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Article

1 - FINALITÉS ET DÉFINITIONS DE LA RÉALITÉ VIRTUELLE, DE LA RÉALITÉ AUGMENTÉE ET DU MÉTAVERS

2 - NOTIONS DU COMPORTEMENT HUMAIN EN ENVIRONNEMENT VIRTUEL

3 - DÉVELOPPEMENTS TECHNOLOGIQUES SPÉCIFIQUES POUR DES MÉTAVERS

4 - DIFFÉRENTS TYPES DE MÉTAVERS

5 - VÉRITABLES USAGES SPÉCIFIQUES AUX MÉTAVERS

6 - ASPECTS SANITAIRE, ÉTHIQUE, ÉCOLOGIQUE, JURIDIQUE ET SÉCURITAIRE

  • 6.1 - Quelques questions sanitaires
  • 6.2 - Quelques questions éthiques
  • 6.3 - Quelques questions écologiques
  • 6.4 - Quelques questions juridiques
  • 6.5 - Quelques questions de sécurité

7 - CONCLUSION

8 - GLOSSAIRE

9 - SIGLES

Article de référence | Réf : TE5973 v1

Différents types de métavers
De la réalité virtuelle aux métavers

Auteur(s) : Philippe FUCHS

Date de publication : 10 mars 2023

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RÉSUMÉ

L’article présente les concepts de base de la réalité virtuelle, permettant de mieux comprendre le passage de ses usages à ceux des métavers. La connaissance du comportement sensorimoteur et cognitif de l’usager dans un environnement artificiel, en regard des caractéristiques des interfaces matérielles, est indispensable pour déterminer les véritables usages dans les métavers : activités ludiques, sociales, artistiques, culturelles, etc. Après avoir défini ce domaine, l’article expose les développements technologiques spécifiques pour des métavers : évolution d’Internet, blockchain, NFT, cryptomonaie, avatar, etc. Les aspects sanitaire, éthique, écologique et juridique sont présentés, mais non les aspects économiques.

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ABSTRACT

From Virtual Reality to Metaverse

The article presents the basic concepts of virtual reality in order to gain insight on the transition from its uses to those of metaverse. Knowledge of the sensorimotor and cognitive behavior of the user in an artificial environment, against the characteristics of the material interfaces, is essential to determine the real uses in the metaverse: entertainment, social, artistic, cultural activities, etc. After defining this field, the article exposes the specific technological developments for metaverse: evolution of the Internet, blockchain, NFT, cryptocurrency, avatar, etc. The health, ethical, ecological and legal aspects are presented, but not the economic ones.

Auteur(s)

  • Philippe FUCHS : Professeur de réalité virtuelle à l’école des Mines de Paris/PSL en retraite - Centre de Robotique

INTRODUCTION

Historiquement, l’immersion visuelle à 360° dans un environnement artificiel est un souhait humain et un challenge technologique depuis fort longtemps. Le Photorama des frères Lumière, réalisé en 1900, offrit la reproduction photographique complète à 360° sur un écran cylindrique entourant les spectateurs. Vivre une expérience artificielle, telle qu’un voyage en bateau de Marseille à Constantinople, fut également réalisé vers 1900 avec le Maréorama de Hugo Alesi : les passagers étaient sur un vrai bateau, posé sur une plateforme mobile créant roulis et tangage . Ils observaient sur de grandes peintures déroulantes les arrivées dans différents ports. Depuis le début des années 1990, les techniques de réalité virtuelle et de réalité augmentée ont été développées pour des usages professionnels (marché B to B (Business to Business), activités commerciales entre deux entreprises) en France et dans le Monde. Depuis quinze ans environ, elles sont devenues d’usages quotidiens principalement dans les secteurs de l’Industrie, de la Santé et de la formation professionnelle, même si toutes les entreprises ne s’y sont pas engagées.

En parallèle, il y a eu le développement des jeux vidéo, avec en premier l’évolution des jeux 2D aux jeux 3D vers 1985. Dès 1995, des entreprises de jeux vidéo, telles que Nintendo et Sega, désirèrent exploiter la réalité virtuelle en proposant des visiocasques (casques immersifs), tels que Virtual Boy de Nintendo. Mais ce fut un échec commercial, les petits écrans de l’époque n’ayant pas une densité de pixels suffisante. Il a fallu attendre l’immense marché des smartphones, générant des écrans low-cost d’assez haute densité de pixels, pour que des entreprises, telles qu’Oculus et HTC Valve, puissent proposer en 2015 des visiocasques avec une résolution partiellement satisfaisante et à prix relativement abordable (marché B to C (Business to Consumer), activités commerciales entre une entreprise et un particulier).

Cette évolution technologique en direction du grand public a ouvert de nouveaux usages et, indirectement, relancé toutes les entreprises à, au minimum, réfléchir aux usages de réalité virtuelle (« VR », initiales de Virtual Reality) et de réalité augmentée (« AR », initiales de Augmented Reality). Un nouveau secteur artistique est apparu : les « œuvres cinématographiques interactives » (ou « films VR ») où l’usager peut agir dans l’environnement artificiel. Pour dire simplement, il ne s’agit plus de « raconter une histoire » comme au cinéma, mais de faire « vivre une histoire », l’usager pouvant être ou non : un spectateur extra-diégétique, un figurant, un personnage secondaire ou le personnage principal. La vidéo à 360° est un cas particulier qui propose d’immerger l’usager dans un environnement réel filmé, observé avec un visiocasque. Dans ce cas, l’usager reste un spectateur, mais avec une immersion corporelle dans la scène du film. Toujours grâce à la commercialisation de visiocasque low-cost, le « jeu vidéo immersif », avec le joueur corporellement immergé dans le jeu, a concurrencé le jeu vidéo classique sur console ou sur ordinateur.

Durant les développements de la réalité virtuelle (1990-2015), la majorité des applications fut mono-utilisateur ou à deux utilisateurs lors d’un travail collaboratif. Grâce à l’évolution d’Internet et des réseaux de communication, des applications avec un très grand nombre d’usagers se sont développées dans deux domaines : les réseaux sociaux et les jeux massivement multi-joueurs en ligne (MMORPG, Massively Multiplayer Online Role-Playing Game). Ces derniers sont les précurseurs des activités dans les métavers, même si les joueurs ne sont pas immergés corporellement dans le jeu. L’évolution d’Internet du Web 1.0 à Web 3.0 et des réseaux de communication avec la 5G, ainsi que l’essor des cryptomonnaies et des blockchains ouvrent de nouvelles perspectives au-delà des usages classiques de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée.

Définir le Métavers (les métavers) et redéfinir la réalité virtuelle sont des tâches indispensables pour comprendre ces notions. On trouve encore dans la littérature et dans les médias des définitions qui mélangent malencontreusement la finalité du Métavers, ses fonctions, ses applications et les techniques sur lesquelles il repose. Il faut rejeter ces approches, parfois trop centrées sur les aspects technologiques ou d’autres confondant le Métavers avec la réalité virtuelle. Nous formulons les finalités de la réalité virtuelle et celle du Métavers ainsi que des définitions techniques de ces deux domaines.

Nota :

Comme proposé dans le rapport interministériel sur le Métavers , nous ferons la différence de notation en employant un « M » majuscule pour parler du concept de Métavers et avec un « m » minuscule pour parler des réalisations concrètes des métavers.

Cet article a pour principal objectif de donner les connaissances suffisantes pour analyser les usages présents et futurs qui répondront à de véritables besoins et qui seront économiquement viables. Un minimum de connaissances sur le comportement humain, en particulier sensorimoteur et cognitif, est indispensable pour cette analyse.

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KEYWORDS

virtual reality   |   augmented reality   |   Metaverse   |   Web 3.0

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-te5973


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4. Différents types de métavers

C’est un objectif difficile de décrire en 2022 les différents types de métavers, surtout ceux qui seront durables dans le temps, au vu du grand nombre d’entreprises et d’institutions qui veulent en créer. Comme proposé dans le rapport interministériel, page 37, , il est possible de ranger les métavers actuels en quatre types : avec ou sans blockchain (c’est-à-dire décentralisé ou non), avec ou sans usage de visiocasque (c’est-à-dire en immersion corporelle ou non), (figure 14).

Cette catégorisation est pratique, quoique particulière, car les deux modalités sont de nature différente : l’une concerne le type d’immersion de l’usager (immersion extéroceptive versus immersion proprioceptive) et l’autre le type de fonctionnement du Métavers (décentralisé ou non). Il en découle, comme précisé dans le rapport interministériel, page 68,  : « Bien que souvent confondus, métavers et blockchain ne sont pas consubstantiels, tout comme métavers et web 3.0 ne renvoient pas aux mêmes concepts ». Pour certains, le Métavers optimal ne peut s’envisager que décentralisé et avec tous les usagers en immersion proprioceptive, via visiocasques, ce qui est discutable. Ce critère d’immersion corporelle/proprioceptive ne dépend pas que d’un choix théorique mais aussi de considération technico-économique : le grand public ne pourra s’équiper que progressivement...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - BARNIER (M.) -   Conférence à la cinémathèque française.  -  Consultable à https://vimeo.com/314496268, page consultée le 16/11/2022 (2018).

  • (2) - FRANÇOIS (C.), BASDEVANT (A.), RONFARD (R.) -   Rapport interministériel « Mission exploratoire sur le métavers ».  -  https://www.economie.gouv.fr/metavers-premier-grand-rapport-exploratoire, page consultée le 16/11/2022 (2022).

  • (3) - FUCHS (P.) -   Les interfaces de la réalité virtuelle.  -  Éditeur « Les presses des Mines » (http://www.pressesdesmines.com) (1996).

  • (4) - ARNALDI (B.), FUCHS (P.), MOREAU (G.) -   Le traité de la réalité virtuelle – ouvrage collectif en 5 volumes.  -  Éditeur « Les presses des Mines » (http://www.pressesdesmines.com) (2003 à 2006).

  • (5) - FUCHS (P.) -   Théorie de la réalité virtuelle – les véritables usages.  -  Éditeur...

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