Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Le développement rapide des techniques dans les projets, particulièrement dans le domaine informatique, a conduit à l'amélioration des pratiques et des démarches. Le but étant de satisfaire les besoins du client en livrant rapidement et régulièrement des fonctionnalités à forte valeur ajoutée, un groupe de pratiques pragmatiques a été défini, nommé méthodes agiles. Celles-ci sont axées autour de quatre valeurs : l'équipe, l'application, la collaboration et l'acceptation du changement. Cet article propose de faire le tour de la question, en détaillant les fondamentaux des méthodes agiles. Les différents principes sont ainsi expliqués, de leurs caractéristiques à leurs enjeux, afin de donner la ligne de conduite des acteurs au sein d'un projet Agile.
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The rapid development of techniques in projects, particularly in the computing sector, has led to the improvement of practices and approaches. The aim is to meet the needs of the client by rapidly delivering high-value features consistently; a set of pragmatic practices has been defined named agile methods. They are built upon four values: the team, application, collaboration and acceptance of change. This article reviews the subject, by detailing the fundamentals of agile methods. The various principles are thus explained, from their characteristics to their challenges, in order to present the course of action of actors within an Agile project.
Auteur(s)
-
Jacques PRINTZ : Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers CNAM
INTRODUCTION
Les méthodes dites « agiles », qui apparaissent sous cette appellation dans les années 2000 ont cependant une histoire un peu plus ancienne. Comme souvent, et malheureusement, en informatique on change la terminologie à défaut de changer de concepts. Le seul résultat certain de cette pratique déplorable est la confusion dans les esprits, en particulier celui des décideurs qui ont fini par perdre toute confiance dans ce que leur racontent leur DSI et/ou leurs experts informatiques. Le scepticisme et la défiance règne.
À la fin des années 1980, James Martin, auteur prolixe, a publié en trois volumes, chez Prentice Hall, son Information Engineering, qui a donné naissance, quelques années plus tard au RAD (Rapid Application Development) vite connu sous l'appellation « Quick and Dirty » et complètement décrédibilisé suite aux mauvaises pratiques qu'il a engendré. Il y avait beaucoup de bonnes choses dans l'Information Engineering, mais comme on peut s'en souvenir, c'est l'époque de la rupture technologique, avec le développement fulgurant des architectures distribuées, du client-serveur avec ses différentes variantes (client lourd, client semi-lourd, client léger, etc.). Les langages « anciens » comme Cobol, même rénovés avec les générateurs d'applications et autres L4G qui fleurissent vers la fin des années 1980, n'intéressent plus grand monde (quand bien même il reste encore des milliards de lignes de codes en Cobol dans les banques, les assurances, dans les administrations...). La mode est désormais aux langages objets (C++, Java) et aux méthodes de conception orientées objets qui, dans les années 1990, donneront naissance au langage UML. On est encore dans l'euphorie de l'intelligence artificielle, dont le battage médiatique a réussi à faire croire à de nombreux décideurs que l'on va pouvoir mécaniser la fabrication des programmes (en se débarrassant des programmeurs, ces gêneurs qui font des erreurs et qui sont incapables de s'exprimer dans un langage compréhensible de tous) et enfin, connaître le meilleur des mondes informatiques où l'erreur a disparu comme par magie. Le réveil, qui prend les allures d'un crash, sera particulièrement brutal (cf. le rapport Chaos du Standish Group [Doc. H 3 200]).
C'est également la période de tous les excès issus d'une démarche qualité mal comprise, qui va vite se transformer en bureaucratie, dont l'objectif est de satisfaire à des normes souvent ineptes (la norme du DOD 2167, tristement célèbre, est encore dans les mémoires de certains), inventées par des « experts » n'ayant jamais réalisé un système de leur vie. Comme on le sait, l'échec sera au rendez-vous, avec en plus un discrédit général sur la qualité dont on n'ose même plus prononcer le nom dans les entreprises qui se veulent sérieuses et informées.
Il faut également signaler le cycle de développement dit « en spirale » popularisé par B. Boehm dans son article de la revue IEEE Computer, vol. 21, no 5, mai 1988, A spiral model of software development and enhancement. Comme tout ce qu'a publié B. Boehm, c'est intelligent et profond, fondé sur la vraie expérience de l'auteur en matière de système logiciel. L'idée de Boehm est de coupler le processus de développement classique « en cascade » avec une gestion de risque qui donne des critères de convergence permettant de réaliser le système attendu par les parties prenantes. C'est une façon élégante de gérer les rétroactions sur une base réellement objective : quel décideur sensé pourrait refuser de prendre en compte les risques identifiés qui mettraient le projet en échec ?
Sur toute cette période, le lecteur intéressé peut consulter le recueil de textes, sélectionnés par D. Reifer, Software management, publié par l'IEEE en 1993, qui donne une bonne photo des problématiques de l'époque.
En fait, rien de vraiment nouveau dans la démarche agile, si ce n'est, comme on dit au football, une remise de la balle au centre.
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3. Performance des acteurs individuels
3.1 Programmation par paire programmeur-testeur PP
Une des idées les plus originales de l'agilité est la notion de « pair-programming » PP, avec permutation des rôles selon les circonstances. Le programmeur est au cœur du procédé AGILE. L'accent est mis très fortement sur les tests, allant même jusqu'à proclamer qu'il faut faire les tests avant le code. Cela ne peut que nous réjouir car c'est exactement notre conviction, et depuis longtemps (voir le texte de ma leçon inaugurale au CNAM, donnée en 1994, Problèmes futurs du génie logiciel – l'informatique et ses limites ). K. Beck a même des mots très forts : « you don't get to choose whether or not you will write tests – if you don't, you aren‘t extreme : end of discussion » ; c'est effectivement assez définitif comme position.
Il est préconisé de maintenir un ensemble de tests complets et de les exécuter aussi fréquemment que possible, plusieurs fois par jour, et après chaque modification. Le client participe activement à l'effort de test, à son niveau, au moyen de « use-cases » qui matérialisent les cas d'emplois qu'il juge important pour son métier. Programmation et Test sont deux activités duales l'une de l'autre qui s'observent, et se contrôlent mutuellement. C'est la méthode de travail utilisée dans les centres de R de Microsoft (pour une étude fouillée et bien documentée, voir ).
Certaine méthode préconise d'aménager le poste de travail en conséquence pour les couples PP, et d'une façon plus générale l'espace de travail dans lequel toute l'équipe travaille. Travailler à deux sur les mêmes programmes est un moyen sûr de partager l'information, et l'on peut imaginer que cela crée une saine émulation au sein du couple. C'est une façon de pratiquer l'« egoless programming », notion introduite par G. Weinberg ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - COMTE-SPONVILLE - Petit traité des grandes vertus. - PUF (1995).
-
(2) - OZ (E.) - When professional standards are lax : the CONFIRM failure and its lessons. - Communications of the ACM, vol. 37, no 10 (1994).
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(3) - EWUSI-MENSAH (K.) - Software development failures. - MIT Press (2003).
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(4) - HOCK (D.) - Birth of the chaordic age. - Berrett-Koehler (1999).
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(5) - HIGHSMITH (J.) - Adaptive software development, a collaborative approach to managing complex systems. - Dorset House (1999).
-
(6) - SKROWRONSKI (V.) - Do agile methods marginalize problem solvers ? - IEEE Computer, oct. 2004.
-
(7)...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Site du Manifeste AGILE http://www.agilealliance.org
HAUT DE PAGE
IEEE std 1058 - 1998 - Software project management plan - -
IEEE std 1490 - 2003 - A guide to the project management body of knowledge (PMBOOK) - -
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