Assemblages frettés

Si, en matière de charronnerie, l’invention de la roue à rayons a permis de réduire le poids des roues en bois, c’est le frettage (depuis le XIX^e siècle), plus encore que l’embattage, déjà utilisé depuis la fin du Moyen Âge pour réduire l’usure des roues, qui mérite de retenir l'attention, car le cercle était alors posé sans effort, après dilatation thermique, mais surtout car la rigidité de la roue entière s’en trouvait considérablement renforcée. C’est cependant en matière d’artillerie que la technique du frettage aura été véritablement perfectionnée, une précision extrême étant requise pour conférer à un tube bibloc une tenue très supérieure à celle d’un tube monobloc de mêmes dimensions, sauf à autofretter ce dernier. Le frettage y est notoirement devenu synonyme de propriétés mécaniques accrues et, ainsi, de possible allégement d'une structure ou de quantité moindre de matière requise en fonction de sollicitations données, ce dernier aspect (préservation des ressources) étant pertinent au titre de la prise en compte du développement durable dans les projets.

Le mode d’assemblage par frettage s’est beaucoup répandu, permettant par exemple de très rapidement fretter et défretter des outils dans leur porte-outil par induction ou de transmettre des puissances élevées avec des pignons calés sur des axes, supplantant d’ailleurs pratiquement le mode d’assemblage qui consistait à rendre solidaires des pièces à l’aide d’une clavette dans une rainure. Pour des impératifs de vitesse et d’allégement essentiellement, les progrès de la mécanique, permettant de faire travailler les matériaux aussi près que possible de leurs limites, ont conduit à en développer l’étude aussi bien au niveau théorique que via des essais de fatigue notamment ou des simulations numériques.

Cet article détaille les divers types d’assemblages frettés solidarisant un axe et une bague, ou toute autre pièce de révolution se prêtant à une description complète (en matière de contraintes, de déformations et de déplacements) en coordonnées polaires. Il intègre de multiples considérations : matériaux éventuellement différents, axe creux ou plein, assemblage bibloc ou multibloc, pièce de révolution cylindrique ou non, bague et axe de longueurs éventuellement différentes, assemblage éventuellement soumis à la rotation. Il n’aborde en revanche que sommairement le cas, traité de façon plus approfondie dans l’article [R 730], des équipements sous pression qui font l’objet d’une réglementation spécifique et pour lesquels une description complète en coordonnées cylindriques est requise.

Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire et un tableau des notations et des symboles utilisés.