Fujitsu Limited, Fujitsu Research Institute, et Sony Global Education ont annoncé le 27 février 2019 la mise en place d’un système permettant de certifier les résultats et diplômes scolaires d’élèves grâce à la blockchain, en remplacement des traditionnels certificats papier. Ce système sera dans un premier temps destiné à certifier le niveau en langue japonaise d’élèves souhaitant venir étudier au Japon. Il sera déployé en partenariat avec Human Academy Co, un centre d’éducation japonais pour les élèves étrangers. Avec ce système, les instituts académiques pourront s’assurer du niveau en japonais des élèves en regardant directement le certificat stocké sur la blockchain.
Cette expérimentation s’inscrit dans un contexte où le nombre d’étudiants et de travailleurs étrangers au Japon augmente d’année en année. L’application de l’Immigration Control Act en avril 2019, qui créé de nouvelles catégories de visa, va contribuer à accentuer encore cette dynamique. L’initiative lancée par Fujitsu et Sony souhaite répondre à la difficulté que peuvent rencontrer les institutions académiques pour confirmer la validité des résultats scolaires transmis par les étudiants étrangers. Une mauvaise évaluation pouvant engendrer des situations compliquées pour les deux parties, en particulier lorsqu’il s’agit des capacités en langue japonaise.
Du côté de Sony, bien que le développement de la technologie blockchain soit axé sur l’éducation, son utilisation est envisagée dans une large variété de domaines. En particulier, Sony annonçait en octobre 2018 le développement d’une solution de gestion des droits numériques (DRM : digital rights management), visant à protéger les contenus digitaux (films, musiques, e-books etc.). Selon Sony, les transformations technologiques permettant la création et la diffusion de contenu digital doivent aussi s’appliquer à la gestion des droits relatifs à ces contenus, en particulier le respect de la propriété intellectuelle. Ce système, encore au stade de prototype, pourrait être prochainement commercialisé par Sony s’il s’avère concluant.
Autre exemple, fin janvier 2019, Fujitsu communiquait sur la possibilité d’utiliser la blockchain pour optimiser le mécanisme de « réponse à la demande » (demand response, DR) sur le marché de l’électricité. L’objectif de ce mécanisme est d’améliorer le contrôle de la production d’énergie électrique et la gestion des pics de charge en faisant coopérer les fournisseurs et les consommateurs d’énergie. En effet, le taux de succès est actuellement relativement faible, du fait de l’incapacité des consommateurs à adapter leur consommation. Le système conçu permet aux acteurs d’échanger entre eux leurs surplus d’énergie, qu’ils soient dus à leur propre génération d’énergie ou bien à une réduction de leur consommation. Fujitsu annone une amélioration du taux de succès des « réponses à la demande » de l’ordre de 40%.
A travers ces différents exemples, les deux acteurs Japonais cherchent à gagner en maturité quant aux cas d’usages potentiels de la blockchain. Fin 2018, l’agence de transformation digitale australienne (DTA) se faisait plus critique à l’égard de la mode autour de cette technologie, indiquant que « pour toute utilisation envisagée de la blockchain (technologie intéressante mais encore dans les premières phases de son développement), il existe à l’heure actuelle une meilleure solution ».
Sources : www.diplomatie.gouv.fr
www.fujitsu.com
www.sony.net
www.fujitsu.com
Rédacteur : Guillaume Barraud, Chargé de mission Numérique, Matériaux et Sciences de l’ingénieur, Ambassade de France au Japon
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