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Michel CARTIER : Hydromécanique et frottement (HEF)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Dans la compétitivité industrielle d’aujourd’hui, c’est un atout considérable que de pouvoir réaliser des produits qui ne s’usent pas, résistent à la corrosion, conservent dans le temps leurs propriétés électriques, optiques ou thermiques... Grâce aux réponses toujours plus précises qu’ils apportent à des situations industrielles toujours plus diversifiées et exigeantes, les traitements de surfaces sont devenus incontournables.
Paradoxalement, si la fonctionnalisation des surfaces n’est souvent prise en compte qu’aux derniers stades d’un projet (après qu’aient été abordés les problèmes de choix de matériaux et de leur mise en œuvre, les études cinématiques et mécaniques, les calculs de RDM...), elle occupe une position stratégique dans les processus de définition des produits, leur prix et leur compétitivité. En particulier, lorsqu’un objet parvient au traitement de surface, il est en général arrivé à la dernière phase de sa gamme de fabrication, c’est-à-dire à un stade où son coût est le plus élevé et où tous les choix de conception ont été arrêtés (matériaux, géométries...), de sorte qu’aucun droit à l’erreur n’est permis.
La pertinence de l’approche d’un problème de traitement de surface (positionnement du contexte, expression du cahier des charges...) repose sur la relation entre donneur d’ordres (concepteur) et fournisseur (applicateur). Cette relation est d’autant plus facile, constructive et valorisante, tant sur le plan technique qu’économique, que ce dernier est fortement impliqué dans toutes les étapes, depuis le choix des solutions jusqu’à leur exécution. Cette démarche se justifie et se généralise d’ailleurs de plus en plus aujourd’hui pour répondre à la demande des donneurs d’ordres qui s’orientent vers l’acquisition de fonctions, c’est-à-dire de prestations globales allant bien au-delà du seul façonnage en traitement de surface.
Ramenée au plan technique, cette relation entre les différents acteurs ne peut être efficace que lorsque sont remplies les conditions de base suivantes :
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mise en place d’un vocabulaire commun : la pratique est truffée d’exemples de malentendus plus ou moins lourds de conséquences, liés à des interprétations variables de notions apparemment évidentes pour chacun ;
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analyse approfondie du problème et mise en place d’un cahier des charges intelligible par toutes les parties ;
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prise en compte par chaque partie, des contraintes et limitations techniques, technologiques ou économiques dès le début des discussions, afin d’ éviter des pertes de temps et des essais infructueux, voire dans les cas extrêmes, des litiges.
Le présent article n’a pas vocation à fournir au lecteur une recette particulière. Il a pour objet de mettre en évidence les points essentiels d’où sont issus la plupart des échecs et de contribuer à aider les différents acteurs à aborder un problème de traitement de surface avec les meilleures chances de succès.
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2. Relations concepteur-applicateur
L’ingénieur du bureau d’études ou des méthodes, qui est confronté à un problème de surface, doit répondre successivement aux questions suivantes :
-
quelles propriétés superficielles sont nécessaires ?
-
comment les obtenir ?
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à quel coût ?
Pour assurer cette tâche, il peut adopter deux stratégies :
2.1 Stratégie A
Le concepteur est familiarisé avec ce type de problème qu’il a déjà rencontré. Il choisit d’appliquer et de prescrire une « recette » qu’il a déjà expérimentée avec satisfaction, dans une situation antérieure ; ce faisant, il prend la responsabilité de sa décision et commande à son sous-traitant le traitement qu’il a choisi en précisant la nature du revêtement ou du traitement retenu, ses spécifications (dureté, épaisseur...), ainsi que le type de procédé correspondant. Bien entendu, il utilise pour définir les termes de cette commande les normes en vigueur.
Cette stratégie, très courante, la plus répandue même, a l’avantage de la rapidité et de la simplicité. Elle peut cependant conduire à certaines dérives qui deviennent vite sources de conflits. Parmi les plus courantes, citons :
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le mauvais choix par connaissance imparfaite du problème ou du traitement ; le concepteur a fait une analogie hasardeuse et a négligé inconsciemment certains aspects du problème, la tradition, les habitudes ou le manque de temps prenant le pas sur l’analyse.
Si la demande est apparemment bien formulée, l’applicateur ne se posera pas de questions et le traitement réalisé ne répondra qu’imparfaitement au problème, d’où conflits divers, pertes de temps et d’argent souvent pour les deux parties ;
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le bon choix mal formulé : il arrive, trop fréquemment, que l’une des caractéristiques du traitement soit formulée de façon imprécise, voire quelquefois omise. Il en résulte des risques dans l’exécution de la commande dont les conséquences ne seront malheureusement perçues que lorsque la pièce est en service ;
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l’abus de solutions de « routine » : la tendance naturelle à appliquer une solution devenue « standard » à...
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