Présentation
EnglishRÉSUMÉ
La méthanisation apparaît comme une alternative intéressante pour la production d’une énergie renouvelable à faible impact environnemental. Cependant, l’acceptabilité sociétale de cette industrie est problématique car les odeurs qu’elle peut créer sont un frein à son déploiement à grande échelle. Cet article objective les émissions que peut générer cette activité. Il présente les concentrations olfactométriques et physico-chimiques en différents étapes du process de production de biogaz ainsi que certaines activités « à risque » d’émissions plus importantes.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Stéphane CARIOU : Enseignant-chercheur - IMT Mines Alès, Laboratoire des Sciences des Risques, Alès, France
-
Jean-François DESPRES : Président - Olentica, Alès, France
INTRODUCTION
Parmi les méthodes de valorisation des résidus organiques, la méthanisation porte en elle de nombreux atouts. Elle permet, entre autres, de minimiser les déchets et de produire une énergie à faible empreinte carbone. Ce procédé utilise des bactéries anaérobies et peut admettre une grande variété d’intrants d’origines diverses conduisant à la production d’un biogaz, dont la partie intéressante est composée de méthane, et d’un digestat lequel peut être envisagé, via un retour à la terre, en tant qu’amendement. Des matières sont introduites dans un digesteur où des bactéries produisent une fraction gazeuse et une fraction liquide/solide. Cependant, les familles moléculaires rencontrées dans les émissions volatiles, aussi bien au niveau des intrants que des produits, peuvent avoir d’éventuels impacts sur l’environnement des usines de méthanisation. C’est pour estimer les émissions odorantes de telles installations, en relation avec les émissions gazeuses, que cet article a été rédigé. Il sera ainsi possible de juger des effets de la nature des intrants, selon la typologie d’usine, en établissant, dès que cela s’avère possible, le lien entre nature chimique et pouvoir odorant. L’acceptabilité sociétale de la méthanisation est un frein important au développement rapide de cette technique de production d’énergie et la problématique particulière des odeurs constitue une part importante de la réaction de rejet.
Ce sont donc des exploitations de différentes typologies qui ont été examinées à la fois sur la base des analyses olfactométriques normées ou novatrices et sur la base d’analyses chimiques fines renseignant sur les aspects qualitatifs et quantitatifs des molécules émises. Au terme de cet article, les (futurs) exploitants, les bureaux d’étude ou les agents de l’administration trouveront matière à cibler les postes problématiques de chaque typologie d’usine afin de ne pas créer de nuisances odorantes dans son voisinage.
un tableau des abréviations est présenté en fin d’article.
DOI (Digital Object Identifier)
CET ARTICLE SE TROUVE ÉGALEMENT DANS :
Accueil > Ressources documentaires > Environnement - Sécurité > Environnement > Gestion des odeurs et des nuisances olfactives > Émissions gazeuses odorantes issues de la méthanisation > Réglementation
Cet article fait partie de l’offre
Chimie verte
(163 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
1. Réglementation
1.1 Un peu d’histoire
Si le domaine de la métrologie des odeurs est relativement récent (la première version de la norme NF EN 13725 qui fixe la façon de mesurer la persistance d’une odeur au niveau européen date de fin 2003), la réglementation, qui s’appuie généralement sur les dernières avancées techniques, reste aussi un art très moderne. Cependant, des réglementations françaises (comme l’arrêté du 2 février 1998, relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des ICPE soumises à autorisation) avaient déjà fait leur apparition pour donner un cadre à respecter aux industries émettrices d’odeurs. Ces normes restaient bien insuffisantes dans leur rôle régulateur pour des raisons qui ne seront pas développées ici, mais qui peuvent se résumer soit dans un manque de retours d’information pour l’exploitant, soit dans une simple optique de dilution des émissions odorantes concourant à réduire le risque d’olfaction par des riverains.
C’est donc en s’appuyant sur des méthodes de mesure des odeurs faisant l’objet de nouvelles normes NF EN 13725 (2022) que les premières réglementations « métrologiques » ont vu le jour. Les premiers à être concernés ont été les équarrisseurs, pris dans la tourmente de la vache folle, dès 2003 (arrêté du 12 février 2003). En suivant, en 2008, ce sont les entreprises de compostage qui ont été, de la même façon au niveau national, soumises à un arrêté reprenant les mêmes termes que celui des équarrisseurs (arrêté du 22 avril 2008).
Lorsque les usines de méthanisation ont eu ainsi besoin d’un cadre réglementaire pour le contrôle de leurs émissions odorantes, l’administration s’est inspirée des multiples expériences à disposition. Ce sont ces mesures que nous allons expliciter dans les paragraphes suivants.
HAUT DE PAGE1.2 Texte réglementaire de 2021
...
Cet article fait partie de l’offre
Chimie verte
(163 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Réglementation
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BASTIDE (G.) - Méthanisation – fiche technique - (2015). Consulté le 23 novembre 2021. [En ligne]. Disponible sur : https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/3258-methanisation-fiche-technique.html
-
(2) - ADEME - Avis de l’ADEME sur la méthanisation - (2016). Consulté le 24 novembre 2021. [En ligne]. Disponible sur : https://librairie.ademe.fr/produire-autrement/2135-avis-de-l-ademe-sur-la-methanisation.html
-
(3) - GUILLOT (J.-M.), CLINCKE (A.-S.), -GUILLEMAN (M.) - Odour Emission from Liquid and Solid Area Sources: a Large lntercomparison of Sampling Devices. - Vol. 40, p. 151-156 (2014). DOI : 10.3303/CET1440026.
-
(4) - CHAIGNAUD (M.), CARIOU (S.), POETTE (J.), FAGES (M.), DESPRES (J.-F.), FANLO (J.-L.) - A new method to evaluate odour annoyance potential. - Chemical Engineering Transactions, vol. 40, p. 13-18 (2014). DOI : 10.3303/CET1440003.
-
(5) - PAGE (L.H.) et al - Characteristics of volatile fatty acids in stored dairy manure before and after anaerobic digestion. - Biosystems...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
-
Émissions de sources fixes – Détermination de la concentration d’odeur par olfactométrie dynamique et du taux d’émission d’odeurs, AFNOR. - NF EN 13725 - 2022
-
Air intérieur des véhicules routiers – Partie 7 : détermination des odeurs dans l’air intérieur des véhicules routiers et dans les chambres d’essai d’air des composants de finition par des mesurages olfactifs, AFNOR. - NF ISO 12219-7 - 2017
-
Olfactometry – Determination of hedonic odour tone, Germany, DIN. - VDI 3882/F2 - 2021
-
Qualité de l’air – Mesures olfactométriques – Mesurage de l’odeur d’un effluent gazeux – Méthodes supraliminaires, AFNOR. - NF X43-103 - 1996
ANNEXES
Arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation (JORF n° 52 du 3 mars 1998).
Circulaire du 17 décembre 1998 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (Arrêté ministériel du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation, modifié par l'arrêté du 17 août 1998) (non parue au Journal Officiel).
Arrêté du 12 février 2003 relatif aux prescriptions applicables aux installations classées soumises à autorisation sous la rubrique 2730 traitement de sous-produits d’origine animale, y compris débris, issues et cadavres, à l’exclusion des activités visées par d’autres rubriques de la nomenclature, des établissements de diagnostic, de recherche et d’enseignement (JORF n° 89 du 15 avril 2003).
Arrêté du 22 avril 2008 fixant les règles techniques auxquelles doivent satisfaire les installations de compostage soumises à autorisation en application du titre Ier du livre V du code de l’environnement (JORF n° 114 du 17 mai...
Cet article fait partie de l’offre
Chimie verte
(163 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive