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Jian LU : Professeur en génie mécanique à l’Université de technologie de Troyes (UTT) - Directeur du département Génie des systèmes mécaniques et du Laboratoire des systèmes mécaniques et d’ingénierie simultanée (LASMIS)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le phénomène de fatigue est un processus complexe. Le nombre de facteurs d’influence est très important. S’il est possible de tester les matériaux sous certaines conditions, il sera difficile de réaliser tous les essais avec une sollicitation représentative et la géométrie réelle des composants mécaniques. Il est cependant intéressant d’analyser rapidement le rôle et l’effet de chaque paramètre pouvant changer les éléments d’appréciation. Il n’est pas possible de considérer les effets de manière intégrée. Chaque paramètre est donc analysé de manière séparée. On distingue différents types de paramètres : les facteurs relatifs à la sollicitation et à l’environnement, à la géométrie et aux matériaux. Dans la première catégorie de paramètres, on peut citer : le type de la sollicitation (uniaxiale, multiaxiale avec ou sans déphasage), les contraintes moyennes, le spectre de chargement et de surcharge, la fréquence du chargement, la température, la corrosion et le « fretting ». Dans la deuxième catégorie de paramètres, on trouve : l’état de surface, l’effet d’entaille et l’effet d’échelle. Dans la troisième catégorie de paramètres, on a enfin : les caractéristiques du matériau, la micro-structure du matériau, les contraintes résiduelles, les traitements de surface. Un concepteur doit analyser l’ensemble de ces paramètres pour en dresser une liste aussi exhaustive que possible et les quantifier pour calculer la résistance à la fatigue de sa pièce. Le but de cet article est de lui fournir les données et la méthodologie nécessaires pour chiffrer ces facteurs dans un calcul prévisionnel et de lui indiquer les limites de leur emploi.
On peut, soit par l’analyse de résultats bibliographiques, soit (et c’est préférable) à partir d’essais dynamiques réels, connaître la limite d’endurance d’un matériau dans des conditions bien précises (forme de l’éprouvette ou de la pièce, conditions d’essais, etc.). Mais, au stade de la fabrication ou en cours d’utilisation, d’autres facteurs vont intervenir qui, finalement, auront une influence primordiale, bénéfique ou néfaste, sur la tenue en service du produit fini. Tout l’art du concepteur consiste précisément à dresser une liste aussi exhaustive que possible de ces différents facteurs d’influence. Il devra ensuite chiffrer chacun d’entre eux pour enfin calculer l’endurance de sa pièce.
Cet article est la suite de Fatigue des alliages ferreux. Définitions et diagrammes . L’article suivant donne des exemples de calcul de pièces en fatigue.
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8. Contraintes résiduelles
Tout procédé de fabrication, on le sait, introduit dans une pièce mécanique des contraintes résiduelles qui vont influencer son comportement en fatigue, en rupture et même en corrosion. Il existe peu de modes de mise en œuvre de matériaux qui n’engendrent pas un nouvel état de contraintes. Le rôle des contraintes résiduelles est donc très important pour concevoir une pièce mécanique. Depuis quelques années, les études se sont multipliées pour comprendre l’effet des contraintes résiduelles sur les performances mécaniques. Ce paragraphe tente de présenter une démarche globale sur l’intégration des contraintes résiduelles dans un calcul prévisionnel de durée de vie en fatigue.
8.1 Définition
On définit généralement les contraintes résiduelles comme étant les contraintes qui subsistent dans les pièces mécaniques qui ne sont soumises à aucun effort extérieur.
Des contraintes résiduelles existent dans pratiquement toutes les pièces rigides, métalliques ou non (bois, polymère, verre, céramique, etc.). Elles traduisent l’histoire métallurgique le cas échéant et mécanique de chaque point et de l’ensemble de la pièce au cours de son élaboration. Elles existent à différents niveaux. On en distingue en général trois qui dépendent de l’échelle à laquelle on les observe [8] :
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contraintes de 3e ordre, à l’échelle du cristal. On atteint à ce niveau la limite de la notion de contraintes. Ce sont les actions créées par tous les types de défauts cristallins : lacunes, atomes interstitiels, atomes en substitution, dislocations, défauts d’empilement, macles, jusqu’aux joints de grains ;
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contraintes de 2e ordre, dues à l’hétérogénéité et à l’anisotropie de chaque cristal ou grain dans un matériau polycristallin. Lors d’une sollicitation mécanique (traction uniforme d’une éprouvette lisse par exemple), certains grains orientés favorablement atteindront avant d’autres la limite d’écoulement, ce qui provoquera une hétérogénéité du comportement lorsque la charge sera supprimée, les retours élastiques se feront donc différemment et plus ou moins librement suivant les grains, ce qui conduira...
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Contraintes résiduelles
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BRAND (A.), FLAVENOT (J.F.), GRÉGOIRE (R.), TOURNIER (C.) - Recueil de données technologiques sur la fatigue - . CETIM (1980).
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(2) - KLOOS (K.H.) - Influence de l’état de surface et de la dimension de la pièce sur la tenue en fatigue sous sollicitation avec l’amplitude constante ou par bloc - . VDI Berchte, no 268, 63 (1976).
-
(3) - SURESH (S.) - Fatigue of materials - . Cambridge University Press (1991).
-
(4) - CHABOCHE (J.L.), LEMAÎTRE (J.) - Mécanique des matériaux solides - . Dunod (1996).
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(5) - NEPPIRAS (E.A.) - Techniques and equipment for fatigue testing at very high frequencies - . Proceedings ASTM 59, p. 691-710, Philadelphia.
-
(6) - BATHIAS (C.) - There is no infinite fatigue life in metallic materials - . Fatigue Fract. Eng. Mater. Struct., 22, 559-565.
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