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EnglishRÉSUMÉ
L’exigence de qualité et de sécurité attendue d’un aliment est forte et nécessite de combiner des critères nombreux, difficilement atteignables par des approches simples. La recherche de productivité et de compétitivité qui assurent un prix d’aliment produit par l’industrie est forte. Ces deux exigences impliquent que l’automatisation, soit pour se substituer à l’humain soit pour l’assister dans ses décisions, est nécessaire. Sont décrites les méthodes, les approches, les concepts tout comme les grandes voies technologiques mises en œuvre pour automatiser le secteur des industries alimentaires.
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Gilles TRYSTRAM : Docteur – Professeur à AgroParisTech - Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech, UMR SayFood, Massy, France
INTRODUCTION
Les industries alimentaires constituent une industrie de transformation et de mise en forme de produits. Il y est essentiel de maîtriser chaque étape de cette transformation, afin d’être certain d’apporter, au meilleur coût, la transformation attendue, en assurant la constance de cette production. L’industrialisation des industries alimentaires est relativement récente et l’amélioration des pratiques industrielles est passée, comme pour beaucoup d’autres industries de procédés, par un certain nombre d’étapes. Toutes ces étapes ont permis la mise en œuvre plus ou moins poussée des technologies et des sciences du traitement de l’information, dont l’automatique. Parfois novateurs, parfois en retard, les différents secteurs des industries alimentaires accompagnent les progrès des sciences et techniques dans un cadre difficile de par les caractères particuliers de ces industries. Néanmoins, il s’agit avant tout d’industries de procédés et, à ce titre, elles relèvent des mêmes concepts et particularités que les autres secteurs comme les industries pharmaceutiques, cosmétiques ou la chimie fine.
Les industries alimentaires recouvrent en réalité un spectre très vaste de filières différentes, aussi bien au regard du type de produits manipulés qu’à celui du type de transformations générées. Il importe qu’un certain nombre de propriétés soient identifiables par le consommateur pour garantir ces qualités. Cependant, ces propriétés d’usage, essentielles car immédiatement perçues par le consommateur, s’accompagnent d’autres propriétés masquées pour l’utilisateur final. Les propriétés nutritionnelles, sanitaires, technologiques doivent en effet être garanties. C’est sans doute cette diversité de propriétés de l’aliment en cours de transformation ou fini qui caractérise les aspects spécifiques des industries alimentaires. Le moyen d’obtention de ces propriétés est le procédé (ensemble des moyens technologiques et de leurs règles de conduite qui permettent de conférer, ou d’inhiber, des propriétés à un produit alimentaire). Plusieurs étapes jalonnent la vie d’un procédé. La conception relève pleinement du génie des procédés et des sciences connexes qui sont mobilisées. Mais une fois conçu, le procédé doit être exploité. Cette exploitation est de fait l’étape marquante de la vie du procédé. Améliorer sans cesse les conditions d’exploitation, les maîtriser, constitue les clés de la rentabilité d’un système de fabrication quel qu’il soit. Dans des industries où les marges sont faibles, où la variabilité des matières premières est grande, il s’avère nécessaire, voire indispensable, d’adjoindre des fonctions de conduite plus ou moins élaborées aux procédés. Cette démarche relève de l’automatisation ou, dans une acception plus large, d’études de conduite, de contrôle et de commande de procédés alimentaires.
Des besoins en sécurité d’une part et en rationalisation des chaînes de transformation d’autre part ont introduit la nécessité d’assurance qualité. Enfin, la législation évolue rapidement et nécessite des adaptations passant elles-mêmes par une maîtrise plus grande des transformations subies par le produit alimentaire. Cet état ne doit pas faire oublier les préoccupations des consommateurs dont la conséquence industrielle est la gestion et la maîtrise des risques.
Comment aborder l’automatisation d’un procédé dans les industries alimentaires ? Comment comparer des solutions, comment les mettre en œuvre ? Pour répondre à ces questions, cet article propose une définition des industries alimentaires et de leurs procédés selon le point de vue de l’automaticien et discute les différents aspects qui couvrent les méthodes et les outils de cette science appliqués aux procédés. Il propose des méthodes, des voies d’approche des différentes problématiques qu’il convient d’aborder et de résoudre pour réaliser l’automatisation d’une opération unitaire ou d’un procédé alimentaire : les capteurs de mesure, la commande automatique et les stratégies de supervision.
VERSIONS
- Version archivée 1 de déc. 2002 par Gilles TRYSTRAM
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1. Industries alimentaires et automatique
Les industries de transformation n’ont pas constitué la première vague d’industrialisation et d’automatisation associées. Ce n’est que tard (à partir des années 1980) que ces secteurs industriels ont introduit l’automatique. Pour les industries manufacturières, cette introduction date d’à peu près un siècle. Les industries alimentaires présentent, dans ce contexte, la particularité d’être tout à la fois des industries de transformation d’une matière, essentiellement d’origine agricole, et des industries manufacturières, car nombre d’aliments sont des objets manufacturés. Le conditionnement est une étape clé et le traitement d’objets, peu transformés parfois, est une étape essentielle (tri, assemblage, découpe, etc.). Parler dans ce contexte d’automatique doit relever d’une approche prudente, en ce sens que l’on ne parle pas nécessairement toujours de la même chose sous un seul vocable. Par ailleurs, l’automatisation n’est qu’un outil au service d’une production maîtrisée et améliorée. Il faut avant tout définir les objectifs de la production.
1.1 Objectifs de la production
L’industrie alimentaire recouvre des réalités très diverses [F 1 040]. L’INSEE répertorie une vingtaine de secteurs qui, des biscuits aux produits laitiers, de la viande au chocolat, révèlent des situations souvent opposées qui sont autant de cas particuliers pour l’automaticien. Il se dégage néanmoins des enjeux assez communs. La liste suivante reprend les éléments le plus souvent énoncés, sans hiérarchie :
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accroître la productivité (machines, travailleurs...) ;
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réduire les pertes de matière ;
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réduire les risques sanitaires et toxicologiques ;
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maintenir la qualité (régularité...) ;
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introduire l’innovation, la flexibilité ;
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prendre en compte la notion de sécurité alimentaire...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - CERR (M.) - Instrumentation industrielle. - Technique et Documentation, tomes 1 et 2 (1980).
-
(2) - BIMBENET (J.J.), TRYSTRAM (G.) - Évolution du génie industriel alimentaire. - Ind. Agr. Alim., 7 p., novembre 1993.
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(3) - TRYSTRAM (G.), COURTOIS (F.) - Auto-matique et industries alimentaires, quelques avancées, perspectives et limites. - Ind. Agr. Alim., p. 21-32, juin 1998.
-
(4) - KRESS ROGERS (E.) - Instrumentation and sensors for the food industry, - Butterworth Heinemann, Oxford, 750 p. (1993).
-
(5) - TRYSTRAM (G.), DUMOULIN (E.) - Process control in the food industry. - In Engineering and food, Spiess et Schubert, Elsevier Londres, vol 1, p. 705-718 (1990).
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(6) - BOUDRANT (J.), CORRIEU (G.), COULET (P.) - Capteurs...
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