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En anglaisABSTRACT
Cet article reprend l’histoire de l’art du fondeur, avec l’évolution des procédés de fonderie et de moulage de l’acier. Sont distingués deux procédés essentiels : le développement de la fusion des métaux d’une part et la réduction des minerais à l’état liquide d’autre part. Autant ces opérations sont de mise en œuvre assez simple pour le cuivre, autant la fusion du fer et de l’acier s’avère plus complexe, car elle réclame des températures supérieures à 1 500 °C, d’où son apparition plus tardive.
Auteur(s)
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Jean-Marcel MASSON : Chef du Service Métallurgie au Centre de développement des industries de mise en forme des matériaux (CTIF) - Professeur à l’École Supérieure de Fonderie
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Lire l’articleINTRODUCTION
L’art du fondeur consiste à reproduire, avec des matières plus ou moins fusibles, les formes et les dimensions de tous les objets modelés ou sculptés qui peuvent se présenter ». Telle est la définition qui figure dans le célèbre Dictionnaire des Arts et Manufactures publié en 1877 sous la direction de Charles Laboulaye, secrétaire de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Beaucoup plus prosaïquement, pour fabriquer des pièces moulées, il faut disposer de métal liquide et le couler dans un récipient qui épouse globalement la forme du produit à réaliser. La technique du moulage est connue depuis fort longtemps puisqu’elle est apparue avec la métallurgie du cuivre, plusieurs millénaires (5 000 ans) avant notre ère. Les premiers moules ont été conçus, de manière très rudimentaire en creusant de simples cavités dans le sable, l’argile ou la pierre. Un peu plus tard, en s’inspirant de l’expérience du potier, le moule bivalve créé à partir d’un modèle en cire perdue entouré d’argile est apparu pour couler les pièces en bronze. Pour obtenir du métal liquide, deux procédés essentiels se sont développés : la fusion des métaux d’une part et la réduction des minerais à l’état liquide d’autre part. Ces opérations sont relativement simples et peuvent être réalisées assez facilement dans des poteries chauffées au charbon de bois lorsqu’elles ont lieu vers 1 000/1 200 oC ce qui explique le développement très ancien de la métallurgie du cuivre qui fond vers 1 085 oC. Par contre, la fusion du fer et de l’acier requiert des températures beaucoup plus élevées (supérieures à 1 500 oC) et les moyens nettement plus sophistiqués à mettre en œuvre, n’apparaîtront que beaucoup plus tard.
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3. Réduction des minerais à l’état liquide : la fonte
Le perfectionnement des fours primitifs a conduit à la construction des premiers « bas-foyers » dont les plus évolués sont les bas-foyers catalans. Ils fonctionnent toujours selon le même principe, par la mise en œuvre de minerais de fer et de charbon de bois, mais l’air est injecté à l’intérieur du foyer à l’aide de soufflets afin d’activer la combustion du charbon et d’augmenter sensiblement la température de la charge en cours de traitement. Grâce à cette élévation de température, les minerais de fer sont réduits à l’état liquide et pour la première fois, on a obtenu, un peu par hasard, un nouvel alliage qui a été appelé fonte. Dans un premier temps, ce matériau ferreux saturé en carbone se révèle être parfaitement inutilisable car il est trop dur, trop fragile et il est impossible de le mettre en forme par forgeage. Un peu plus tard, l’injection encore plus massive d’air permit d’obtenir un excès d’oxygène qui eut pour effet d’éliminer une partie du carbone contenue dans la fonte, directement dans le bas-fourneau, et de produire du métal forgeable. Ce procédé est connu sous la dénomination d’affinage au bas-foyer.
À la fin du XIVe, la puissance du vent croît fortement grâce à l’utilisation de soufflets mus par la force hydraulique. Les débits et les pressions d’air injecté augmentent ainsi que les dimensions des fours et les températures de fonctionnement. C’est la naissance du haut-fourneau qui apparaît vers 1530. Dans cet appareil, la charge est constituée de couches alternées de charbon de bois et de minerai. Sous l’action de forts courants d’air, le charbon brûle et se transforme en gaz réducteurs qui agissent sur le minerai et le transforment en fer. Lorsque la hauteur du fourneau est suffisante, le fer se recarbure en traversant les couches inférieures de charbon et l’alliage devient liquide vers 1 200 oC, voire beaucoup moins lorsque le minerai contient du phosphore. Le métal liquide s’écoule et il est recueilli au bas du fourneau avec le laitier constitué par la gangue du minerai, les cendres du charbon et les fondants éventuels. Ainsi, le souci de productivité qui a conduit les métallurgistes à accroître la hauteur des fours et les débits de vent s’est concrétisé par la découverte d’une technologie nouvelle et performante : l’élaboration de la fonte au haut-fourneau. Ensuite, cette fonte pouvait...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AGRICOLA (G.) - De Re Metallica - (1556).
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(2) - MOHEN (J.P.) - Métallurgie préhistorique - .
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(3) - BUFFON (J.L.) - Histoire naturelle des minéraux - (1783).
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(4) - CRUSSARD (C.) - La thermodynamique en métallurgie - aspects historiques. - Les Mémoires scientifiques (1982).
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(5) - REAUMUR (R.A.) - Principe de l’art de faire, du fer-blanc. - Présentation Académie Royale des Sciences (1722).
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(6) - FRANCE-LANORD (A.) - Évolution de la technique du fer en Europe. - Annales de l’Est.
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(7) - DUHAMEL - Art...
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