Article de référence | Réf : M3622 v1

Affinage sur sole
Fonderie et moulage de l’acier - Évolution des procédés d’élaboration

Auteur(s) : Jean-Marcel MASSON

Date de publication : 10 juin 2005

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ABSTRACT

Cet article reprend l’histoire de l’art du fondeur, avec l’évolution des procédés de fonderie et de moulage de l’acier. Sont distingués deux procédés essentiels : le développement de la fusion des métaux d’une part et la réduction des minerais à l’état liquide d’autre part. Autant ces opérations sont de mise en œuvre assez simple pour le cuivre, autant la fusion du fer et de l’acier s’avère plus complexe, car elle réclame des températures supérieures à 1 500 °C, d’où son apparition plus tardive.

Auteur(s)

  • Jean-Marcel MASSON : Chef du Service Métallurgie au Centre de développement des industries de mise en forme des matériaux (CTIF) - Professeur à l’École Supérieure de Fonderie

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INTRODUCTION

L’art du fondeur consiste à reproduire, avec des matières plus ou moins fusibles, les formes et les dimensions de tous les objets modelés ou sculptés qui peuvent se présenter ». Telle est la définition qui figure dans le célèbre Dictionnaire des Arts et Manufactures publié en 1877 sous la direction de Charles Laboulaye, secrétaire de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Beaucoup plus prosaïquement, pour fabriquer des pièces moulées, il faut disposer de métal liquide et le couler dans un récipient qui épouse globalement la forme du produit à réaliser. La technique du moulage est connue depuis fort longtemps puisqu’elle est apparue avec la métallurgie du cuivre, plusieurs millénaires (5 000 ans) avant notre ère. Les premiers moules ont été conçus, de manière très rudimentaire en creusant de simples cavités dans le sable, l’argile ou la pierre. Un peu plus tard, en s’inspirant de l’expérience du potier, le moule bivalve créé à partir d’un modèle en cire perdue entouré d’argile est apparu pour couler les pièces en bronze. Pour obtenir du métal liquide, deux procédés essentiels se sont développés : la fusion des métaux d’une part et la réduction des minerais à l’état liquide d’autre part. Ces opérations sont relativement simples et peuvent être réalisées assez facilement dans des poteries chauffées au charbon de bois lorsqu’elles ont lieu vers 1 000/1 200 oC ce qui explique le développement très ancien de la métallurgie du cuivre qui fond vers 1 085 oC. Par contre, la fusion du fer et de l’acier requiert des températures beaucoup plus élevées (supérieures à 1 500 oC) et les moyens nettement plus sophistiqués à mettre en œuvre, n’apparaîtront que beaucoup plus tard.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-m3622


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5. Affinage sur sole

C’est en 1884 que, en s’inspirant des études de Réaumur, le français P. Martin réussit, pour la première fois, à fondre sur la sole d’un four à réverbère un mélange de fonte et de ferrailles et obtint de cette manière de l’acier, il régla ainsi le délicat problème du réemploi des riblons dont les quantités ne cessaient de croître depuis la mise en œuvre des convertisseurs. Globalement, le procédé Martin (figure 2) est simple, il consiste à porter à la température de fusion (1 600 oC environ) la charge métallique qui a été introduite sur la sole du four. Pour atteindre industriellement ce niveau élevé de température sur une sole, il est nécessaire de porter l’air de combustion et le combustible à une température de l’ordre de 1 000 à 1 200 oC. Cette opération de préchauffage est réalisée selon le principe du four à récupérateur, mis au point par les frères Siemens (1856), qui utilise la chaleur contenue dans les fumées pour chauffer des empilages de briques sur lesquels viennent ensuite se réchauffer les gaz de combustion. Il s’agit d’un système discontinu fonctionnant avec deux empilages de briques comportant alternativement une phase de récupération et une phase de restitution d’énergie. Une autre difficulté résolue par Martin a consisté à mettre au point un garnissage de sole capable de résister à haute température. Il fut d’abord siliceux (marche acide), puis à base de magnésie (marche basique). Ce procédé est caractérisé par une très grande souplesse en ce qui concerne d’une part la charge (fonte, ferrailles, minerai) et d’autre part le combustible qui peut être gazeux (gaz de sidérurgie), liquide (mazout) ou solide (charbon pulvérisé). Dans ce type de four, l’affinage est réalisé par l’intermédiaire du laitier qui joue un rôle essentiel entre le métal liquide et l’atmosphère oxydante du four qui peut être renforcée par addition de minerai de fer. En marche basique, l’élimination du soufre apporté par la charge et par le combustible s’opère facilement avec un laitier riche en chaux et la désoxydation finale poussée...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - AGRICOLA (G.) -   De Re Metallica  -  (1556).

  • (2) - MOHEN (J.P.) -   Métallurgie préhistorique  -  .

  • (3) - BUFFON (J.L.) -   Histoire naturelle des minéraux  -  (1783).

  • (4) - CRUSSARD (C.) -   La thermodynamique en métallurgie - aspects historiques.  -  Les Mémoires scientifiques (1982).

  • (5) - REAUMUR (R.A.) -   Principe de l’art de faire, du fer-blanc.  -  Présentation Académie Royale des Sciences (1722).

  • (6) - FRANCE-LANORD (A.) -   Évolution de la technique du fer en Europe.  -  Annales de l’Est.

  • (7) - DUHAMEL -   Art...

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