Article de référence | Réf : R2801 v1

Principaux enjeux technico-économiques
Thermomètres à fibre optique sans contact : pyromètres

Auteur(s) : Pierre FERDINAND

Date de publication : 10 sept. 2003

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Présentation

RÉSUMÉ

Un pyromètre est un thermomètre particulier qui détermine la température par mesure de la radiation thermique émise. Cependant cet équipement n'est pas simple d'utilisation et nécessite une préparation et une calibration de la surface. Le pyromètre a donc beaucoup évolué par rapport à son principe initial, et l'utilisation de la fibre optique apporte une souplesse et le déport de l’instrumentation en zone contrôlée, ainsi qu'éventuellement le multiplexage des zones de mesure.

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Auteur(s)

  • Pierre FERDINAND : Docteur d’État ès sciences - Chef de laboratoire au CEA-List, Direction de la Recherche Technologique, Centre d’Études de Saclay

INTRODUCTION

Le mot « pyromètre » vient de la racine grecque « pyros » qui signifie feu. C’est pourquoi le terme pyromètre était initialement employé pour désigner un dispositif capable de mesurer la température d’objets incandescents éblouissants pour l’œil humain. Dans le passé, de tels capteurs étaient bien entendu fondés sur la détection du rayonnement visible émis par les corps. De nos jours, la définition communément admise serait plutôt « un dispositif sans contact collectant une partie de la radiation “ thermique ” émise par un objet, afin de déterminer sa température de surface ». Le mot « thermomètre », quant à lui, provient également d’une racine grecque « thermos » qui signifie chaleur et désigne bien évidemment un appareil mesurant la température. De ce fait, un pyromètre est un thermomètre particulier, parfois désigné par l’expression « thermomètre à radiation ». À la base, un pyromètre consiste donc en un système de collection du flux lumineux (visible ou IR) émis par l’objet à ausculter, associé à au moins un détecteur (le cœur du dispositif), lui-même suivi d’une chaîne de traitement du signal convertissant le flux détecté en une température. Or les développements théoriques montrent qu’une telle mesure n’est pas simple puisque certains paramètres, tels que l’émissivité de la surface visée, sont généralement mal estimés. En effet, la forme de l’objet, mais aussi son état de surface, voire son état d’oxydation, sont autant de paramètres mal connus qui conduisent à des erreurs de mesure (par exemple de plusieurs pour-cent pour une variation de 10 % du facteur d’émissivité, ce qui est parfois rédhibitoire). C’est pourquoi les efforts de recherche & développement consentis ces dernières années par les fabricants ont consisté à proposer des solutions, plus ou moins performantes, à certains de ces problèmes [8].

Ainsi, de nombreux appareils intègrent désormais une possibilité pour l’utilisateur de calibrer l’émissivité, voire de s’en affranchir au premier ordre (via une mesure bispectrale par exemple) sur une plage de température plus ou moins restreinte. Il n’en reste pas moins vrai qu’une mesure pyrométrique précise passe nécessairement par la détermination au préalable de l’émissivité de la surface, à la longueur d’onde à laquelle l’appareil fonctionne, et avantageusement à la température estimée pour l’objet, ainsi que pour un angle de visée donné (par exemple, perpendiculairement à la surface de l’objet). Du fait de certains raffinements, tant conceptuels que technologiques, la constitution des pyromètres modernes s’écarte quelque peu du principe de fonctionnement initial. Ainsi, le nombre de détecteurs augmente, leur type est choisi avec soin en fonction de la plage de température recherchée (en fait compte tenu du spectre à analyser) et du niveau de flux lumineux à détecter, des filtres spectralement sélectifs sont souvent insérés dans la chaîne de mesure, de même qu’un éventuel corps noir de référence, sans oublier une unité de calcul intégrant désormais des algorithmes toujours plus sophistiqués permettant de réaliser une linéarisation, des compensations, etc., en temps réel.

On classe généralement les pyromètres en catégories, suivant qu’ils sont :

  • à radiation totale (mesure de la « totalité » du spectre) ;

  • à bande spectrale étroite, c’est-à-dire suivant une seule longueur d’onde ou couleur (en réalité, sur une petite bande spectrale pour collecter un flux suffisant) ;

  • à deux (voire N) longueurs d’onde, afin en particulier de s’affranchir de l’influence de l’émissivité du corps ;

  • de type photothermique, c’est-à-dire actif, a contrario des catégories précédentes, passives par nature.

Les applications industrielles de ces pyromètres sont nombreuses, citons pêle-mêle :

  • en sidérurgie : laminage à chaud en continu, hauts-fourneaux, cokerie ;

  • en métallurgie : sortie des fours de réchauffage, forgeage, formage de tuyaux ;

  • en fonderie : chauffage par induction, opérations de trempage ;

  • en verrerie : contrôle dans les fours ;

  • contrôle du travail par laser sur métal, y compris la soudure ;

  • durcissement des surfaces par laser ;

  • découpe par flamme ;

  • moulage de pièces en aluminium.

Pour chacune d’elles, la fibre optique apporte une souplesse évidente, ainsi que le déport de l’instrumentation en zone contrôlée, voire, si besoin est, le multiplexage des zones de mesure.

Les principes présidant à la mesure de température par capteur à fibre optique (CFO) font l’objet de l’article précédent Thermomètres à fibre optique- Procédés de mesure.

Cet article concerne les procédés de mesure sans contact. Les thermomètres avec contact sont présentés dans l’article suivant Thermomètres à fibre optique avec contact. Ces méthodes sont comparées dans Thermomètres à fibre optique, véritable d’outil d’aide à la sélection.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-r2801


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6. Principaux enjeux technico-économiques

Sont synthétisés ici quelques commentaires et avancées souhaitables, relatifs aux techniques de mesure de la température par fibre optique sans contact.

  • Pyrométrie à fibre optique

    Ces appareils sont les plus simples de constitution, en tout cas pour ceux de type intégral ou monochromatique. Ce sont des capteurs très utilisés dans l’industrie ; ils permettent des mesures préférentiellement en haute température.

    Les pyromètres de type bichromatique (ou multichromatique) tentent, avec plus ou moins de succès, de pallier le fameux problème de l’influence de l’émissivité des corps réels, qui fait que la loi de Planck du corps noir ne leur est pas rigoureusement applicable. Des progrès peuvent sans doute être encore réalisés dans ce sens, ainsi que dans la sensibilisation des utilisateurs au fait que même une mesure bichromatique ne résout pas tous les problèmes... Une autre approche, visant à s’intéresser au flux émis dans la partie bleue, voire UV, du spectre a vu le jour ces dernières années. Elle tire profit du fait que l’influence de l’émissivité et celle de la transmission atmosphérique y sont moindres que dans l’IR. En revanche, elle impose le recours à une détection de type comptage de photons du fait de la faiblesse de l’émission vers les courtes longueurs d’onde. Ainsi à titre d’exemple, à 700 ˚C, le flux émis à 350 nm est d’environ 11 ordres de grandeur plus faible qu’au maximum d’émission vers 3 µm ! Malgré les difficultés de détection, la faisabilité tant théorique qu’expérimentale de ce type d’approche dans l’UV a été établie ces dernières années, en pyrométrie, puis en thermographie, dans un premier temps en monospectral (la précision obtenue est de 10 ˚C à 500 ˚C), puis en bispectral [10] [11]. Ce type d’approche devrait avantageusement s’étendre dans l’avenir, l’utilisation d’une fibre optique étant également envisageable pour déporter l’instrumentation sur quelques mètres.

    Globalement, il conviendrait d’étendre le champ d’application des pyromètres et plus spécifiquement de mettre au point des procédés de multiplexage des points de mesure. La solution la plus simple est sans doute un multiplexage par commutateur, produit qui n’existe pratiquement pas sur le marché pour les fibres de...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - FERDINAND (P.), DENAYROLLES (Y.), coll -   Potentialités des capteurs distribués et des réseaux de Capteurs à Fibres Optiques à Électricité de France  -  . Congrès Mesucora 88, Paris, session no 13, pp. 45-78 (1988).

  • (2) - FERDINAND (P.), DENAYROLLES (Y.) -   Les réseaux de Capteurs à Fibres Optiques : Principes et applications  -  . Congrès Mesucora 91, session no 2, Paris, pp. 31-71 (1991).

  • (3) - FERDINAND (P.) -   Capteurs à Fibres Optiques et Réseaux associés  -  . Techniques et Documentation Lavoisier (1992).

  • (4) - FERDINAND (P.), MAGNE (S.), DEWYNTER-MARTY (V.), MARTINEZ (C.), ROUGEAULT (S.), BUGAUD (M.) -   Applications of Bragg Grating Sensors in Europe (Applications des Capteurs à Réseaux de Bragg en Europe)  -  . Inter. Conf. on Optical Fiber Sensor OFS’12, Williamsburg, pp. 14-15 (1997).

  • (5) -   Thermomètre à fibre optique : le thermomètre idéal ?  -  Mesures, pp. 53-57 (3 oct. 1983).

  • ...

1 Sites Internet

Optoelectronic Industry and Technology Development Association (OITDA) http://www.oitda.or.jp

Lawrence Livermore National Laboratory (pyrométrie bicolore) http://www.llnl.gov

International Technology Research Institute, Optical Sensors Technology http://itri.loyola.edu/opto/c6_s3.htm

Business Communications Company, Fiber Optic Sensors http://www.buscom.com/instru/G116R.html

The International Society for optical engineering http://www.spie.org

Collected Papers of the International Conferences on Optical Fiber Sensors (OFS), 1983-1997. SPIE, OSA, LEOS (1999) http://www.spie.org/web/abstracts/pdfs/CDP01.pdf

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2 Constructeurs et fabricants (Liste non exhaustive)

Le tableau  récapitule les principaux concepteurs et fabricants de CFO de température, ainsi que leurs distributeurs.

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