Article de référence | Réf : P4239 v1

Conclusion
Rupture mémorielle et vulnérabilité croissante aux catastrophes

Auteur(s) : Emmanuel GARNIER

Date de publication : 10 déc. 2020

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RÉSUMÉ

Cet article vise à montrer comment l’oubli des catastrophes du passé contribue à accroître l’exposition aux risques de nos sociétés. Il aborde la question des matériaux et des méthodes historiques, et souligne le rôle de la parole et de la modélisation de l’expert, comme vérité quasi révélée et preuve irréfutable du caractère inédit d’une catastrophe. En pratique, une telle posture conduit souvent à une impréparation face à la catastrophe à venir et à une forme de gestion routinière du risque, comme en témoignent les risques d’inondation à Paris, la tempête Xynthia de 2010 et la crise du Covid 19. Ces faiblesses démontrées, d’autres horizons à même de réduire la vulnérabilité sont proposés.

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Auteur(s)

  • Emmanuel GARNIER : Directeur de recherche CNRS UMR 6249 CNRS Chrono-environnement, Université de Franche-Comté, Besançon, France

INTRODUCTION

Rédigé en pleine crise de l’épidémie de Covid-19, le contenu de cet article a forcément tenu compte de cette catastrophe venue rappeler, avec brutalité, à quel point le manque d’anticipation et l’oubli du passé favorisent l’impréparation et hypothèquent une sortie rapide de crise. Volontiers présentée par les autorités, les experts et les médias comme « inédite », et donc imprévisible, cette crise illustre magistralement la vulnérabilité croissante de nos sociétés induite par une rupture mémorielle généralisée. Ce travail souhaite donc souligner, au crible de l’expérience du passé et dans une perspective propre aux sciences historiques, l’exposition aux risques qui en découle pour nos contemporains et les limites de la parole de l’expert contemporain, qu’il soit scientifique, ingénieur ou décideur politique. De la sorte, il est possible de comprendre à quel moment cette parole devient hégémonique et légitime au regard des diktats budgétaires et politiques court-termistes, au point d’éradiquer le souvenir d’un désastre qu’on avait, jusque-là, veillé à conserver sous des formes diverses et originales. Il convient également d’apprécier ces expressions mémorielles afin de juger de leur pertinence et, éventuellement, de leur intégration au sein de stratégies d’adaptation plus durables pour le futur, ne serait-ce que sous la forme de séries d’événements historiquement démontrés et connus dans les modèles actuels et les plans de prévention.

L’objectif de cet article est donc de procurer des pistes de réflexions inédites, parce que fondées sur l’expérience du passé et la transdisciplinarité à même de réduire les vulnérabilités auxquelles ingénieurs, aménageurs, entrepreneurs, assureurs et responsables politiques sont confrontés ou seront confrontés en matière de risques. L’approche historique des catastrophes est conçue ici comme un outil pour renforcer les modes de gouvernances des sociétés humaines et des entreprises induits par le processus de globalisation (mondialisation) des vingt dernières années en favorisant une coordination de l’action collective plus efficiente, parce qu’inscrite dans la longue durée et respectueuse des diversités.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-p4239


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4. Conclusion

Le paradigme de civilisation élaboré par Montesquieu affirme comme postulat que plus les sociétés sont évoluées et plus elles sont capables de se mettre à l’abri des conséquences des catastrophes. Les archives de l’historien et l’actualité catastrophique des dernières années tendraient pourtant à prouver le contraire. Pour nos devanciers, le risque n’était pas une fatalité mais plutôt un état d’attente débouchant sur l’anticipation d’une crise éventuelle. Certes empiriques, ces dispositions des anciens n’en illustrent pas moins une mémoire de la conservation fondée sur la capacité d’un groupe à acquérir et à développer, à travers l’histoire, le souvenir de son propre héritage en matière de survie. Plus trivialement, l’expérience historique peut-elle être exploitée pour renforcer la capacité de nos sociétés contemporaines à absorber le choc que représente un extrême  ?

Dans l’affirmative, la démarche consisterait à exhumer, préserver, transmettre et réemployer les stratégies du passé en les adaptant au contexte technique et socio-culturel actuel pour concevoir des mesures de prévention plus opérationnelles parce que plus respectueuses des communautés locales.

L’aménageur ou particulier candidat à la construction serait davantage responsabilisé si de véritables repères historiques implantés à grande échelle (commune, quartiers, rues) au cœur du tissu urbain et villageois et à méso-échelle (communauté de commune, canton, département) étaient généralisés comme cela se fait ailleurs en Europe (figure 7). Ces jalons paysagers n’indiqueraient pas forcément une hauteur d’eau atteinte à un endroit donné mais au moins une indication sur la progression maximale du phénomène à plusieurs dates différentes. Sur un plan technique, les autorités veilleraient à ce qu’ils ne se limitent pas à de simples plaques commémoratives aux dimensions dérisoires, comme le sont les repères...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) -   Dictionnaire de l’Académie françoise.  -  Smits et Cie, Paris, tome 2 (1798).

  • (2) - BENNASSAR (B.) (dir.) -   Les catastrophes naturelles dans l’Europe médiévale et moderne.  -  Presses Universitaires du Mirail, Toulouse (1996).

  • (3) - GARNIER (E.) -   A memory for a better resilience to contemporary risks.  -  United Nations Office for Disaster Risk Reduction, Global Assessment Report on Disaster Risk Reduction 2019, Geneva (2019). GARNIER (E.) – Lessons learned from the past for a better resilience to contemporary risks. Disaster Prevention and Management, 28(6), p. 778-795 (2019).

  • (4) - GARNIER (E.) -   Le changement climatique entraîne-t-il plus de catastrophes ?  -  Risques, Les cahiers de l’assurance (Fédération Française des Assureurs), 115, p. 19-26 (2018) https://www.researchgate.net

  • (5) - FURETIERE (A.) -   Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français.  -  Arnout et Reiner, La Haye et Rotterdam (1694).

  • ...

1 Sites internet

Plans de prévention des risques naturels (PPRI-PPRL) http://www.vendee.gouv.fr

Risc-kit http://www.risckit.eu

Prévention des risques littoraux et submersions marines dans le Finistère http://www.finistere.gouv.fr

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