Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Cet article présente les vecteurs d’exposition cutanée, la pénétration, les résultats des études de toxicité des nanoparticules de dioxyde de titane et d’argent, ainsi que les mécanismes d’intoxication quand ils sont connus. Les nanoparticules se déposent et/ou pénètrent dans la couche cornée de l’épiderme. Dans le cas d’une peau lésée, le dioxyde de titane pénètre un peu plus profondément. L’usage de pansements au nanoargent pour les brûlures permet à l’argent de passer dans la circulation systémique et d’être distribué dans le corps et les organes cibles. Le cas de l’utilité du nanoargent, pour certaines applications, compte tenu de son impact sur l’environnement, sera abordé dans cet article.
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This article describes dermal pathways of exposure, penetration, toxicological studies, and toxicity mechanisms of titanium dioxide and silver nanoparticles, when known. Titanium dioxide and silver nanoparticles accumulate or/and penetrate into the stratum corneum, the outer part of the epidermis. In the case of sunburn or psoriasis, titanium dioxide nanoparticles penetrate deeper. The use of nanosilver wound dressings for burns allows the systemic absorption of silver and its distribution in target organs. The utility of nanosilver in some industrial applications is questioned, given the environmental impact of silver.
Auteur(s)
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Nicole PROUST : Ingénieur de recherche de l’EPF. Directeur de recherche honoraire associé au CNRS. Expertise en toxicologie et sécurité au travail. Membre de l’Association Toxicologie Chimie de Paris. France.
INTRODUCTION
Dans le nanomonde, les objets sont extrêmement petits, ils présentent des propriétés particulièrement intéressantes et différentes de celles qu’ils ont dans le monde macroscopique. La réactivité d’un matériau dépend de la zone de contact qu’il présente avec son environnement, et c’est une fonction croissante de sa surface spécifique. Les valeurs de la surface spécifique d’une nanoparticule, grandeur définie en mètres carrés par gramme, illustre bien cette augmentation gigantesque de surface quand le diamètre diminue. Plus la taille des nanoparticules est petite, plus grande est la proportion d’atomes en surface. La taille, la forme cristalline ou non du matériau, la charge, la solubilité, sont des paramètres importants. En plus des propriétés de réactivité, les propriétés physico-chimiques, optiques, électriques, sont remarquables, ce qui peut expliquer l’intérêt que l’on porte aux nanoparticules. En conséquence, beaucoup de nouvelles recherches ont vu le jour ; elles ont été suivies de développements industriels dans de nombreux domaines, parfois ignorés des consommateurs. Dans cet article sont prises en considération seulement les nanoparticules minérales de dioxyde de titane (TiO2) et d’argent (Ag0) utilisées dans certains produits de consommation courante. Leur impact sur la peau sera décrit à partir des publications significatives disponibles. Les vecteurs d’exposition, les résultats des études de toxicité seront abordés ainsi que les mécanismes d’intoxication, quand ils sont connus. Le dioxyde de titane et l’argent sous forme nanométrique présentent chacun des bénéfices mais aussi des risques et il est difficile pour le moment pour le consommateur de faire un choix judicieux car les risques ne sont pas établis de façon certaine. Compte tenu de l’état des connaissances, cet article va poser plus de questions qu’il n’apportera de réponses. Par convention d’écriture et pour plus de simplicité, le terme « nanotitane » sera employé à la place de nanoparticules de dioxyde de titane.
KEYWORDS
nanoparticles toxicity | titanium dioxide | silver | dermal exposure
DOI (Digital Object Identifier)
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4. Exposition au nanoargent
L’argent a une histoire riche depuis des siècles ; il est utilisé depuis l’Antiquité pour ses propriétés antiseptiques. Les Chinois, en effet, pratiquaient l’acupuncture avec des aiguilles d’argent il y a 2 700 ans. Ensuite, les Perses, au IVe siècle avant J.-C., ont appris à Alexandre le Grand, le roi de Macédoine, que l’argent recouvrant l’intérieur des récipients permettait une meilleure conservation des liquides alimentaires comme l’eau ou le vin. De plus, pour soigner les plaies susceptibles de s’infecter, il était très efficace, et l’argent sous forme métal ne semblait pas dangereux pour la santé. Hippocrate, le père de la médecine occidentale, préconisait à peu près à la même époque en Grèce la poudre ultra-fine d’argent pour cicatriser les blessures infectées. Mais ce n’est qu’en 1869 qu’un savant français, Ravelin, démontre que l’argent métal est un puissant bactéricide qui agit à faible dose, surtout quand il est à l’état très divisé de fines particules. Plus tard, en 1897, le médecin allemand Brenno Crede mit en évidence qu’une solution colloïdale d’argent tue facilement et à faible dose de très nombreuses bactéries, et qu’elle serait, dans les conditions normales d’utilisation, très peu toxique pour les êtres humains . Aujourd’hui, on sait que cette solution colloïdale est une suspension dans l’eau distillée de particules extrêmement petites (leurs dimensions sont comprises entre 1 et 100 nm), constituée en majorité de nanoargent Ag0, le cation Ag+ étant présent dans des proportions variables. En 1940, l’arrivée de la pénicilline, le premier antibiotique, mit fin, provisoirement à l’utilisation l’argent comme bactéricide. La solution d’argent colloïdal est encore considérée de nos jours, par certaines personnes, comme un remède miracle. Le champ d’action bactéricide de l’argent colloïdal est très étendu, il permet d’anéantir 650 variétés de microbes, dont les redoutables streptocoques hémolytiques et les staphylocoques dorés, bactéries bien connues pour être...
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Exposition au nanoargent
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - WOODROW WILSON CENTER - Nanotechproject. Inventaires. - http://www.nanotechproject.org/inventories/consumer/http://www.nanotechproject.org/inventories/silver/ (2006, 2011, 2013).
-
(2) - ANEC/BEUC inventory of products claiming to contain nanoparticles available on the EU market 2009. - ANEC/BEUC nanosilver brochure updated http://www.anec.eu/attachments/anec-pt-2009-nano-015.xlshttp://www.anec.eu/attachments/ANEC_BEUC%20nano-silver%20brochure%20updated.pdf (2013).
-
(3) - RIVM report on nanomaterials in consumer products. - N° 340370003/2010 http://www.nanogenotox.eu/files/PDF/rivm%20rapport%20nanomaterials%20in%20consumer%20products%2023-02-2011.pdf.
-
(4) - THE NANODATABASE - * - . – Base européenne réalisée au Danemarkhttp://nanodb.dk/en/ (2013).
-
(5) - AFSSET - Nanomatériaux et exposition du consommateur. Évaluation des risques liés aux nanomatériaux pour la population générale et pour l’environnement. - AFSSET : Agence Française de Sécurité...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
1.1 Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
ANEC : Association de consommateurs de l’European consumer voice in standardisation.
ANSES : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
ATC : Association Toxicologie Chimie.
http://www.atctoxicologie.fr/ et https://www.atctoxicologie.fr/
AVICENN : Association de Veille et d’Information Civique sur les Enjeux des Nanosciences et des Nanotechnologies.
http://avicenn.fr http://veillenanos.fr/wakka.php?wiki=RisquesNDioxTitane http://veillenanos.fr/wakka.php?wiki=RisquesNanoArgent
CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer.
CNanoS : Collectif citoyen Nanotechnologies du plateau de Saclay.
http://www.collectif-nanosaclay.fr/
Danish EPA : Danish Environmental Protection Agency.
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