Présentation
EnglishAuteur(s)
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Anne LOMASCOLO : Ingénieur de l’École nationale supérieure d’agronomie de Montpellier - Maître de conférences à l’université de Provence de Marseille
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Laurence LESAGE-MEESSEN : Chargée de recherche, responsable de l’équipe ingénierie fongique
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Marcel ASTHER : Directeur de recherche - - Chercheurs à l’unité INRA de biotechnologie des champignons filamenteux de l’IFR 86 de biotechnologie agro-industrielle de Marseille
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Lire l’articleINTRODUCTION
Depuis longtemps, de nombreux micro-organismes, bactéries, levures ou champignons filamenteux, sont connus pour produire des odeurs particulières, agréables ou désagréables, lorsqu’ils sont mis en culture.
L’existence de qualificatifs d’espèces tels que « suaveolens », « fragrans » ou « putrefaciens » illustre bien ces propriétés odoriférantes. De ces observations est donc née l’idée de produire des arômes par voie biotechnologique qui représente une alternative prometteuse à la synthèse chimique et à l’extraction à partir de matières premières végétales, permettant ainsi d’obtenir des molécules bénéficiant du label « naturel ».
Le principe d’obtention d’un arôme par voie microbienne est le suivant : après avoir été cultivés sur un milieu nutritif sucré, les micro-organismes sont capables de synthétiser l’arôme « de novo » ou par biotransformation d’un substrat (contenant des précurseurs de l’arôme) ajouté dans le milieu de culture. Ensuite, les molécules odorantes sont récupérées par distillation ou extraction à l’aide d’un solvant.
Parmi les micro-organismes, les champignons filamenteux, et notamment les champignons de la pourriture blanche du bois (les seuls organismes à pouvoir dégrader complètement la lignine), sont capables de synthétiser un large spectre d’arômes très proches de ceux présents chez les plantes et très variés : arômes aliphatiques (alcools, aldéhydes, cétones), à noyau benzénique (tels que la vanilline ou le benzaldéhyde) ou terpénoïdes (tels que le linalol ou le citronellol).
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1. Atouts de la voie biotechnologique
Les arômes sont des composés stratégiques pour les industries agroalimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. Ils représentent un marché considérable estimé à environ 4 à 5 milliards de dollars [1], avec environ 25 % de la totalité des additifs alimentaires et une progression annuelle de 4 à 5 %. L’extraction à partir de matières premières végétales et la synthèse par voie chimique sont les modes classiques de production d’arômes [18]. Ils présentent, néanmoins, des inconvénients.
Jusqu’à présent, les végétaux constituaient traditionnellement la source principale de composés aromatiques naturels. Cependant, ceux-ci y sont présents en très faible concentration et leur extraction se révèle, de ce fait, souvent difficile et coûteuse. De plus, la production agricole de végétaux aromatiques est saisonnière, limitée quantitativement et soumise aux aléas des maladies, de la stabilité sociopolitique des régions productrices ainsi que des contraintes du marché international ; par ailleurs, la qualité des huiles essentielles [19] varie en fonction des conditions climatiques et géographiques. Ainsi, de nombreuses huiles essentielles et arômes purs extraits de végétaux coûtent environ 5 500 €/kg. Enfin, l’extraction d’un arôme naturel peut donner lieu à la formation de coproduits toxiques indésirables comme des dérivés cyanurés lors de l’extraction du benzaldéhyde des amandes amères ou des noyaux d’abricots et de pêches, par exemple.
La synthèse chimique possède l’avantage de produire des arômes très bon marché. Ainsi, la différence entre un arôme naturel extrait de plantes et un arôme obtenu par voie chimique peut être considérable.
la 4-décalactone de synthèse (l’arôme majoritaire de la pêche) coûte environ 167 €/kg alors que la même molécule naturelle coûte aux alentours de 6 700 €/kg.
Par contre, la synthèse chimique conduit souvent à un mélange racémique pouvant contenir des impuretés liées à la méthode de synthèse.
Face à l’engouement grandissant des consommateurs pour les produits naturels, la demande croissante en arômes naturels est de plus en plus difficile à satisfaire. Dans ce contexte, l’utilisation biotechnologique des micro-organismes...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Arômes, une industrie en pleine restructuration - . Arômes Ingrédients Additifs 17 p. 46-48 (1998).
-
(2) - ASTHER (M.), LOMASCOLO (A.), ASTHER (M.L.), MOUKHA (S.), LESAGE-MEESSEN (L.) - Metabolic pathways of biotransformation and biosynthesis of aromatic compounds for the flavour industry by the basidiomycete Pycnoporus cinnabarinus - . Micologia Neotropical Aplicada 11 p. 69-76 (1998).
-
(3) - KEMPLER (G.M.) - Production of flavor compounds by microorganisms - . Advances in Applied Microbiology 29 p. 29-51 (1983).
-
(4) - WELSH (F.W.), MURRAY (W.D.), WILLIAMS (R.E.) - Microbiological and enzymatic production of flavor and fragrance chemicals - . Critical Reviews in Biotechnology 9 p. 105-169 (1989).
-
(5) - JANSSENS (L.), DE POOTER (H.L.), SCHAMP (N.M.), VANDAMME (E.J.) - Production of flavours by microorganisms - . Process biochemistry 27 p. 195-215 (1992).
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(6)...
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ABRAHAM (B.G.), BERGER (R.G.) - Higher fungi for generating aroma components through novel biotechnologies - . Journal of Agricultural and Food Chemistry 42 p. 2344-2348 (1994).
-
(2) - ASTHER (M.), LESAGE-MEESSEN (L.), STENTELAIRE (C.), THIBAULT (J.-F.) - Des champignons à la vanille - . Biofutur 178 p. 32-34 (1998).
-
(3) - BARRACLOUGH (A.), CHEETHAM (P.S.J.), WESCOTT (R.J.) - Production of vanillin - . International Patent WO 94/13 614 (1994).
-
(4) - BENGTSON (G.), BÖDDEKER (K.W.) - Extraction of bioproducts with homogeneous membranes - . Bioflavour 95 p. 14-17 (févr. 1995).
-
(5) - BRUNERIE (P.) - Procédé d’obtention d’arôme natural de vanilline par traitement enzymatique des gousses de vanille vertes - . French patent 9110873A1 (1991).
-
(6) - CHEETHAM (P.S.J.) - The use of biotransformations...
ANNEXES
1 Compléments d’informations sur la production de vanilline
Deux brevets concernant la production de vanilline non pas par des champignons filamenteux mais par des bactéries mentionnent des taux supérieurs à 10 g · L−1. Dans les deux cas, le substrat de la bioconversion est l’acide férulique de synthèse chimique : − brevet de la société Givaudan-Roure : MUHEIM (A.), MÜLLER (B.), MÜNCH (T.) et WETLI (M.). Process for the production of vanillin. European Patent EP 0885968/A1. La souche Streptomyces setonii ATCC 39116 peut produire jusqu’à 13,9 g · L−1 de vanilline à partir d’environ 20 g · L−1 d’acide férulique en 42 h, en fermenteur de 10 litres (1998) ;
− brevet de la société Haarman & Reimer : RABENHORST (J.) et HOPP (R.). Procédé de fabrication de vanilline et micro-organismes appropriés à ce procédé. European Patent EP 0761817A2. La souche Pseudonocardia amyco-latopsis DSM 9992 peut produire jusqu’à 11,5 g · L−1 de vanilline à partir d’environ 20 g · L−1 d’acide férulique en 72 h, en fermenteur de 5 litres. Dans ce procédé, la nature des souches utilisées (sauvages ou génétiquement modifiées) n’est pas toujours parfaitement claire (1997).
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