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EnglishRÉSUMÉ
La dépollution des sols et nappes par oxydation chimique in situ consiste à injecter dans le milieu contaminé un oxydant destiné à dégrader le polluant ciblé en composés moins toxiques, si possible jusqu’à la minéralisation. Cette méthode s’adresse à des polluants organiques. Après avoir rappelé les bases de l’oxydation, cet article présente les principaux oxydants et leur mise en œuvre depuis l’échelle du laboratoire à celle du site, en prenant en compte les aspects hygiène et sécurité.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Marie-Odile SIMONNOT : Professeur en Génie des procédés à l'université de Lorraine (Nancy)
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Véronique CROZE : Chef du Département travaux de dépollution – ICF Environnement (Gennevilliers)
INTRODUCTION
L'oxydation chimique in situ est une technique physico-chimique de dépollution des eaux souterraines et des sols contaminés par des composés organiques [J 3 981]. Elle consiste à injecter dans la nappe ou le sol des réactifs oxydants, liquides, solides ou gazeux, afin qu'ils réagissent avec les polluants au niveau du panache et/ou de la zone source. Le point déterminant est le contact entre le réactif oxydant et les polluants visés, sachant que les polluants sont partagés entre la phase aqueuse, la matrice poreuse et éventuellement une phase liquide non aqueuse (NAPL). L'oxydation s'adresse à des polluants relativement légers comme les composés chlorés volatils, le benzène, le toluène, les xylènes et à des composés de masse molaire plus élevée, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques. L'objectif du traitement est de dégrader les polluants en substances moins toxiques ou plus rapidement biodégradables, voire dans le cas d'une oxydation complète, en dioxyde de carbone, eau et éventuellement halogènes.
Cette technique, bien adaptée et maîtrisée pour le traitement des nappes, se développe de plus en plus pour la zone non saturée du sol.
Les oxydants les plus utilisés sont le permanganate de potassium ou de sodium, le peroxyde d'hydrogène combiné au fer (II) (réactif de Fenton), le persulfate de sodium, le percarbonate de sodium et l'ozone. Le choix de l'oxydant dépend des polluants et des caractéristiques du site à traiter. Les oxydants usuels étant solubles dans l'eau, la dégradation s'opère principalement en phase aqueuse, ce qui favorise la dissolution des phases libres. La principale condition de réussite du traitement est d'arriver à privilégier le contact entre oxydant et polluant pendant une durée suffisante pour que la réaction soit possible.
La sélection de cette technique et son application nécessitent au préalable, de caractériser le site à traiter et d'effectuer des tests au laboratoire. Les tests en laboratoire sont destinés à sélectionner l'oxydant le plus approprié et à déterminer les quantités à mettre en œuvre. Si les résultats sont positifs à cette échelle, c'est-à-dire si l'on parvient à dégrader les polluants avec des doses raisonnables d'oxydant, la faisabilité est testée à l'échelle pilote, afin d'obtenir des données pour le dimensionnement, mettre en place le suivi, définir les conditions d'hygiène et sécurité et prévoir les coûts de traitement. On pourra ensuite mettre en œuvre le traitement sur site. L'oxydation in situ peut être combinée à des traitements de finition, notamment des traitements par biodégradation.
Il existe un grand nombre d'ouvrages sur l'oxydation chimique in situ . Le présent dossier a pour objectif de rappeler les bases de l'oxydation chimique, de donner les caractéristiques des principaux oxydants et de décrire les différentes étapes du traitement, du laboratoire au site.
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5. Expérimentation à l'échelle du pilote
Les essais en laboratoire permettent de déterminer les fondements scientifiques de la technique (quel oxydant, quelles proportions) tandis que le pilote sur site se réalise en conditions réelles, sur une petite zone. Les essais pilotes ont pour but de régler un certain nombre d'aspects de dimensionnement et d'aspects plus techniques. L'expérimentation en pilote est le complément indispensable des essais laboratoire. Selon le type de milieu et le type d'oxydant employé, la durée d'un essai pilote (apport d'oxydant et suivi) est de un à trois mois.
5.1 Pilote pour la décontamination de nappes
Dans le cadre d'un pilote sur site, le premier objectif est la détermination du rayon d'influence. Il est effectivement important de déterminer le maillage des puits d'injection. La deuxième question est celle du suivi de la réaction : quels paramètres traduiront l'efficacité de la réaction.
Un pilote comporte toujours la réalisation de puits d'injection (un ou plusieurs) et de puits de suivi, où seuls des prélèvements et mesures ont lieu. Chaque puits d'injection comporte plusieurs puits de suivi.
HAUT DE PAGE5.1.1 Détermination du rayon d'influence
La détermination du rayon d'influence consiste à évaluer jusqu'à quelle distance du point d'injection, l'oxydant, en concentration suffisante, peut migrer. Pour cela, la pose de piézomètres à des distances croissantes du point d'injection est nécessaire. La question est néanmoins un peu plus compliquée qu'il n'y paraît, dans la mesure où, on peut choisir d'inonder totalement la zone d'étude, ou bien de compter sur le gradient hydraulique pour apporter en décalage l'oxydant. Pour augmenter le rayon d'action de l'oxydant, on peut être tenté de faire des injections sous pression. Dans ce cas, il faut veiller à limiter/éviter l'effet « chasse d'eau » et donc penser à un dispositif permettant de suivre cet effet. Par ailleurs, le rayon d'influence varie en fonction de la concentration en oxydant et de la concentration en polluant et bien sûr de la durée d'observation de l'essai pilote. En effet, si les concentrations en polluant sont très fortes dans les eaux, la consommation en oxydant peut être quasi instantanée au point d'injection, sans que cela ne préjuge de la distance à laquelle...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ITRC - Technical and regulatory guidance for in situ chemical oxidation of contaminated soil and groundwater (Guide technique et réglementaire pour l'oxydation chimique in situ des sols et nappes contaminés). - 2nd ed., ISCO-2, DC, Interstate Technology and Regulatory Council, in situ Chemical Oxidation Team, Washington DC (2005) http://www.itrcweb.org
-
(2) - HULING (S.G.), PIVETZ (B.E.) - In situ chemical oxidation (Oxydation chimique in situ). - US EPA Engineering issue, EPA/600/R-06/072, Office of Research and Development National Risk Management Research Laboratory, Cincinnati (2006).
-
(3) - TOUZE (S.), IGNIATIDIS (I.), SAADA (A.), GABORIAU (H.) - État de l'art sur la technologie de dépollution des sols et des eaux souterraines par oxydation in situ. - BRGM/RP 54096-FR (2005).
-
(4) - SIEGRIST (R.L.), CRIMI (M.), SIMPKIN (Th.J.) (Eds) - In situ chemical oxidation for groundwater remediation (Oxydation chimique in situ pour la décontamination des aquifères). - Springer, 678 p. (2011).
-
(5) - SIEGRIST (R.L.), URYNOWICZ (M.A.), WEST (O.R.), CRIMI (M.), LOWE (K.S.) - Principles and practices...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie, rubrique sites et sols pollués http://www2.ademe.fr/
Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie, sites et sols pollués/techniques de traitement des eaux souterraines/oxydation chimique/exemples http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1=96=3=22841#theme4
Base de données sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif http://basol.environnement.gouv.fr/
BRGM portail sites et sols pollués https://www.brgm.fr/fr/actualite/actualite/brgm-diffuse-donnees-nationales-sites-sols-pollues
BRGM rapport sur l'oxydation à télécharger http://www.brgm.fr/Rapport?code=RP-54096-FR.pdf
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