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RÉSUMÉ
Les économistes apportent leur contribution à la lutte contre les changement climatiques en élaborant des outils mis en oeuvre par les politiques.Ils cherchent à établir un coût de carbone implicite qui se décline en taxes et marché d'émission dans un cadre réglementé. Par ailleurs , ils s'intéressent au développement de technologies non carbonnées ou de capture du CO2.
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Economists are helping to address the issues of climate change by designing tools to implement public policy. They aim to establish an implicit carbon cost to support emission taxes and trading in a regulated framework. They are also interested in the development of carbon-free technology and CO2 capture.
Auteur(s)
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Jacques DAVID : Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives CEA
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Boris LE NGOC : Société française d'énergie nucléaire SFEN
INTRODUCTION
Le changement climatique est une réalité. Par son ampleur et son intensité, il fait peser d'importants risques sur l'environnement, la société et l'économie. Les régions les plus pauvres, et les moins émettrices de CO2 , seront les plus touchées, aggravant des situations déjà précaires. Depuis plusieurs années, les économistes se mobilisent et élaborent des outils permettant d'aider et orienter la politique vers une économie bas carbone. De la taxe carbone, aux marchés de quotas en passant par la réglementation, l'éducation et les innovations... les économistes proposent un panel d'outils et de leviers qui se heurtent parfois à l'acceptation sociale ou à la volonté politique. Loin d'être fatalistes, les économistes pensent qu'une transition énergétique, qui si elle est bien pilotée, devrait créer des opportunités, en matière d'emplois et d'innovation en particulier, et avoir des retombées positives sur l'ensemble de l'économie. Cet article est issu de la Revue Générale Nucléaire, mai-juin 2015 n° 3.
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2. 450 ppm : le cadre prédéterminé de réflexion pour les économistes
Dans l'élaboration de leurs outils, les économistes peuvent raisonner de deux manières.
La première, qui nous est familière au pays de Descartes, est fondée sur l'application d'une rationalité du général au particulier, prenant comme hypothèse première le besoin pour l'homme de la « maximisation du bien-être net », évaluée dans notre cas comme la différence entre les bénéfices économiques liés aux (industries qui génèrent des) émissions de GES desquels on soustrait le coût du dommage environnemental que la concentration des GES dans l'atmosphère provoque. On aboutit ainsi à un optimum, pour lequel le niveau d'émissions est déterminé par un équilibre entre le bénéfice marginal et le dommage marginal. L'exemple sans conteste de cette démarche en a été donné dans le Rapport Stern en 2006 qui a apporté une contribution déterminante.
La Stern Review on Economics of Climate Change soutient que le laisser-faire en matière climatique coûterait bien plus à l'humanité que les mesures de prévention requises pour maîtriser puis réduire les émissions de gaz à effet de serre, à condition que celles-ci soient conçues de façon à en minimiser le coût économique.
Mais, cette approche n'est pas celle retenue par l'ONU et les États. Vu l'urgence climatique, ce sont les climatologues qui ont fixé une limite – 450 ppm en équivalent CO2 – au-delà de laquelle nos sociétés seraient bouleversées.
Le chiffre de 450 ppm est la limite à ne pas dépasser pour une probabilité raisonnable de contenir l'élévation de température moyenne à la surface du globe à 2 °C.
Le « business as usual » n'est donc plus une option. Les économistes ont intégré cette contrainte et, deuxième démarche, cherchent aujourd'hui à déterminer la politique la moins chère pour respecter cet objectif. C'est donc cette seconde méthode dite d'« optimum sous contrainte » qui fut adoptée à la conférence de Copenhague.
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - KAHNEMAN (D.) - Sujet de recherche pour psychologues et « économistes comportementaux». - Cf. « Système 1, système 2 ».
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(2) - Banque Mondiale - Baissons la chaleur : phénomènes climatiques extrêmes, impacts régionaux et plaidoyer en faveur de l'adaptation - http://www.worldbank.org/content/dam/Worldbank/document/French_Executive_ Summary_Turn_Down_The_Heat_Climate_ Extremes_Regional_Impacts_Case_for_ Resilience.pdf
-
(3) - La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture - http://www.fao.org/3/a-i4040f.pdf
-
(4) - La tarification du carbone et la compétitivité du nucléaire - (2011) https://www.oecd-nea.org/ndd/reports/2011/carbon-pricing-exec-sum-2011.pdf
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(5) - JOUVET (P.A.), DE PERTHUIS (C.) - Quelle stratégie financière pour un accord climatique à Paris 2015. - Revue d'économie financière, Association d'économie financière, vol. 117, p. 31-48 (2015).
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