Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Aujourd'hui, la banque, les services bancaires et le paiement ne se conçoivent pas sans Internet. L'activité bancaire repose sur la confiance et ses systèmes d'information doivent être sécurisés. Or l'authentification est une fonction de sécurité qui occupe une place centrale sur Internet et, par voie de conséquence, dans le monde bancaire. Après avoir rappelé la problématique de sécurité de l'informatique bancaire et les principaux concepts de l'authentification, nous présentons les principales solutions d'authentification employées pour la banque à distance. Nous détaillerons ensuite les deux formes du paiement sécurisé : le paiement de proximité et le paiement à distance. Enfin, nous analyserons en détail les modifications de l’usage de l’authentification entraînées par la directive européenne DSP 2 et la généralisation du Mobile Banking.
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Pascal THONIEL : Fondateur et Directeur R&D de la société NTX Research SA
INTRODUCTION
Que ce soit pour un accès à des réseaux locaux ou étendus, que ces réseaux soient filaires ou sans fil, que ces réseaux soient en architecture client-serveur ou répartie, l’authentification des équipements, des objets connectés, des services, des applications et des personnes est nécessaire. Tout ce qui concerne l’accès privé, c’est-à-dire le contrôle de la délivrance de l’information et de la fourniture des ressources réservées à certaines entités, passe par l’authentification.
Or, les procédures d’authentification classiques par identifiant et mot de passe ne suffisent plus. Sur les réseaux locaux comme sur Internet, l’espionnage des communications est l’attaque numéro un. L’espionnage des communications permet de récupérer facilement et pratiquement sans risque de détection l’identifiant et le mot de passe que l’utilisateur envoie au serveur ou bien ses codes d’accès lors d’une connexion légitime. Rien de plus simple ensuite pour l’attaquant que de se connecter à son tour en rejouant les mêmes valeurs et ainsi, de se faire passer pour un utilisateur autorisé. Il s’agit là d’une usurpation d’identité.
La deuxième catégorie d’attaque consiste à espionner, simuler, copier ou voler le moyen d’authentification de l’utilisateur. La troisième concerne la récupération des éléments d’authentification des utilisateurs (crédentiels) stockés du côté du serveur d’authentification. La quatrième est l’ingénierie sociale qui vise à tromper la vigilance de l’utilisateur en l’amenant astucieusement à révéler volontairement ses mots de passe, ses codes ou ses secrets, ou bien encore à les deviner. En effet, les utilisateurs choisissent souvent des mots de passe faibles (courts, simples, classiques) ou qui leur correspondent (prénom des enfants, dates de naissance, nom du chien de la maison, nom de l’artiste ou du sportif préféré…) afin de les retenir plus facilement. Enfin, la cinquième est l’attaque dite « à force brute » qui consiste par exemple à essayer systématiquement et automatiquement tous les mots de passe possibles ou toutes les clés de chiffrement jusqu’à trouver les bons. Comme les mots de passe utilisés sont souvent courts (moins de 8 caractères) et simples (lettres et chiffres), l’attaque à force brute est parfois très efficace.
L’enjeu est d’autant plus considérable que ces menaces qui pèsent sur les particuliers, les entreprises, les organisations, les administrations et leur système d’information sont bien réelles. Elles sont aussi lourdes de conséquences en cas de concrétisation, c’est-à-dire d’attaque réussie par intrusion. Une intrusion frauduleuse dans un système d’information par absence de contrôle des utilisateurs ou par usurpation de l’identité d’un utilisateur autorisé peut avoir des conséquences graves, à la hauteur des droits d’accès et d’action alloués à cet utilisateur.
Ces généralités s’appliquent complètement à l’informatique bancaire actuelle qui constitue le socle des services bancaires accessibles en tous lieux et à chaque instant grâce à la puissance d’Internet. Comme les enjeux financiers ont toujours été parmi les plus importants, l’authentification n’est donc pas une fonction de sécurité à négliger. Elle occupe à l’évidence une place centrale dans la sécurité bancaire d’aujourd’hui.
La récente directive européenne relative aux services de paiements dans le marché intérieur, dite DSP 2, a notamment pour objectif le renforcement de la sécurité des opérations bancaires. Dans ce cadre, elle impose la mise en place d’une authentification forte.
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2010 par Pascal THONIEL
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8. Conclusion
Au final, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode d’authentification pour le domaine bancaire. Le choix d’une méthode d’authentification doit se faire avant tout en fonction de son usage (banque à distance ou paiement) et de son contexte (paiement de proximité ou à distance). Le niveau d’authentification requis (faible, moyen, fort) doit toujours être adapté aux véritables enjeux de l’identité et des conséquences d’une usurpation de cette identité. Enfin, le nombre d’utilisateurs concernés est aussi un facteur déterminant et les clients des banques sont nombreux.
Les enjeux et la complexité du sujet imposent des conditions difficiles à satisfaire :
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l’universalité de la portée du service : chaque consommateur accède directement à l’offre complète du magasin planétaire, chaque commerçant a la possibilité de vendre au plus grand nombre ;
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la simplicité de mise en place des architectures ;
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la simplicité de mise en œuvre des processus ;
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la généralisation des usages à grande échelle ;
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l’adaptation au système économique, financier, législatif, technologique, sociologique et culturel existant.
En 2008, 3-D Secure est devenu la référence pour les banques françaises dans le domaine du paiement en ligne. Avec 3-D Secure, l’authentification du consommateur était désormais confiée à la banque du client/acheteur, porteur de la carte bancaire. Dès lors, la recommandation des autorités bancaires et gouvernementales pour une authentification forte a commencé à se faire plus pressante.
Pendant la décennie 2010, le monde bancaire (malgré quelques exceptions) n’a pas vraiment pris la mesure du problème en proposant une solution d’authentification moyenne (code envoyé par SMS) en lieu et place d’une authentification forte.
En 2019, la directive européenne DSP 2 s’impose aux banques sur le plan réglementaire. La mise en place de dispositifs d’authentification forte est obligatoire à partir du 1er janvier 2021. Les banques ont été forcées de réagir. L’usage de l’authentification forte, préconisé sans succès par de nombreux experts en cybersécurité pendant 20 ans, va enfin se généraliser dans le monde bancaire.
Reste à savoir quelles technologies cryptographiques seront choisies : tables de codage générées...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BANQUE DE FRANCE - Supervision et réglementation bancaire, Bâle 2 – CRD, - juillet 2009.
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(2) - - Consortium pour la Fédération de Cercles de Confiance et les usages sécurisés de l’identité, http://www.fc2-consortium.org (2009).
-
(3) - LEROUGE (P.) - Blog « Le paiement mobile », - mobilepayment.typepad.com/paiement_mobile/ (2009).
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