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EnglishRÉSUMÉ
Cet article traite de la résistance à la corrosion dans les milieux les plus corrosifs tels que les acides - sulfurique, chlorhydrique, fluorhydrique, bromhydrique nitrique, phosphorique ainsi que quelques acides organiques -, les milieux basiques. Il montre que les alliages de nickel sont résistants à la corrosion localisée - piqûres et corrosion caverneuse - dans les solutions salines et en particulier l'eau de mer. Enfin, il présente les caractéristiques de résistance à la corrosion sous contrainte dans des conditions reconnues comme très difficiles, par exemple les solutions chlorurées chaudes, ou les solutions acides en présence de sulfure d'hydrogène.
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Patrice HOULLE : Docteur-ingénieur (Institut national supérieur de chimie industriel de Rouen/Université de Rouen) - Président SAS Patrice Houlle Corrosion Service, Bormes-les-Mimosas, France
INTRODUCTION
Le nickel offre un ensemble de propriétés qui en font un métal très important. Il est relativement abondant sur la terre, très ductile, il possède un haut point de fusion et il est capable de dissoudre une importante quantité d'éléments d'addition tout en conservant la structure austénitique. C'est pourquoi, un grand nombre d'alliages de nickel ont été développés et brevetés depuis le début du XX e siècle. Certains d'entre eux, présentant une remarquable résistance à la corrosion à haute température, ont permis le développement des turbines aéronautiques ou terrestres, d'autres, pour leur résistance à la corrosion aqueuse, ont été des éléments importants du développement de la chimie moderne. Aujourd'hui, le nickel et ses alliages sont souvent un recours, au même titre que les métaux exotiques, dans les cas de corrosion difficiles dès que les aciers inoxydables, qu'ils soient ferritiques, austéno-ferritiques (duplex, superduplex, hyperduplex), austénitiques ou super- austénitiques, ne peuvent pas convenir pour l'application considérée. Les métallurgistes ont été créatifs, particulièrement au cours de ces dernières décennies et cet article a pour but d'orienter l'utilisateur potentiel vers la meilleure solution. Car tous ces alliages ne sont pas équivalents et un choix judicieux doit être effectué afin de sélectionner le ou les meilleurs alliages de nickel pour une application donnée.
Les alliages de nickel peuvent être classés en plusieurs familles en fonction de la teneur en éléments d'addition principalement le chrome, le molybdène, le tungstène, le cuivre. Le chrome est essentiel pour permettre la passivation en milieu oxydant, alors que le molybdène et le tungstène assurent la résistance aux milieux réducteurs. Ces familles permettent de regrouper les alliages présentant des caractéristiques de passivation sensiblement équivalentes en fonction des potentiels redox des milieux. Les alliages de nickel peuvent s'envisager pour résoudre différents types de corrosion :
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la corrosion généralisée : les nombreuses comparaisons de résistance à la corrosion généralisée données dans cet article montrent que dans les acides chlorhydrique, fluorhydrique, bromhydrique, nitrique, phosphorique organiques ou les milieux basiques, tous ces alliages ne sont pas équivalents mais qu'il existe presque toujours une solution industrielle envisageable ;
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la corrosion localisée : ils apportent un ensemble de solutions aux problèmes posés par la corrosion localisée initiée par les halogénures, comme l'apparition de piqûres et de corrosion caverneuse ou de fissures par corrosion sous contrainte.
Leur mise en œuvre ne pose pas de problèmes particuliers pour un homme de l'art, mais reste un élément primordial de leur bon comportement.
Dans cet article, nous traiterons de la résistance à la corrosion dans les milieux les plus corrosifs tels que les acides (sulfurique, chlorhydrique, fluorhydrique, bromhydrique, nitrique, phosphorique ainsi que quelques acides organiques), les milieux basiques. Nous montrerons que les alliages de nickel sont résistants à la corrosion localisée (piqûres et corrosion caverneuse) dans les solutions salines et en particulier l'eau de mer. Enfin nous présenterons les caractéristiques de résistance à la corrosion sous contrainte dans des conditions reconnues comme très difficiles, par exemple les solutions chlorurées chaudes, ou les solutions acides en présence de sulfure d'hydrogène.
MOTS-CLÉS
corrosion sous contrainte PREN Corrosion généralisée Corrosion localisée corrosion acide sels Eau de mer soude
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1. Alliages de nickel
Les alliages de nickel constituent des familles de matériaux très utilisés dans des industries aussi variées que celles de la cryogénie, du pétrole et du gaz, l'industrie chimique, l'industrie pharmaceutique, les unités de contrôle de pollution (désulfuration, traitement des COV), la production d'énergie, le traitement thermique, les turbines terrestres et les industries aéronautiques… Le nickel est évidemment l'élément majoritaire de ces alliages, et en constitue la base. Les éléments d'addition principaux sont le chrome, le molybdène, le fer, le cuivre, le tungstène et dans des quantités plus faibles le titane, le niobium, l'aluminium, le silicium, le zirconium, le vanadium et certaines terres rares (lanthane, vanadium). Ils se répartissent en deux groupes distincts : les alliages de nickel résistants aux hautes températures (jusqu'à un maximum de 1 200 oC) et les alliages résistants à la corrosion (jusqu'à des températures de 650 oC). Cette répartition est la conséquence de la teneur en carbone, haute (> 0,1 %) pour les alliages de nickel « haute température » et basse (< 0,05 %) pour les alliages « corrosion » qui sont l'objet de cet article. On notera toutefois qu'il existe quelques alliages appartenant aux deux groupes tels les alliages 600, 625 et 718. En dépit de leur normalisation par des organismes internationaux (ISO, UNS, DIN…), ces alliages sont souvent connus par leurs appellations commerciales, et l'on parle de Monel®, Incoloy®, Inconel®, Hastelloy® ou d'alliage 625, C-276, 22, 59… Les alliages de nickel qui intéressent cet article sont constitués d'une base nickel/fer d'environ 60 % qui leur confère la structure austénitique. Le fer est ajouté pour des raisons de coût et d'élaboration, mais son impact est généralement négatif sur la résistance à la corrosion. Cette structure austénitique assure une excellente ductilité et par là même une bonne mise en œuvre. Elle permet aussi de dissoudre une importante quantité d'éléments d'addition. Les éléments d'addition les plus fréquents sont les suivants :
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le chrome est l'élément essentiel qui permet la passivation en milieu oxydant ;
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le molybdène et le tungstène augmentent la résistance en milieux réducteurs. Ils assurent aussi à l'alliage une bonne résistance...
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Alliages de nickel
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - MONELL (A.) - * - US patent 811239, 30 juin 1906.
-
(2) - MARSH (A.L.) - * - US Patent 811859, E Haynes US Patent 873745/873746.
-
(3) - Jubilee day : Stress corrosion cracking of nickel base alloys at CEA. 50 ans de corrosion sous contrainte des alliages de nickel au CEA. Effet Coriou Effect. - CEA-INSTN, Saclay (near Paris), EFC event, no 333, France (2010).
-
(4) - Haynes international - * - Brochure H-2120, Haynes International inc 1020w Park avenue, Kokomo. In 46901 États-Unis http://www.haynesintil.com
-
(5) - SHRIDHAR (N.) - Materials performance. - Vol. 27, no 3, 988, p. 40-46 (1988).
-
(6) - CRUM (J.R.), ADKINS, Nace 1985 (W.E.) - Correlation of alloy 625 electrochemical behavior with the sulfuric acid corrosion chart, - p. 299 (1985).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Hastelloy, Haynes, B-3, C-22, C-22HS, C-2000, G-35, G-50, Hybrid-BC1 : marques enregistrées par Haynes International Inc.
Inconel, Incoloy, Monel : marques enregistrées par Special Metals Inc.
VDM 2120MoN : marque enregistrée par VDM-Metals.
Allcorr : marque enregistrée par ATI Allegheny Ludlum.
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