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En anglaisRÉSUMÉ
Le développement des programmes de traitement des combustibles nucléaires utilisés dans les réacteurs de production d'électricité a conduit très tôt à trouver une solution scientifique et industrielle pour confiner les déchets ultimes liquides de haute activité et à vie longue. Grâce à ses capacités à confiner la trentaine de radionucléides présente dans les solutions de produits de fission, sa résistance aux dégâts d’irradiation et à l’échauffement, le verre borosilicaté reste un bon candidat pour solidifier les déchets liquides. Le procédé de vitrification des effluents radioactifs doit pouvoir maîtriser la fusion industrielle du verre et garantir des propriétés de stabilité (chimique, physique et thermique) à long terme, en conditions d'entreposage et de stockage.
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The development of programs for the processing of nuclear fuels used in electricity-generating reactors very quickly led to a scientific and industrial solution to confining the ultimate liquid high-activity and long-life waste. Due to its capacity to confine the thirty-odd radionuclides present in the solutions of fission products, its resistance to damage caused by irradiation and heating, borosilicate glass remains a good candidate for the solidification of liquid waste. The vitrification process of radioactive effluents must be able to master the industrial fusion of glass and ensure long-term stability properties (chemical, physical and thermal) in conditions of warehousing and storage.
Auteur(s)
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Thierry ADVOCAT : Chef du Laboratoire d'Étude de Base sur les Verres, au CEA-Valrhô, Marcoule
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Jean-Luc DUSSOSSOY : Ingénieur-Chercheur et Expert-Senior sur les matrices de confinement vitreuses au CEA-Valrhô, Marcoule
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Valérie PETITJEAN : Chef de Projet R&D, AREVA NC
INTRODUCTION
Dès la fin des années 1950, le développement des programmes de traitement des combustibles nucléaires utilisés dans les réacteurs de production d'électricité a conduit à trouver une solution scientifique et industrielle pour confiner les déchets ultimes liquides de haute activité et à vie longue (solutions nitriques de produits de fission PF). Les programmes de recherche engagés à cette époque, d'abord au Canada et en France, ont débouché, après un examen de divers composés solides cristallins tels que des micas phlogopite K(Si3Al)(Mg3)O10(OH)2 et les feldspaths (Na,K)AlSi3O8, sur le choix du verre borosilicaté pour solidifier le déchet liquide. Le verre est capable de confiner la trentaine de radionucléides présente dans les solutions de PF, non pas par enrobage, mais grâce à l'existence de liaisons chimiques avec des constituants oxydes formateurs de réseau vitreux. Le matériau verre permet une grande flexibilité chimique, comparativement à des structures cristallines, qui sont beaucoup plus spécifiques à l'insertion de certains éléments chimiques par substitution à des atomes de leur structure.
En parallèle aux études de formulation des verres nucléaires, un procédé technologique de vitrification continue des solutions de PF, capable de fabriquer le verre en milieu hautement radioactif, a été développé. La première démonstration en actif de la faisabilité du verre et de son procédé a été réalisée sur le pilote de vitrification PIVER à Marcoule en 1969. En 1978, la chaîne de vitrification en pot métallique cylindrique de l'Atelier industriel de Vitrification de Marcoule (AVM) a démarré pour confiner les déchets issus du traitement des combustibles usés des réacteurs à uranium naturel. À l'issue de développements complémentaires, ce procédé a été implanté dans six chaînes de vitrification des ateliers R7 et T7 sur le site de La Hague (AVH), respectivement en 1989 et 1992, où sont traités des combustibles usés à oxyde d'uranium enrichi. Le procédé actuellement mis en œuvre à La Hague se caractérise par deux étapes :
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une étape de calcination des solutions liquides de PF, vers 400 oC ;
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puis une étape de fusion à 1 100 oC dans un pot métallique ovoïde chauffé par induction électromagnétique. C'est dans ce pot de fusion que s'opère la fusion du mélange d'adjuvants de vitrification et du calcinat de PF. Après affinage, la fonte verrière est coulée puis solidifiée dans des conteneurs métalliques d'une contenance de 400 kg. À la date de leur démarrage, les installations AVM, R7 et T7 (ou AVH) ont eu à traiter les stocks accumulés de solution de produits de fission issus des opérations de retraitement démarées plus tôt. Depuis, les solutions de produits de fission de haute activité, issues du traitement des combustibles UOX, sont vitrifiées en ligne.
Des procédés de vitrification de solutions de produits de fission ont été également mis en œuvre dans plusieurs autres pays, à l'échelle industrielle. En Grande-Bretagne, trois chaînes de vitrification type AVH sont exploitées depuis le début des années 1990. Aux États-Unis, en Russie, au Japon, en Belgique (à l'arrêt maintenant), les solutions de produits de fission sont vitrifiées par alimentation liquide directe dans des fours céramiques chauffés par électrodes. L'Inde, qui a mis en œuvre initialement un procédé de vitrification en pot métallique cylindrique (type PIVER) avec alimentation liquide, est en train d'évoluer vers la technologie des fours céramiques.
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1. Formulation des verres de confinement des effluents radioactifs
La formulation vise à définir un domaine de composition chimique des verres compatible avec la nature chimique de la solution de PF, assorti des propriétés physico-chimiques importantes de l'état fondu jusqu'à l'état solide. L'objectif recherché est double :
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maîtriser l'élaboration du verre dans un procédé de fusion industriel ;
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et définir les propriétés de stabilité (chimique, physique et thermique) à long terme, en conditions d'entreposage et de stockage.
1.1 Contraintes de la formulation des verres nucléaires
La formulation d'un verre nucléaire résulte d'un compromis entre trois objectifs.
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Flexibilité chimique
La nature chimique et la nature radiochimique du déchet à conditionner fixent au premier ordre le taux de charge dans la matrice vitreuse. Les éléments du déchet radioactif doivent en effet être insérés, à l'échelle atomique, et grâce à des liaisons chimiques iono-covalentes, dans un réseau vitreux. L'élaboration à haute température vise ainsi à obtenir un liquide homogène, par réactivité chimique entre les déchets et les adjuvants de vitrification. C'est par l'opération de trempe du bain fondu que le verre est in fine obtenu. Les oxydes des éléments du déchet sont ainsi dissous à haute température dans un bain silicaté. L'étape de réactivité chimique entre les constituants est essentielle (cf. § 1.3). À de rares exceptions près, les séparations de phases à l'état liquide sont ainsi proscrites, qu'il s'agisse d'une démixtion du verre en deux phases vitreuses ou d'une immiscibilité d'éléments dans le bain fondu.
Exempleprésence d'un lac de sulfate d'alcalins à la surface du verre Vitrification des déchets radioactifs[1].
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Faisabilité technologique de la vitrification en environnement nucléarisé
La température...
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Formulation des verres de confinement des effluents radioactifs
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - PHALIPPOU (J.) - Verres. Aspects théoriques. - Les Techniques de l'Ingénieur, Base Physique Chimie, [AF 3 600] (2001).
-
(2) - PHALIPPOU (J.) - Verres. Propriétés et applications. - Les Techniques de l'Ingénieur, Base Physique Chimie, [AF 3 601] (2001).
-
(3) - LOPEZ (C.) - Solubilité des actinides et de leurs simulants dans les verres nucléaires. Limites d'incorporation et compréhension des mécanismes. - Thèse de Doctorat. Rapport CEA-R-6019, ISSN 0429-3460 (2003).
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(4) - BART (F.), DUSSOSSOY (J.L.), FILLET (C.) - Influence of platinum-group metals on nuclear glass properties : viscosity, thermal stability and alterability. - Scientific Basis for Nuclear Waste Management XXIV, MRS Symp. Proceedings, vol. 663, p. 161 (2001).
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(5) - LINARD (Y.) - Détermination des enthalpies libres de formation des verres borosilicatés. - Thèse Doctorat IPGP, Rapport CEA-R-5928.
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