Présentation
RÉSUMÉ
Les biolubrifiants sont définis à l´échelle internationale, où un certain consensus sur des critères écotoxicologiques clefs voit le jour. Les lois et décrets ont permis de réduire les risques pour l'environnement, de protéger les ressources naturelles et d´améliorer la qualité des eaux. Cependant, des lubrifiants « neutre à l'environnement » existent et ont acquis une petite part du marché des lubrifiants. Cet article compare les différentes exigences écotoxicologiques avec leurs évolutions historiques, analyse les propriétés des différentes familles de biolubrifiants et détaille leurs différentes applications.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Mathias WOYDT : Diplômé en Métallurgie et Science des Matériaux - Docteur en Sciences des Matériaux, Université Technique de Berlin - Ancien directeur de la division « Tribologie et protection contre l'usure » à l'Institut fédéral pour la recherche et l'essai des matériaux, BAM, Berlin, - Associé gérant de MATRILUB – Matériaux, Tribologie, Lubrification, Berlin, Allemagne
INTRODUCTION
Les huiles perdues, les fuites accidentelles et les lubrifiants perdus rejoignant les sols et les eaux (comme ce fut le cas pour le lac de Constance par exemple) sont l'un des points de départs de la mise en route des lubrifiants « neutres pour l'environnement » vers la fin des années 1980. Ils se trouvent aujourd’hui dans le portfolio de tous les formulateurs et fabricants de lubrifiants.
Malgré les voies de recyclage, la combustion dans les moteurs et les fuites connues, environ 30 % (entre 20 % et 40 %, selon les études ) du volume des lubrifiants sont rejetés dans l'environnement par des voies non maîtrisées ou sont probablement mis en décharge de manière illégale. Ces rejets non contrôlés posent un problème majeur de suivi et de maîtrise de la qualité des eaux potables ou non.
Avec de tels chiffres publics, les arguments des lobbyistes de l'industrie pétrochimique, affirmant que, dans la plupart des applications, les fluides sont enfermés dans des réservoirs clos et étanches, ne convainquent pas les politiques. C'est aussi peut-être parce qu'en Allemagne, environ 60 % des particuliers changent leur huile moteur par eux-mêmes.
Environ 3,7 millions de tonnes de lubrifiants neufs sont consommés dans l'Europe des 27, dont 530 000 tonnes en France (2022). L’Europe occidentale et de l’Est, en incluant la Grande-Bretagne, a consommé en 2022 environ 6,5 millions de tonnes de lubrifiants finis.
Au début des années 1990, un ensemble de lois et décrets sur l'environnement, ainsi que des normes techniques, ont été imposés en Allemagne, Autriche, Suisse, Suède et ont trouvé entre-temps leurs homologues européennes. La tendance a été, dans un premier temps, de réduire les risques pour l'environnement et de protéger les ressources d'eau potable, les forêts et la nature contre des fluides hasardeux émis en cas de fuites, d'avaries et de vidanges par les industries, les particuliers et les chantiers de constructions. Le « scope » de la norme ISO 15380 pour fluides hydrauliques souligne au niveau international cette approche.
Les huiles non dommageables pour l'environnement avaient, dès le début, retenu l'attention des ministères de l'Agriculture plus par la vision « agrolube/agrilube », ou « biosourcés », que par le souci d'approvisionner le marché en « biolubrifiants ». Il s'agissait de maintenir une activité économique en agriculture, de créer et soutenir des emplois ainsi que d'assurer la gestion des territoires. En conséquence, les esters à base de ressources végétales étaient favorisés, même si les définitions de « biobasées » incluent les ressources végétales et animales, ainsi que marines. Les huiles végétales se trouvent en abondance dans la nature sous formes d'esters gras appelés triglycérides tels que :
-
le colza et le tournesol (Europe) ;
-
le colza, le tournesol, le soja, le coco, l'olive, la palme (Chine, Malaisie, Thaïlande, Ukraine, Russie, Argentine, Philippines, Indonésie) ;
-
le jatropha (régions semi-arides telles que l'Inde et l'Afrique) ;
-
les algues ;
-
les huiles alimentaires recyclées.
Les aspects scientifiques et technologiques, ainsi que les relations structure-propriétés des huiles de base, répondant aux critères des « biolubrifiants », sont détaillés dans les références pour les esters, pour les polyglycols et plus généralement dans .
VERSIONS
- Version archivée 1 de mai 2011 par Mathias WOYDT
- Version archivée 2 de mars 2014 par Mathias WOYDT
- Version archivée 3 de oct. 2019 par Mathias WOYDT
DOI (Digital Object Identifier)
CET ARTICLE SE TROUVE ÉGALEMENT DANS :
Accueil > Ressources documentaires > Procédés chimie - bio - agro > Chimie verte > Chimie du végétal et produits biosourcés > Réglementations, familles d’huiles de base, éco-propriétés et applications > Définition de « biolubrifiant »
Cet article fait partie de l’offre
Frottement, usure et lubrification
(92 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
2. Définition de « biolubrifiant »
Le préfixe « bio » s'applique à différents sujets : « biobased, biogenic, biosourced, biomass, bioderived, biocompatible, biodegradable » ou « éco » comme synonyme. Déjà, la multitude des vocables utilisés anticipe la question de leurs fondements juridiques et les définitions dans des standards d’organismes de normalisation. On présentera ci-après une liste non exhaustive de synonymes proposés ou non par les différents standards existants :
-
EAL pour Environmentally Acceptable Lubricant (2018/1702/UE ; ASTM D8314). Le VGP2013 (Vessel General Permit – États-Unis) inclut aussi le terme « environmentally friendly lubricants » ;
-
hydraulic fluids for environmental impact (ASTM D6046 ; voir aussi ASTM D6006) ;
-
biolubrifiant (voir EN 16807) ;
-
Biodegradable Fire Resistant Hydraulics fluids (ASTM D7044 se limitant uniquement à la biodégradation) ;
-
eco-evaluated/eco-friendly fluids ;
-
ECL pour Environmentally Compatible/Considerated Lubricants ;
-
fluides avec faible impact environnemental ;
-
huile respectueuse de l'environnement ;
-
écolubrifiants ;
-
lubrifiant biogénique, etc.
On constate que seuls certains termes ont fait leur entrée dans la normalisation. Cette situation a fait l'objet de plusieurs décisions de grandes instances judiciaires en Allemagne , dont l'orientation fut dictée par les différents éléments contenus dans les directives européennes.
Dans un contexte général, un biolubrifiant se caractérise par une rapide biodégradabilité et une toxicité réduite pour les êtres humains et les milieux aqueux.
Le préfixe « bio » indique uniquement des exigences écotoxicologiques et ne doit pas être confondu avec le développement durable, même si aujourd'hui les critères écotoxicologiques sont un « sous-ensemble »...
Cet article fait partie de l’offre
Frottement, usure et lubrification
(92 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Définition de « biolubrifiant »
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - KOLSHORN (K.-U.), WIESERT (P.), GÖTZ (R.), RIPPEN (G.) - Ermittlung von Ölvermeidungspotentialen (Détermination des potentiels pour réduire les huiles usagées). - Forschungsbericht 103 60 11 (rapport de recherche), UBA-FB 97-034, Texte du Umweltbundesamt 16-97, ISSN 0722-186X.
-
(2) - TOCCI (L.) - Re-refinings next wave. - Lubes n Greases, p. 28-33 (1999).
-
(3) - PEDENAUD (M.) et al - Collection and disposal of used lubricating oil. - Report n° 5/96, Concawe, Brussels (1996).
-
(4) - LECOINTRE (E.) - La filière huiles usagées – Bilan de l’année 2008. - Ademe (2009).
-
(5) - RANDLES (S.J.) - Esters. - In : Synthetics, Mineral Oils and Bio-Based Lubricants, chapter 3, Taylor&Francis, ISBN 1-57444-723-1.
-
(6)...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
...
https://susproc.jrc.ec.europa.eu/product-bureau/product-groups/439/home
http://www.biolubricants.eu ou http://www.biosmeermiddelen.com
https://www.epa.gov/npdes/vessels-vgp
https://www.epa.gov/vessels-marinas-and-ports/vessel-incidental-discharge-act-vida
https://bioschmierstoffe.fnr.de/ ?__mstto=en
https://webrigoletto.uba.de/Rigoletto/Home/Search
https://ec.europa.eu/environment/ecolabel/documents/LuSC-list%20vs%2020022022.pdf
https://lubmarine.totalenergies.com/innovation/eal-bio-lubricants-greases
Cet article fait partie de l’offre
Frottement, usure et lubrification
(92 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive