Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
L’intégration des flux téléphoniques, signalisation et communications comprises, est largement répandue dans les réseaux informatiques. Un seul réseau est alors utilisé pour véhiculer de la voix et des données dans un système dit de « voix sur IP ». De nombreux avantages, tels que la simplicité de l’administration et la baisse des coûts de déploiement, justifient l’intérêt pour cette technologie. Les concepts généraux des architectures de réseau nécessaires pour mettre en œuvre un système de ToIP sont présentés, ainsi que les protocoles utilisables pour transporter des flux multimédia et de données.
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The integration of telephone flows including signaling and communications is widespread in computer networks. A single network is then used in order to transmit voice and data in a system called "voice on IP". Numerous advantages, such as easy management and the decrease in deployment costs justify the interest for this technology. The general concepts of the network architectures required in order to implement a ToIP system are presented, as well as the protocols in order to transport multimedia and data flows.
Auteur(s)
-
Frédéric RÉMI : Expert en Sécurité et Cryptologie - Directeur d’Amossys
-
Cyril TESSEREAU : Expert Sécurité – Amossys
INTRODUCTION
Depuis l’invention du premier téléphone par Alexandre Graham Bell, en 1869, les systèmes de téléphonie ont considérablement évolué : de la commutation de circuit à la commutation par paquet, puis ensuite, à la voix sur IP, au GSM, à la voix sur IP sur réseau mobile. La téléphonie vit aujourd’hui l’une des périodes les plus critiques de son évolution technologique.
Un intérêt grandissant s’est fait ressentir ces dernières années pour assurer la convergence des systèmes de téléphonie classiques vers les réseaux informatiques. L’intégration des flux téléphoniques, signalisation et communications comprises, est aujourd’hui largement répandue dans les réseaux informatiques. Un seul réseau est alors utilisé pour véhiculer de la voix et des données dans un système dit de « voix sur IP » (« Voice over IP » ou VoIP) [16].
De nombreux avantages, notamment la simplicité de l’administration et la baisse des coûts de déploiement, justifient l’intérêt des éditeurs de logiciel pour cette technologie. Depuis le début des années 80, ils cherchent à utiliser le réseau informatique pour y véhiculer de la voix. L’émergence des protocoles H.323 ou SIP a progressivement poussé les constructeurs du monde des Télécommunications à intégrer cette dimension IP à leurs solutions dans une optique de convergence voix-données. Dans un premier temps, cette convergence a pris la forme de cartes optionnelles à intégrer dans les PABX (« Private Automatic Branch eXchange ») existants, pour être proposée aujourd’hui de façon native. Au-delà de l’établissement d’appels vocaux, l’objectif est de substituer le réseau IP à l’infrastructure téléphonique, y compris les équipements fax et modem et les services de SMS/MMS, de visiophonie, etc. Ceci constitue un ensemble plus large alliant plusieurs techniques dans une même architecture de téléphonie sur IP (« Telephony over IP » ou ToIP). La ToIP est, de fait, la première alternative réelle aux réseaux traditionnels de téléphonie qui utilisent la technologie de commutation de circuits vieille de plus de 100 ans.
La ToIP n’est pas de la téléphonie sur Internet, malgré une confusion souvent entretenue dans les médias. Le terme « Téléphonie sur Internet » est spécifiquement utilisé lorsqu’on se sert du réseau public Internet pour établir des communications téléphoniques. L’Internet que nous utilisons tous les jours est un réseau de réseaux qu’aucune organisation ne contrôle ou ne gère dans son ensemble et qui ne garantit pas de qualité de service. A contrario, la téléphonie sur IP est confiée à un réseau géré par une entité unique, une entreprise pour ses besoins internes ou un opérateur de télécommunications.
Le chapitre qui suit présente les concepts généraux des architectures de réseau nécessaires pour mettre en œuvre un système de ToIP. Les protocoles utilisables pour transporter des flux multimédia et de données seront détaillés ensuite. Ces éléments communs étant définis, les chapitres suivants présenteront les solutions majeures disponibles sur le marché : H.323 [26], SIP [9], MGCP [11] et les solutions économiques.
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5. L’architecture MGCP
Les architectures proposées par H.323 et SIP sont relativement similaires dans leurs organisations et elles prévoient l’intégration de toute la chaîne de communication, incluant les terminaux, la gestion de la signalisation et les passerelles.
MGCP (voir Encadré 4) se positionne de façon différente car il se préoccupe essentiellement de l’architecture des passerelles.
Selon la vision MGCP, une passerelle est composée de deux parties :
-
une partie « intelligente » qui se charge de la conversion des signalisations entre la téléphonie RTC et la téléphonie sur IP ;
-
une partie « mécanique » laquelle se charge du transcodage de la voix.
Ces deux parties sont, traditionnellement, implémentées sur un même équipement mais MGCP cherche à les séparer afin de factoriser la gestion des signalisations, dans l’objectif de diminuer le coût de déploiement.
La partie intelligente est alors prise en charge par un contrôleur centralisé (MGC, « media gateway controller ») tandis que les dispositifs responsables du transcodage (MG, « media gateway ») sont répartis aux points d’interconnexion entre le RTC et le réseau de paquets.
Un MGC prend en charge plusieurs MG et communique avec via un protocole dédié, en l’occurrence MGCP (« media gateway control protocol ») pour lequel on dispose de certaines implémentations, soit H.248/MEGACO. Ce dernier est issu d’une initiative commune entre l’ITU et l’IETF ayant donné lieu à la recommandation H.248 [36] et au protocole Internet MEGACO (« media gateway control ») standardisé par la RFC 3015 [7].
L’intérêt de cette approche réside dans la définition, très souple, d’une passerelle.
Dans l’absolu, le terminal utilisateur lui-même peut être assimilé à une « passerelle » entre un interlocuteur humain et un réseau. Déclaré comme une MG, il peut alors être contrôlé par un MGC. Le principe est alors d’enrichir le MGC avec la gestion des services pour en faire l’équivalent d’un autocommutateur (avantage : les services proposés sont indépendants des terminaux et passerelles utilisées, comme de leurs constructeurs).
De cette façon, MGCP permet de construire une architecture de téléphonie au même titre...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - Temps de transmission dans un sens - . ITU-T G.114 (mai 2003).
-
(2) - Modulation par impulsions et codage (MIC) des fréquences vocales - . ITU-T G.711 (nov. 1988).
-
(3) - Codage audiofréquence à 7 kHz à un débit inférieur ou égal à 64 kbit/s - . ITU-T G.722 (nov. 1988).
-
(4) - Codeur vocal à double débit pour communications multimédias acheminées à 5,3 kbit/s et à 6,3 kbit/s - . ITU-T G.723.1 (mai 2006).
-
(5) - Codage de la parole à 16 kbit/s en utilisant la prédiction linéaire à faible délai avec excitation par code - . ITU-T G.728 (sept. 1992).
-
(6) - Codage de la parole à 8 kbit/s par prédiction linéaire avec excitation par séquences codées à structure algébrique conjuguée - ....
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