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EnglishRÉSUMÉ
Cet article décrit les phénomènes physiques contrôlant la cinétique de précipitation dans les alliages métalliques, qui détermine une part importante de leurs propriétés, notamment mécaniques. Il comporte d’abord une brève description des techniques expérimentales et de modélisation adaptées à l’étude des cinétiques de précipitation. Ensuite la description des cinétiques est abordée, en commençant par les situations les plus simples et en introduisant progressivement des niveaux de complexité croissants.
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Alexis DESCHAMPS : Professeur - Laboratoire SIMAP, Grenoble INP UGA – Phelma, Saint-Martin d’Hères, France
INTRODUCTION
Pour les applications structurales requérant à la fois tenue mécanique et capacité de déformation plastique, ou de résistance à la rupture, les alliages métalliques se révèlent incontournables. La nature de leurs liaisons favorise leur déformation plastique, et donc leur ductilité, leur résistance à la rupture fragile, leur capacité d’absorption d’énergie, leur ténacité, etc. Cependant, conserver ces propriétés tout en assurant une haute limite d’élasticité requiert de « parsemer » la structure cristallographique simple des métaux purs par des défauts. Ceux-ci peuvent être simplement cristallographiques, comme des dislocations, mais il est très efficace de disperser à une échelle très fine (de l’ordre de grandeur du nanomètre) une ou plusieurs phases cristallographiques, que l’on nomme précipités, formées à partir des éléments d’alliage au cours de traitements thermiques. Ces phases forment des obstacles au mouvement des dislocations, et permettent de contrôler la limite d’élasticité de l’alliage. Leur présence affecte aussi toutes les autres propriétés de ce dernier : déformation plastique bien entendu (écrouissage, ductilité, ténacité, tenue en fatigue, capacité à la mise en forme), ainsi que tenue à la corrosion, conductivité, comportement sous irradiation, etc.
De nombreux points sont à considérer pour obtenir la formation de ces phases sous la forme désirée. À l’échelle nanométrique, la formation d’une phase au sein d’une autre nécessite la création d’une grande quantité d’énergie de surface, ce qui rend sa germination souvent très difficile. La matière trouve des chemins hors équilibre pour abaisser la barrière de germination, aboutissant à de nombreux états dits métastables. Précipiter une phase secondaire nécessite la plupart du temps la diffusion des éléments d’addition, ce qui en contrôle la cinétique. Dans des alliages comportant plusieurs éléments d’addition, ceux-ci peuvent diffuser à des vitesses très différentes, et les chemins de précipitation peuvent passer par des états transitoires. Lorsque des défauts structuraux, tels que des joints de grains ou des dislocations, sont présents, ceux-ci modifient fortement les caractéristiques des précipités formés.
Cet article décrit les différentes étapes contrôlant la cinétique de précipitation des phases secondaires dans les métaux. Après une brève description des techniques de caractérisation et de modélisation permettant de caractériser ce phénomène, il liste les différents types de cinétique de précipitation, en commençant par les plus simples, et en introduisant progressivement des niveaux de complexité croissants pour expliciter les effets évoqués au paragraphe précédent.
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7. Effet de la non-stœchiométrie des précipités
La situation la plus simple lors d’un processus de précipitation est la formation d’une phase de composition fixe, dans une matrice dont la composition en soluté s’appauvrit progressivement jusqu’à atteindre l’équilibre. Cependant, cette situation est rarement rencontrée en pratique, et la composition des précipités varie généralement au cours des différentes étapes de la précipitation, avec des conséquences très importantes sur la cinétique.
Lors des premiers stades de germination, les mesures par sonde atomique tomographique ont montré que les précipités sont bien plus riches en solvant que la concentration d’équilibre. Par ailleurs, dans les systèmes multi-constitués, lorsqu’une phase précipitée peut contenir plusieurs espèces chimiques, le ratio entre leurs concentrations évolue généralement au cours du temps, et la répartition de ces espèces chimiques peut être hétérogène spatialement au sein de chaque précipité. Ces déviations à la stœchiométrie peuvent avoir des origines combinant des effets thermodynamiques et cinétiques.
7.1 Aide à la germination
En germination homogène, la barrière d’énergie à franchir pour la formation d’un précipité, , est proportionnelle à , et le courant de germination dépend de manière exponentielle de celle-ci. Par rapport à un précipité de composition à l’équilibre, une déviation de composition amène des changements sur les deux termes d’énergie d’interface et de force motrice de germination
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BIBLIOGRAPHIE
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