Article de référence | Réf : P1445 v2

Classification selon la finalité
Méthodes chromatographiques - Introduction

Auteur(s) : Marcel CAUDE, Alain JARDY

Relu et validé le 05 janv. 2020

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Auteur(s)

  • Marcel CAUDE : Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) - Docteur ès sciences - Directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

  • Alain JARDY : Ingénieur CNAM - Docteur ès sciences - Maître de Conférences à l’École Supérieure de Physique et Chimie de Paris

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INTRODUCTION

Bien que certains historiens fassent remonter l’origine de la chromatographie jusqu'à l’Antiquité, on retient, généralement, les travaux du botaniste russe Tswett, qui, en séparant les pigments de la chlorophylle sous la forme d’anneaux colorés sur une colonne remplie de carbonate de calcium, a donné le nom de chromatographie (séparation selon les couleurs) à la méthode (1903). Ont été rassemblées ici quelques grandes dates de l’évolution de la chromatographie :

1903 − Séparation de pigments (Tswett)

1931 − Séparations préparatives (Kuhn et Lederer)

1938 − Chromatographie sur couche mince (Ismailov et Shraiber)

1939 − Chromatographie par échange d’ions (Samuelson)

1941 − Chromatographie de partage (Martin et Synge)

1952 − Chromatographie en phase gazeuse sur colonnes remplies (James et Martin)

1954 − Séparation des acides aminés par chromatographie d’échange d’ions (Moore et Stein)

1959 − Chromatographie en phase gazeuse sur colonnes capillaires (Golay)

1962 − Chromatographie en phase supercritique (Klesper)

1968 − Chromatographie en phase liquide à haute performance (Giddings et Kirkland)

Comme on le constate, peu de techniques analytiques ont connu un essor comparable ni aussi diversifié que la chromatographie au cours de cinq dernières décennies. Ce succès tient, dans une large mesure, au fait que se trouvent associés une méthode séparative rapide et performante et des détecteurs sensibles et variés permettant non seulement, une quantification des espèces séparées, mais aussi, pour certains d'entre eux, une identification des espèces.

De ce fait, la chromatographie se prête bien à l’analyse de mélanges complexes tels ceux que l’on peut rencontrer dans des domaines aussi différents que les produits pétroliers, les polymères ou les fluides biologiques et à l’analyse de traces dans des milieux aussi variés que l’étude de l’environnement ou le contrôle de la pureté optique de molécules thérapeutiques.

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VERSIONS

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-p1445


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2. Classification selon la finalité

2.1 Chromatographie analytique

Dans l’optique d’une mise en œuvre à des fins analytiques (séparation, identification et/ou quantification de tout ou partie des constituants d’un mélange plus ou moins complexe), on procède par développement par élution : le système de phases est choisi de façon à ce que les espèces d’intérêt aient plus d’affinité pour la phase stationnaire que les constituants de la phase mobile et l’on n’injecte qu’une très petite quantité de l’échantillon ; les différentes espèces migrent dans la colonne (ou sur la plaque) à des vitesses différentes, sous l’influence de la phase mobile agissant par action de masses, et il en résulte, après un parcours sur une longueur suffisante, une séparation complète, dans des conditions bien choisies, des bandes de solutés. Chaque espèce apparaît dans l’effluent de la colonne chromatographique sous la forme d’un pic de concentration de forme sensiblement gaussienne ; la concentration au maximum du pic est inférieure à celle dans l’échantillon injecté et cet effet est d’autant plus prononcé que la rétention dans la colonne est plus prononcée : c’est l’effet de dilution dû au processus chromatographique.

L’aire du pic observé est proportionnelle, pour chaque soluté, à la quantité injectée ; partant, une dilution croissante entraîne un élargissement du pic. En définitive, les conditions opératoires retenues doivent permettre aux différentes bandes des constituants du mélange à analyser de se séparer entre elles plus vite qu’elles ne s’étalent lors de leur progression dans la colonne (figure 2).

Pour atteindre une bonne détectabilité (c’est-à-dire la détection et la quantification de faibles quantités injectées, ce qui est déterminant dans le cas de l’analyse de traces) et une grande capacité de pics (possibilité de séparer un grand nombre de composés dans une fenêtre de temps donnée) on cherche à limiter l’étalement des bandes. C’est ce qui a conduit à la dilution du diamètre des particules de la phase stationnaire dans le cas des colonnes remplies (CPL, CPS) et à la mise en œuvre des colonnes capillaires de faible diamètre et à film mince de phase stationnaire (CPG). Dans les deux cas, l’objectif est de diminuer le parcours...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - CAUDE (M.), JARDY (A.) -   Chromatographie en phase liquide.  -  P 1455 (10-94) ; P 1456 et Doc. P 1458 (4-95).

  • (2) - CAUDE (M), THIEBAUT (D.) -   Chromatographie en phase supercritique.  -  P 1460 (1-92).

  • (3) - LESEC (J.) -   Chromatographie par perméation de gel.  -  P 1465 (4-94).

  • (4) - CAUDE (M.), BARGMANN-LEYDER (N.) -   Séparations chirales par chromatographie en phases liquide, supercritique et gazeuse.  -  P 1470 (10-93).

  • (5) - SIOUFFI (A.M.), POSTAIRE (E.), PRADEAU (D.) -   Chromatographie planaire.  -  P 1475 ; P 1475, 1 (4-91).

  • (6) - TRANCHANT (J.) -   Chromatographie en phase gazeuse.  -  P 1485 (7-69).

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