Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
La caractérisation des propriétés dimensionnelles des nanoparticules - NP - représente encore aujourd’hui un vrai défi et reste un besoin nécessaire pour le développement industriel des nanomatériaux et l’étude de leur impact sur la santé et l’environnement. Il existe de nombreux instruments capables de mesurer la taille d’une NP, mais la microscopie est considérée comme une méthode de référence. Cependant, l’utilisation d’une unique technique de microscopie ne donne que des informations parcellaires pour des NP de formes complexes. Cet article propose de combiner deux techniques différentes, la microscopie à force atomique et la microscopie électronique à balayage, afin de mesurer les dimensions caractéristiques d’une nanoparticule en 3D.
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Even nowadays, the characterization of the nanoparticles - NP - dimensional properties represents a real challenge and remains required for the industrial development of nanomaterials as well as the investigation of their impact on health and environment. Many instruments capable of measuring the NP size exist but the microscopy-based techniques are considered as reference methods. Nevertheless, the use of a single microscopic technique gives fragmented information in the case of NP with complex shapes. This study deals with the combination of two different microscopy-based techniques, Atomic Force Microscopy and Scanning Electron Microscopy, to determine the characteristic dimensions of a NP in 3D.
Auteur(s)
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Loïc CROUZIER : Ingénieur de recherche - Laboratoire national de métrologie et d’essais, Trappes, France
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Nicolas FELTIN : Responsable du département Matériaux - Laboratoire national de métrologie et d’essais, Trappes, France
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Alexandra DELVALLÉE : Ingénieur de recherche - Laboratoire national de métrologie et d’essais, Trappes, France
INTRODUCTION
Depuis les années 90, nous avons assisté au développement et à l’utilisation de nanoparticules (NP) manufacturées considérées comme des briques élémentaires entrant dans la composition de nouveaux matériaux. En effet, l’industrie souhaite tirer parti des propriétés remarquables des NP, dont le comportement peut être très différent du matériau massif de même composition chimique et de même structure cristallographique. Mais la clé des nanomatériaux réside dans la forte dépendance des propriétés fonctionnelles des nano-objets avec leurs propriétés dimensionnelles : taille, distribution en taille et forme. Par conséquent, le défi industriel repose sur la capacité des entreprises impliquées dans le domaine des nanomatériaux à mettre en place un système de contrôle qualité fiable afin de reproduire des NP ayant les mêmes propriétés que celles observées en laboratoire.
De plus, les paramètres dimensionnels caractérisant une population de nanoparticules (taille, distribution en taille, forme, état d’agglomération) ont un impact reconnu sur la toxicité potentielle des NP. En effet, des questions concernant le risque possible des NP sur l’environnement et la santé sont apparues au début des années 2000, avec la présence de plus en plus marquée de produits contenant des nanomatériaux sur le marché. Des études ont notamment été entreprises pour comprendre les interactions éventuelles entre les NP et les cellules vivantes. Cependant, les résultats sont souvent incohérents et ne semblent pas reproductibles. Le manque de fiabilité sur les mesures dimensionnelles est une des raisons majeures qui peuvent expliquer cet état de fait.
Le développement de la nanométrologie, science de la mesure à l’échelle du nanomètre, a pour objectif d’apporter des réponses sur la fiabilité, l’exactitude et la comparabilité des mesures effectuées sur des nanomatériaux. Mais cette nouvelle forme de métrologie en est encore à ses balbutiements. Les méthodes de mesure ne sont pas encore normalisées et les besoins en étalons et matériaux de référence sont prégnants. Il ne fait pas de doute que mesurer un paramètre caractéristique d’une nanoparticule reste un véritable défi. Dans ce contexte, les efforts les plus importants se sont portés sur la métrologie dimensionnelle des nanomatériaux. Dans la plupart des pays, les chaînes de traçabilité sont en train de se mettre en place et de nombreuses techniques sont disponibles pour caractériser la taille, la distribution en taille et la forme des NP. Cependant, l’instrument idéal n’existe pas et l’opérateur doit être conscient des avantages et des inconvénients de chaque technique de mesure. C’est le cas par exemple des techniques de microscopies AFM et MEB auxquelles nous nous intéressons particulièrement dans cet article : aucune des deux techniques ne permet d’accéder de façon fiable aux tailles dans toutes les dimensions de l’espace, mais seulement dans le plan pour le MEB et suivant l’axe vertical pour l’AFM. Dans cet article, nous nous attacherons à détailler une approche dite de « métrologie hybride », combinant les forces des deux techniques AFM et MEB pour parvenir à obtenir une information dimensionnelle fiable dans les trois dimensions de l’espace.
MOTS-CLÉS
nanoparticules microscopie à force atomique Nanométrologie Microscopie électronique à balayage
KEYWORDS
nanoparticles | atomic force microscopy | Nanometrology | Scanning Electron Microscopy
DOI (Digital Object Identifier)
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4. Mesure de taille par microscopie électronique à balayage (MEB)
4.1 Principe de la mesure par MEB
En microscopie électronique à balayage (Scanning Electron Microscopy, MEB), un faisceau électronique focalisé « illumine » localement l’échantillon et parcourt sa surface via un balayage ligne à ligne . L’interaction entre le faisceau incident et les atomes constitutifs de l’échantillon produit plusieurs types de signaux : électrons secondaires, électrons rétrodiffusés, électrons Auger ou rayons X. Différents types de détecteurs peuvent alors être utilisés afin de récolter les différents signaux émis par l’échantillon au cours du balayage. De nombreux modes d’imagerie peuvent être utilisés en microscopie électronique à balayage en fonction du type d’émission électronique et/ou électromagnétique que l’on souhaite collecter. Chacune de ces émissions apporte une information spécifique sur l’échantillon étudié. Par exemple, l’émission des électrons secondaires permet d’obtenir une information sur la topographie de l’échantillon. En revanche, l’émission des électrons rétrodiffusés étant sensible au numéro atomique, celle-ci permet plutôt de distinguer des phases de compositions chimiques différentes sur l’échantillon. Pour l’étude des propriétés dimensionnelles des nanoparticules, le mode d’imagerie par les électrons secondaires est à privilégier car celui-ci donne une information sur la proche surface de l’échantillon. Lors du choc qui se produit entre les électrons primaires du faisceau et les atomes constitutifs de la nanoparticule, un électron primaire cède une partie de son énergie à un électron des couches électroniques de l’atome, qui peut ainsi être éjecté. L’électron ainsi éjecté est appelé « électron secondaire ». L’image de la morphologie de la surface se construit grâce à l’émission de ces électrons secondaires collectés...
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Mesure de taille par microscopie électronique à balayage (MEB)
BIBLIOGRAPHIE
-
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(4) - ISO - ISO/TS 80004-4 :2015, Nanotechnologies – Vocabulaire – Partie 4 : matériaux nanostructurés - (2019).
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(5) - ISO - ISO/TR 13014 :2012, Directives relatives à la caractérisation physico-chimique des nano-objets manufacturés soumis aux essais toxicologiques - (2012).
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(6)...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Nanotechnologies – Vocabulaire – Partie 1 : termes « cœur ». - XP CEN ISO/TS 80004-1 - 2015
-
Nanotechnologies – Directives relatives à la caractérisation physico-chimique des nano-objets manufacturés soumis aux essais toxicologiques. - ISO/TR 13014 - 2012
-
Rectificatif technique 1 à la norme ISO/TR 13014 de mai 2012. - ISO/TR 13014/AC1 - 2012
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Spécification géométrique des produits (GPS) – État de surface : surfacique – Partie 2 : termes, définitions et paramètres d'états de surface. - ISO 25178-2 - 2012
-
Représentation de données obtenues par analyse granulométrique – Partie 6 : description et représentation quantitative de la forme et de la morphologie des particules. - ISO 9276-6 - 2008
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Analyse granulométrique – Méthodes par analyse d'images – Partie 1 : méthodes par analyse d'images statiques. - ISO 13322-1 - 2014
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