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Une baisse de 26 % des investissements industriels dans le monde en 2024

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Une baisse de 26 % des investissements industriels dans le monde en 2024

Posté le par Nicolas LOUIS dans Entreprises et marchés

Selon le dernier baromètre publié par le cabinet Trendeo, l'Institut de la réindustrialisation et McKinsey, les investissements industriels dans le monde ont diminué de plus de 1 000 milliards de dollars l'année dernière. Malgré ce contexte, les États-Unis continuent à attirer de nombreux investisseurs, en particulier Européens.

1 120 milliards de dollars. C’est le montant de la diminution des investissements industriels dans le monde en 2024, comparé à l’année précédente. Ce chiffre a été dévoilé par le cabinet Trendeo, l’Institut de la réindustrialisation et McKinsey, dans leur 9e édition de leur baromètre annuel. Malgré cette tendance baissière, les États-Unis continuent à tirer leur épingle du jeu et à attirer de nombreux investisseurs. En particulier ceux en provenance de groupes européens, qui contribuent fortement à la croissance de l’investissement dans la zone Amérique. Dans le même temps, le déclin de la Chine se poursuit, tandis que l’Europe connaît une légère reprise.

Certes, cette diminution au niveau mondial est conséquente (-26 % en valeur et -3 % en volume), mais est à relativiser, car le niveau d’investissement devrait néanmoins rester supérieur aux années pré-Covid. Elle s’explique par le fort recul des investissements dans l’industrie manufacturière (668 milliards en 2024) et a pour origine une baisse substantielle des capitaux investis dans les secteurs de l’électronique, de la chimie et des équipements électriques. Dans ces deux derniers secteurs, cette diminution est en partie liée au ralentissement de la fabrication de batteries lithium-ion et de véhicules électriques.

La forte baisse des investissements l’année dernière s’explique également par la chute des capitaux investis dans la production d’énergie et dans la R&D, respectivement de 13 % et de 33 %. Certains secteurs, bien que de taille plus modérée, voient tout de même leurs investissements croître, comme ceux réalisés dans les data centers : +16 %, alors qu’ils affichaient déjà une hausse de 72 % en 2024. À noter que les secteurs des mines et des carrières connaissent une évolution importante (+10 %), portés par une hausse des projets d’extraction de pétrole, de cuivre et de diamants.

Signe de sa forte attractivité, le continent américain est le grand gagnant de la captation des investissements dans le monde l’année dernière. Il devance à présent l’Asie, avec une part qui progresse de 28 % en 2023 à 36 % en 2024. Et fait nouveau, les IDE (Investissements Directs à l’Étranger) aux États-Unis dépassent pour la première fois ceux réalisés sur le plan domestique. Parallèlement, les investissements dans la zone asiatique chutent brutalement (de 54 % à 41 %) et s’expliquent par la baisse des investissements industriels en Chine (-57 %) et dans le reste de l’Asie (-81 %), même si ceux réalisés en Inde ont plus que doublé (+140 %).

L’UE dispose historiquement d’une stratégie d’investissement vertueuse

Les investissements dans l’Union européenne sont loin derrière (12 % en 2024, contre 10 % en 2023), mais atteignent tout de même un niveau historique. Selon David Cousquer, CEO et fondateur du cabinet Trendeo : « L’Union européenne quant à elle progresse, mais aurait besoin d’un recentrage de ses groupes pour remonter significativement. L’Europe a pourtant des positions significatives en matière de R&D notamment, ou de qualité de ses projets, qui constituent des atouts pour se repositionner. Nous commençons cette année à voir l’IA se répandre dans les usines. »

D’après ce baromètre, l’UE dispose historiquement d’une stratégie d’investissement vertueuse et est en tête dans les domaines de la protection de l’environnement et de l’efficacité énergétique, même si l’écart se réduit avec les autres régions du monde. Et si l’Asie reste la première destination des investissements en R&D, l’Europe, qui draine 30 % des investissements dans ce domaine, se place désormais en deuxième position devant la zone Amérique, grâce à un large investissement dans la recherche publique fondamentale.

En France, le volume d’investissement industriel a baissé de 10 % en 2024, et pour la première fois depuis 2019, le solde net d’ouverture d’usine a baissé : la différence entre les ouvertures et les fermetures se chiffre à -15. Malgré tout, avec un cumul de 316 ouvertures d’usines comptabilisées depuis 2016, Matthieu Dussud, directeur associé chez McKinsey France, estime que la logique d’investissement de la France « reste vertueuse et favorise la résilience du secteur. C’est une excellente nouvelle dans un contexte difficile. Nous y voyons une opportunité pour l’Hexagone de maintenir sa dynamique de renaissance industrielle, en misant activement sur les leviers de productivité du secteur qui font la force du « Label France » : ses infrastructures, son vivier de talents techniques, l’excellence de ses foyers de recherche et d’innovation, ou encore la possibilité de disposer d’une énergie décarbonée à coûts raisonnés. »

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Posté le par Nicolas LOUIS


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