Spatiale, Vol. 25 (98), p. 148-153, 1986.
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(3) - BORG (G.A.V.) - Physical performance and perceived exertion - . Copenhagen, EJNAR MUNSKGAARD, 1962.
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(4) - BORG (G.A.V.) - Perceived exertion as an indicator of somatic stress - . Scandinavian Journal of Rehabilitation and Medicine, Vol. 2, p. 92-98, 1970.
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(5) - BORG (G.A.V.), NOBLE (B.J.) - Perceived exertion - . In Wilmore Edition, Exercise and Sport Science Reviews, Academic Press, New York, p. 131-153, 1974.
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(6) - Brime –...
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