Réagir à un accident impliquant des substances chimiques

Un accident est un événement, généralement non souhaité, qui apparaît ponctuellement, suite à une ou plusieurs causes, et qui entraîne des dommages vis-à-vis des personnes, des biens ou de l’environnement.

Aucun accident ne survient sans cause. Lorsqu’on est témoin d’un accident, cette cause peut-être toujours présente et peut provoquer un autre accident ; on parle alors de sur-accident. Afin de gérer les premières minutes après l’accident (éviter le sur-accident, prendre en charge les victimes…), il conviendra de mettre en œuvre la technique du PAS (protéger – alerter – secourir).

Protéger – éviter le sur-accident

Avant toute intervention sur le lieu de l’accident, les secouristes devront s’assurer qu’un autre accident ne puisse pas survenir. Une analyse rapide de la situation doit être réalisée, afin de repérer les éventuels dangers pour l’équipe d’intervention, pour la victime ou pour les autres personnes au voisinage.

• Si un risque est repéré et peut être supprimé facilement sans mettre sa propre vie en danger, l’équipe d’intervention devra, avant toute opération, retirer du lieu de l’accident tous les éventuels produits chimiques, bouteilles de gaz, outils… encore présents.
• Si un risque est repéré et ne peut pas être supprimé (incendie, victime allongée au milieu d’une route d’où peut surgir un véhicule, victime intoxiquée dans un lieu confiné…), l’équipe d’intervention devra alors soustraire la victime au danger en la dégageant. Les techniques simples pour dégager les victimes sont enseignées lors de la formation pratique SST.

Dans tous les cas, la zone d’accident doit être sécurisée ou signalée par un balisage (ruban, cône ou triangle de sécurité) et les énergies présentes à proximité du lieu de l’accident doivent être coupées (mettre en sécurité les machines, couper les fluides…).

Alerter – déclencher les secours externes

L’alerte permet de déclencher et d’organiser l’intervention des secours externes. Il conviendra d’informer ou de faire informer :

• le responsable de service ou le responsable du site, afin de transmettre les informations au sein de l’entreprise ;
• les secours externes, conformément à la procédure qui doit être établie ; généralement, le sauveteur secouriste appelle les pompiers, qui aiguilleront ensuite les secours externes ; soit ils interviennent directement, soit ils font appel à une ambulance.

L’information sur la situation de la/les victime(s) doit au minimum contenir les informations suivantes :

• nom de la ou des victime(s) ;
• sa/leur société ;
• la nature des dommages corporels et/ou matériels ;
• l’état de conscience de la ou des victime(s) ;
• le lieu exact de l’accident, avec les principaux risques liés à cet endroit (risque chimique…).

Le secouriste doit ensuite rester auprès de la/des victime(s) jusqu’à l’arrivée des secours.

Secourir – prendre en charge les éventuelles victimes

Lorsqu’un accident survient, il y a généralement une ou plusieurs victimes. La première réponse à apporter sera donc de les prendre en charge, afin de s’assurer que les soins nécessaires sont prodigués. Seuls les secouristes sont autorisés à pratiquer « les gestes qui sauvent » en attendant les secours externes.

Il est donc important d’avoir parmi son personnel (c’est d’ailleurs une obligation réglementaire) des personnes formées aux premiers secours qui pourront apporter les premiers soins aux victimes, en attendant une prise en charge par des professionnels de santé. Les personnes formées aux premiers secours doivent être connues de tous les salariés. Pour ce faire, il conviendra d’établir une liste des sauveteurs secouristes, affichée dans des endroits stratégiques de votre site.

Collecter le maximum d’informations

Juste après l’accident, le sauveteur secouriste ou toute autre personne désignée devra collecter le maximum d’informations factuelles qui seront ensuite exploitées lors de l’analyse de l’accident :

• nom et coordonnées des éventuels témoins ;
• toute information ou document en lien avec des tiers impliqués dans l’accident, en particulier leur nom et coordonnées ;
• toute information utile sur l’environnement de travail (météo, conditions particulières…).

Ces informations doivent être consignées pour être disponibles le jour de l’enquête d’accident.

Dans la mesure du possible, le lieu de l’accident doit être maintenu en l’état jusqu’à la visite de l’équipe d’investigation pour favoriser la collecte des éléments factuels.

Informer les autorités et les parties prenantes

L’alerte a permis d’informer la direction du site. Cette dernière sera alors chargée d’informer les autorités locales, en fonction du type et de la gravité de l’accident :

• préfecture ;
• inspection des installations classées ;
• DREAL ;
• CARSAT ;
• inspection du travail ;
• mairie ;
• clients ;
• partenaires sociaux…