Comme chaque année, le CES représente une vitrine de l’innovation avec son lot de gadgets plus ou moins pertinents. Les poids lourds du secteur high tech comme Samsung, LG, Intel, Sony y dévoilent leurs dernières solutions.
Mais au final, à part des ordinateurs portables plus puissants tout en étant un peu moins énergivores (grâce aux moniteurs OLED) et des smartphones 5G, cette édition reste sans réelle innovation.
Les points intéressants se trouvent ailleurs. Avec un brin de chauvinisme, nous constatons que les entreprises françaises ont collecté 23 nominations aux Awards du salon. Un bon cru donc, même si la France avait récolté 67 nominations en 2019.
On peut citer entre autres Baracoda et son thermomètre sans batterie, Chargepoly et son système de recharge de véhicules électriques, Green Systems Automotive et son système d’économie d’énergie pour la marine, NepTech et sa navette fluviale, mais aussi l’Oréal pour trois produits, Schneider et trois produits pour la maison connectée, STMicroelectronics et une carte biométrique, Valeo et son purificateur d’air pour véhicule…
Des écrans tueurs de coronavirus
« Ce qui est intéressant, c’est que de grandes entreprises et des industriels français ont maintenant intégré les codes marketing de ce salon en valorisant leur écosystème et en organisant des conférences de presse. Et ça paie puisqu’ils obtiennent des prix. Historiquement, les grandes entreprises n’étaient pas au niveau. Il n’y avait que les start-up françaises, poussées par Bpifrance et la French tech qui y candidataient », constate Olivier Ezratty, consultant et auteur spécialisé dans les technologies quantiques.
Beaucoup de domaines sont présentés au CES. Mais l’un des secteurs les plus innovants est celui de la santé. Les capteurs pour nous ausculter sont de plus en plus nombreux. On peut citer ceux de WeMed (France) et d’i-Virtual (France) avec son Caducy qui est un dispositif médical de monitoring de six paramètres vitaux sans contact exploitant un simple selfie de 30 secondes avec son smartphone.
Pandémie oblige, différentes entreprises ont présenté leur solution pour éradiquer les coronavirus ou limiter la contamination, comme des masques intégrant une lampe UVA ! La tendance est d’ailleurs à l’exploitation des UVC pour tuer des germes et des virus. Cette technique est connue depuis un certain temps, mais comme ils sont néfastes pour les êtres humains, il a fallu trouver une astuce pour la contourner.
La solution consiste à faire passer l’air dans une zone fermée et exposée aux UVC. Valeo a ainsi adapté son dispositif purifiant l’air des bus pour tuer les coronavirus. Même procédé pour la LOD (pour Light Of Disinfection). Imaginée par Olivier Moyen, président d’I Light You, entreprise de luminaires basée à Dardilly (Rhône), cette lampe fabriquée en France (700 euros) est vendue dans de nombreux pays (dont Belgique, République tchèque…) et sera déployée durant la Coupe du monde de football au Qatar.
Plus original, Air-Clenz Systems (USA) commercialise des moniteurs d’ordinateurs qui contiennent un système de ventilation qui capte l’air expiré par les utilisateurs pour le purifier.
Les transports ont été fortement représentés avec la multiplication des véhicules électriques y compris des motos. « Par contre, la thématique de la conduite autonome s’est un peu calmée, car les constructeurs constatent qu’il est très difficile de généraliser ce type de conduite à part sur des routes peu fréquentées ! On en reste encore à la R&D », précise Olivier Ezratty.
Les innovations sont également lentes du côté des batteries qui restent encore un domaine compliqué, car c’est de la chimie. « Remplacer les métaux comme le nickel ou le cobalt par des matériaux moins polluants reste encore un défi à long terme », souligne Olivier Ezratty.
Batterie : pas de miracle
Pas de batteries magiques donc, mais des évolutions graduelles avec cette année l’apparition de batteries plates qui améliorent la quantité énergétique. D’autres pistes concernent la durabilité, le temps de charge ou l’anode qui est amélioré en remplaçant le carbone par du graphène ou du silicium.
Bluetti a par exemple présenté la première génération solaire sodium-ion au monde. Le système NA300 et son module de batterie B480 utilisent la technologie sodium-ion pour accélérer considérablement la charge et améliorer les performances dans les environnements à basse température.
Cette entreprise allemande affirme que sa batterie sodium-ion peut se charger de 0 à 80 % en moins de 30 minutes à température ambiante et présente un taux de rétention de plus de 85 % à basse température, autour de -20 °C.
« Mais il faut rester prudent ; il y a quelques années, Mercedes avait présenté une batterie qui utilisait du potassium à la place de métaux lourds, mais on n’en parle plus tellement aujourd’hui. Il n’y a pas de miracle », constate Olivier Ezratty.
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