Concevoir un bâtiment passif labellisé

Rappel

La réglementation RE2020 est entrée en vigueur le 1^er janvier 2022. Elle s’applique à tous les bâtiments neufs, mais de façon incrémentale en fonction du type du bâtiment. Les seuils d’exigences vont crescendo avec des paliers en 2025, 2028 et 2030. Son principal objectif est de diviser par trois la consommation d’énergie des nouveaux bâtiments par rapport aux constructions actuelles.

Le second objectif est la réduction des émissions globales des gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Enfin, cette réglementation impose d’adapter le bâtiment au réchauffement climatique en s’assurant d’un confort d’été suffisant, même en période de canicule.

BEPOS et BEPAS : définitions

La Fédération française de la construction passive définit le bâtiment passif (BEPAS) comme une construction « très basse consommation » qui couvre à elle seule une grande partie de ses besoins en chauffage. Il est conçu pour capter le plus possible de chaleur solaire tout en évitant les surchauffes durant les périodes estivales. Il est capable de se refroidir et de se chauffer avec une faible demande d’énergie supplémentaire. Selon le label allemand Passif Haus, qui est devenu le standard européen, le bâtiment passif peut atteindre 70 % de ses besoins en chauffage.

Le bâtiment à énergie positive (BEPOS) est un bâtiment dont le bilan énergétique global est positif, c’est-à-dire qu’il produit plus d’énergie (thermique ou électrique) qu’il n’en consomme sur une période de douze mois. Il est souvent considéré comme la panacée. Mais l’usage du surplus de chauffage (électrique ou thermique) est problématique et comporte trois difficultés majeures. La première concerne le stockage et la distribution du surplus électrique sur le réseau RTE par plusieurs fournisseurs individuels. La seconde est d’ordre juridique, car il va falloir fixer et réguler le prix de cession du surplus. La dernière difficulté est d’ordre économique et elle découle de la seconde difficulté. S’agissant du volet thermique, le transfert du surplus est encore plus difficile à réaliser. De nos jours, il n’existe pas un réseau qui permettrait de collecter la chaleur et/ou le froid émanant des surproductions individuelles.

Ces définitions montrent que le label BEPOS et le label BEPAS ont tout en commun sauf la production d’un excédent d’énergie thermique ou électrique. Compte tenu, d’une part, des engagements pris par le gouvernement français de baisser de 30 % sa consommation d’énergie fossile, d’autre part des difficultés à gérer le surplus d’énergie produite, nous faisons le choix de privilégier le label BEPAS dans la suite de cette étude. Il est en harmonie avec la norme RE2020 qui est rendue obligatoire depuis le 1^er janvier 2022.