Intégrer des biopolymères ou des polymères biodégradables

Qu’est-ce qu’un biopolymère ?

La classification des biopolymères dépend de leur origine :

• les polymères d’origine renouvelables dits « bio-sourcés » ;
• les polymères d’origine non renouvelables, dits « pétro-sourcés ».

Des polymères biodégradables peuvent être obtenus de ces deux catégories. Ainsi, il existe des polymères « pétro-sourcés » biodégradables.

Cette définition peut toutefois varier selon les corps de métier. Dans la communauté scientifique, la notion de biopolymères peut être « restreinte » à la seule famille possédant une origine renouvelable. Elle est souvent plus étendue pour la communauté des transformateurs de plastiques qui considère également les polymères biodégradables (pétro-sourcés) comme appartenant également à la famille des biopolymères. L’ensemble de ces polymères peut être appelé : bioplastiques.

Classification des polymères selon leur origine et leur fin de vie

Pourquoi passer aux biopolymères ou au polymères biodégradables?

Quels sont les principaux enjeux de cette démarche ? Cette partie vous permettra de trouver des éléments de réponse tant sur la compétitivité que sur les aspects réglementaires, environnementaux et commerciaux.

La compétitivité via l’innovation

Les grandes multinationales l’ont bien intégré : les biopolymères et les polymères biodégradables représentent un enjeu de compétitivité majeur. Les grandes marques, notamment dans le secteur de l’emballage, rivalisent d’innovation en développant des systèmes de plus en plus écologiques. L’exemple le plus notable est sans doute celui de la rivalité entre Coca-Cola® et Pepsico™. Outre le fait de produire des emballages à base de biopolymères, ces deux marques poussent l’innovation à l’extrême en participant activement au développement de nouvelles voies de production en créant leurs propres technologies de production. Leur prochaine étape est d’utiliser les déchets ou les coproduits issus de leurs activités comme matière première.

Contrainte règlementaire

Certains pays, ou États dans le cas des États-Unis, ont légiféré en faveur de l’utilisation de matériaux biodégradables ou renouvelables. La Californie, par exemple, a décrété en 2010 l’interdiction à la vente de sacs de sortie de caisse en plastiques non biodégradables. La France, quant à elle, devrait également sortir de l’ère du sac plastique non biodégradable. En 2010, une loi visant à interdire la vente de ce type de sac a été votée. Cette loi prévoit la mise en place, en 2014, d’une taxe de 10 euros par kilogramme de sacs de caisse à usage unique en matière plastique non biodégradable (lemonde.fr, 2010).

Démarche environnementale

La démarche environnementale renvoie à l’image que la compagnie veut donner. Elle met en place des méthodes qui permettent à l’entreprise de réduire ses impacts sur l’environnement. C’est un investissement pour l’avenir à un niveau choisi par l’entreprise qui permet de répondre aux pressions liées aux questions sur l’environnement.

Demande du consommateur

La sensibilisation des consommateurs aux problèmes environnementaux a provoqué une prise de conscience générale. Le projet Kassel a montré que les consommateurs seraient prêts à payer un « price premium » pour des emballages biodégradables (Stassin, 2005).

Augmentation du prix des matières premières

La flambée du prix du pétrole est également un motif en faveur de l’utilisation des matières renouvelables. En effet, depuis décembre 2011, le prix des matières plastiques connaît une hausse continue de 200 euros à 300 euros la tonne soit une augmentation de près de 20 % (Maillet, 2012), d’autant qu’il semblerait que les spéculations sur les réserves annoncent une disponibilité de la ressource jusqu’en 2050. Ainsi, les bioplastiques encore difficilement abordables deviennent de plus en plus compétitifs.