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1 - NOTIONS DE BASE

2 - L’ATOME FLUORESCENT

3 - SECTIONS EFFICACES

4 - BRUIT DE FOND CONTINU

5 - FLUORESCENCE SECONDAIRE

Article de référence | Réf : P2557 v1

Fluorescence secondaire
Émission X induite par particules chargées (PIXE) : théorie

Auteur(s) : Philippe MORETTO, Lucile BECK

Date de publication : 10 déc. 2003

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RÉSUMÉ

La technique d'analyse PIXE est une méthode d’analyse multiélémentaire très sensible, qui repose sur l’utilisation de particules chargées comme projectiles pour induire l’émission de fluorescence X. Elle est utilisée pour déterminer la présence d’une espèce chimique élémentaire (information en Z) indépendamment de toute influence de son environnement chimique. Cet article présente les bases théoriques de l’émission X induites par des particules chargées.  

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Auteur(s)

  • Philippe MORETTO : Professeur à l’université Bordeaux 1 Centre d’études nucléaires de Bordeaux-Gradignan

  • Lucile BECK : Enseignant-chercheur à l’Institut des sciences et techniques nucléaires Commissariat à l’énergie atomique (Saclay)

INTRODUCTION

L’utilisation de particules chargées comme projectiles pour induire l’émission de fluorescence X date de 1970 . Johansson utilise alors un faisceau intense de protons de quelques MeV, délivré par un accélérateur électrostatique.

En étudiant le spectre des photons X émis à l’aide d’un détecteur de type Si(Li), il pose les bases d’une méthode d’analyse multiélémentaire très sensible : la technique PIXE (« Particle Induced X-ray Emission ») ; littéralement « émission X induite par particules chargées ». Cette sensibilité est due essentiellement à l’intensité des faisceaux de particules disponibles, à leur pouvoir ionisant et, surtout, à l’excellent rapport signal/bruit de fond, bien meilleur à l’époque que celui obtenu avec des tubes à rayons X ou des faisceaux d’électrons.

Aujourd’hui, cette technique d’analyse est devenue une méthode de base lorsqu’il s’agit de déterminer la présence d’une espèce chimique élémentaire (information en Z) indépendamment de toute influence de son environnement chimique. Elle fournit une information quantitative absolue en termes de masse par centimètre carré d’échantillon et permet l’analyse de traces en routine dans de nombreux domaines d’applications : sciences de la vie et environnement, caractérisation physico-chimique des matériaux, archéométrie... Ces applications seront détaillées dans la deuxième partie (article Émission X induite par particules chargées (PIXE) : applications).

Les avantages plus particulièrement associés à l’émission X induite par particules chargées sont les suivants :

  • une très bonne sensibilité, en analyse de routine, sur la majeure partie du tableau périodique (Z > 10), avec une limite relative inférieure de détection de l’ordre de 10-6 g/g et une limite absolue en masse de 10-16 g lorsqu’elle est employée à l’aide d’un faisceau microscopique. Cette limite peut être optimisée sur une zone particulière du tableau périodique en choisissant l’énergie des particules incidentes et le type de raies X détectées (raie K ou L). Dans ces conditions, cette valeur ne varie pas plus d’un ordre de grandeur (entre 10-5 et 10-6 g/g) sur le domaine 10 < Z < 92 ;

  • une très grande sûreté. L’identification des raies X est non ambiguë et les interférences spectrales généralement limitées ;

  • c’est une technique d’analyse non destructive pour la plupart des matériaux ;

  • le couplage possible avec d’autres techniques d’analyses par faisceaux d’ions, telles la spectrométrie de rétrodiffusion de Rutherford (RBS« Rutherford Backscattering Spectrometry »...) ou l’analyse par réaction nucléaire (NRA, « Nuclear Reaction Analysis. ») qui peuvent apporter, lors d’une même manipulation des informations complémentaires ;

  • le peu d’influence de la matrice sur l’analyse PIXE peut cependant être interprétée comme une limitation. En effet, aucun renseignement sur l’environnement chimique de l’élément détecté (spéciation) n’est accessible, pas plus que d’information isotopique. Il faut également noter que la nécessité de placer les échantillons sous vide, pour l’irradiation, pose problème pour des tissus vivants hydratés. Il faut alors avoir recours à des techniques de préparation sophistiquées, soit une minéralisation lors d’analyses classiques, soit des méthodes cryogéniques de type cryofixation/lyophilisation ou coupes minces congelées (20 µm d’épaisseur) pour les applications en imagerie par microfaisceau. Enfin, et bien qu’elle soit par nature non destructive, la principale limitation de cette technique vient des dommages éventuels occasionnés par le dépôt d’énergie dans l’échantillon des ions de plusieurs MeV. Ce problème est particulièrement aigu en microfaisceau où le volume d’interaction ne dépasse pas quelques µm3.

Cet article a pour but de montrer les possibilités analytiques de la méthode PIXE. Cette première partie est consacrée aux bases théoriques de l’émission X induites par des particules chargées. Une seconde partie, présentée séparément Émission X induite par particules chargées (PIXE) : applications, comprend les informations pratiques de l’analyse : instrumentation, détermination des concentrations et applications.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-p2557


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5. Fluorescence secondaire

Ce phénomène peut apparaître au cours d’analyses par émission X lorsqu’une raie est émise de manière très intense par l’échantillon sous le faisceau. Il se peut alors que, au cours de leur trajet de sortie de l’échantillon, les photons X interagissent à leur tour dans la cible elle-même et ionisent de nouveaux atomes (photo-ionisation). L’émission qui en résulte est alors notée fluorescence secondaire. Seules les couches dont le seuil d’absorption critique est situé au-dessous de l’énergie de la raie X primaire peuvent être ionisées, ce qui se traduit concrètement par le fait que seuls les atomes cibles dont le numéro atomique Z est inférieur à celui de l’atome émetteur primaire peuvent induire ce phénomène. Par ailleurs, la probabilité de photo-ionisation est d’autant plus grande que la différence d’énergie entre la raie primaire et le seuil d’absorption critique de l’atome cible est faible. La fluorescence secondaire apparaît donc en excitation K vers K pour des éléments émetteurs primaires-secondaires très proches en Z et en excitation L vers K par des couples émetteurs primaires lourds et secondaires légers.

Dans certaines conditions, la contribution de la fluorescence secondaire à l’émission X totale peut atteindre plusieurs dizaines de pour-cent. En première approximation, on peut estimer le rapport des rendements d’émission secondaire de raie K sur émission primaire de raie K par une espèce atomique A sous l’excitation d’une raie K émise par une espèce atomique B, de la manière suivante  :

avec :

cB
 : 
concentration en masse de l’élément B dans l’échantillon
...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - JOHANSSON (T.B.), AKSELSON (R.), JOHANSSON (S.A.E.) -   X-ray analysis: elemental trace analysis at the 10−12 level  -  . Nucl. Instr. and Meth. B84, p. 141-143 (1970).

  • (2) - JOHANSSON (S.A.E.), JOHANSSON (T.B.) -   Analytical applications of particle induced X-ray emission  -  . Nucl. Instr. and Meth. B137, p. 473-516 (1976).

  • (3) - MITCHELL (I.V.), BARFOOT (K.M.) -   Particle induced X-ray emission analysis, applications to analytical problems  -  . Nuclear Science Applications, sec 6, 11, no 2, p. 101-162 (1981).

  • (4) - COHEN (D.D.), CLAYTON (E.) -   Ion induced X-ray emission in ion beams for materials analysis  -  . Bird J.R. et Williams J.S. éd., p. 209-260 Academic Press (1989).

  • (5) - ANDERSEN (H.H.), ZIEGLER (J.F.) -   Stopping powers and ranges in all elements  -  . vol. 3 et 4 Pergamon Press, New York (1977).

  • (6) - LEO (W.L.) -   Techniques...

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