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Robert CABANE : Ancien élève de l’École Normale Supérieure - Professeur de Mathématiques Spéciales au Lycée Michel-Montaigne (Bordeaux)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Autant l’algèbre linéaire s’occupe de vecteurs très généraux, autant l’analyse numérique linéaire considère essentiellement des vecteurs ayant un nombre fini de composantes numériques, c’est-à-dire situés dans des espaces de dimension finie. Le but de cet ensemble de méthodes est de dégager des procédés explicites qui conduisent à des approximations aussi précises que possible des objets « idéaux » que la théorie a dégagés.
On verra assez rapidement que la notion de précision est elle-même imprécise, car on peut accepter, ou non, une certaine marge d’erreur sur les résultats, et mesurer cette erreur par divers procédés. Nous chercherons donc à dégager en quel(s) sens un vecteur peut être considéré comme « petit », une solution « acceptable ». L’étude rigoureuse des erreurs et de leur propagation au cours des calculs est cependant difficile et amène généralement des résultats exagérément pessimistes. Des points de vue différents, fondés sur la théorie des probabilités, conduisent souvent à des conclusions plus engageantes.
Cette étude, poussée à son extrême limite, nous amènera à une impasse dans la mesure où certains concepts de l’algèbre linéaire s’exprime par des valeurs entières (ce sont des dimensions), pour lesquelles la notion de valeur approchée n’a aucun sens.
La notion d’algorithme apparaîtra vite prépondérante ; en effet, c’est par une itération que l’on parvient généralement à « calculer » les objets recherchés. Pour prendre un exemple très simple, le produit scalaire de deux vecteurs v et w ayant n composantes se calcule par l’algorithme suivant :
Initialiser une somme S à 0.
Faire varier un compteur i de 1 à n.
Pour chaque valeur de i, ajouter viwi à S.
Le résultat est la valeur finale de S.
Nous présenterons les algorithmes « en français », sans faire référence à un langage informatique particulier. De fait, la plupart sinon la totalité des algorithmes signalés se trouvent déjà codés dans l’une des bibliothèques de programmes existantes, en Fortran ou en C. Il n’est pas très difficile d’adapter ces mêmes algorithmes à d’autres langages de programmation.
Enfin, ce domaine aux confins de l’Algèbre et de l’Analyse a connu un certain renouvellement sous l’influence grandissante des logiciels qui permettent un calcul formel, c’est-à-dire exact et non approché. Ces produits, bien au point depuis les années 1990, permettent d’aborder plus favorablement la recherche des grandeurs entières dont on a parlé plus haut. Dans ces conditions, se pose la question du calcul effectif de certains objets de l’Algèbre linéaire comme les vecteurs propres ; ainsi, le travail « formel » sur les valeurs propres conduit tout naturellement à calculer dans des corps de nombres algébriques.
Nous invitons le lecteur à se reporter à l’article Algèbre linéaire pour les bases et les notations les plus courantes de cette théorie ; il pourra également consulter l’article relatif aux structures euclidiennes.
Le présent article se limite aux méthodes de résolution exacte ou approchée des équations linéaires (vectorielles), et aux outils théoriques relatifs à ces méthodes. Les problèmes de calcul exact ou approché des éléments propres (valeurs propres, vecteurs propres) seront traités dans un autre article.
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5. Matrices creuses
Ce paragraphe décrit très brièvement les méthodes spécifiques pour traiter les problèmes de grande taille mais avec peu d’inconnues chaque équation.
5.1 Problèmes de grande taille en algèbre linéaire
Les problèmes obtenus par discrétisation d’équations aux dérivées partielles engendrent facilement des matrices de taille gigantesque. Par exemple, la discrétisation de l’équation de la chaleur en dimension 3 sur un parallélépipède [0, 1]3 nécessite de découper le domaine suivant trois directions ; si on prend comme inconnues la température en chacun des points du cube discrétisé, on a N 3 inconnues si chaque côté du cube est discrétisé en N points. On aura aussi autant d’équations (linéaires) en écrivant les approximations discrètes du laplacien et des dérivées partielles, ainsi que les conditions aux limites. Une discrétisation avec 100 points par axe entraînera un système de 106 équations avec 106 inconnues, donc pourvu d’une matrice ayant 1012 coefficients. Une telle matrice n’est pas représentable dans la mémoire d’un ordinateur. Cependant, la plupart des coefficients de cette matrice sont nuls, puisque chaque équation ne comporte que 6 ou 7 termes au plus. De telles matrices sont dites « creuses ».
Il faut donc se pencher sur le mode de représentation des matrices creuses, et sur l’influence de ces modes de représentation sur le choix des algorithmes.
HAUT DE PAGE5.2 Modes de représentation d’une matrice creuse
Une matrice creuse a généralement très peu de coefficients non nuls. On peut stocker ceux-ci dans un tableau ou une liste contenant l’information sur la position et la valeur du coefficient. Cependant, une telle représentation peut être inefficace lorsqu’il s’agit de modifier quelques coefficients de la matrice. Lorsqu’il faut économiser beaucoup de place, une structure de liste chaînée peut convenir : on représente, pour chaque ligne de la matrice, les coefficients non nuls avec une information permettant de passer au coefficient suivant.
On peut aussi représenter la matrice en se basant sur la connaissance a priori des endroits où se trouvent les coefficients non nuls.
Par...
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Matrices creuses
ANNEXES
1.1 Logiciels et bibliothèques de calcul numérique
La mise en œuvre effective des méthodes décrites ci-dessus requiert des techniques informatiques fort précises que la taille de cet article ne permet pas d’aborder. De toutes manières, les programmes « prêts à l’emploi » ne sont pas toujours bien adaptés au traitement de situations réelles qui peuvent nécessiter des simplifications préalables, des estimations des erreurs tolérables, etc.
C’est donc sous toutes réserves que nous fournissons ci-dessous une liste nullement exhaustive des logiciels et bibliothèques existants. Ajoutons que ce domaine est susceptible d’évoluer rapidement sous l’effet de l’amélioration continue des performances des ordinateurs et de la découverte d’algorithmes toujours plus efficaces. Enfin, signalons que la validité de certaines «recettes numériques » est parfois contestée ; il convient donc de se renseigner amplement avant de faire confiance à un programme existant.
Voici une liste des principales bibliothèques (librairies) de calcul numérique linéaire :
1. EISPACK.
Bibliothèque de programmes en Fortran pour le calcul de valeurs propres et vecteurs propres. Contient des procédures pour l’évaluation du rayon spectral.
NEA Data Bank, BP 9,
91191 Gif-sur-Yvette, France
Le manuel est édité sous le titre :
Smith (B.T.), Boyle (J.M.), Dongarra (J.), Garbow (B.), Ikebe (Y.), Klema (V.C.) et Moler...
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