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Article

1 - GÉNÉRALITÉS SUR LA PRÉCIPITATION DURCISSANTE

2 - MÉTHODES EXPÉRIMENTALES POUR LA CARACTÉRISATION DES CINÉTIQUES DE PRÉCIPITATION

3 - MÉTHODES DE MODÉLISATION DE LA PRÉCIPITATION NANOMÉTRIQUE

  • 3.1 - Modélisation à champ moyen fondée sur les théories classiques de germination et croissance
  • 3.2 - Autres techniques de modélisation des cinétiques de précipitation

4 - CINÉTIQUE POUR DES PRÉCIPITÉS HOMOGÈNES SPHÉRIQUES ET STŒCHIOMÉTRIQUES DANS UN SYSTÈME DILUÉ

5 - INFLUENCE DES MÉCANISMES DE DIFFUSION SUR LA CINÉTIQUE DE PRÉCIPITATION

6 - PRISE EN COMPTE D’UNE FRACTION VOLUMIQUE FINIE

7 - EFFET DE LA NON-STŒCHIOMÉTRIE DES PRÉCIPITÉS

8 - CINÉTIQUE DE PRÉCIPITATION POUR DES PRÉCIPITÉS NON SPHÉRIQUES

9 - PRÉCIPITATION DE PHASES MULTIPLES ET TRAJECTOIRES DE MÉTASTABILITÉ

10 - PRÉCIPITATION HÉTÉROGÈNE SUR LES DÉFAUTS STRUCTURAUX

11 - PRÉCIPITATION ANISOTHERME

12 - CONCLUSION

13 - GLOSSAIRE

14 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : M75 v1

Cinétique pour des précipités homogènes sphériques et stœchiométriques dans un système dilué
Cinétiques de précipitation dans les alliages métalliques

Auteur(s) : Alexis DESCHAMPS

Date de publication : 10 oct. 2024

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RÉSUMÉ

Cet article décrit les phénomènes physiques contrôlant la cinétique de précipitation dans les alliages métalliques, qui détermine une part importante de leurs propriétés, notamment mécaniques. Il comporte d’abord une brève description des techniques expérimentales et de modélisation adaptées à l’étude des cinétiques de précipitation. Ensuite la description des cinétiques est abordée, en commençant par les situations les plus simples et en introduisant progressivement des niveaux de complexité croissants.

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Auteur(s)

  • Alexis DESCHAMPS : Professeur - Laboratoire SIMAP, Grenoble INP UGA – Phelma, Saint-Martin d’Hères, France

INTRODUCTION

Pour les applications structurales requérant à la fois tenue mécanique et capacité de déformation plastique, ou de résistance à la rupture, les alliages métalliques se révèlent incontournables. La nature de leurs liaisons favorise leur déformation plastique, et donc leur ductilité, leur résistance à la rupture fragile, leur capacité d’absorption d’énergie, leur ténacité, etc. Cependant, conserver ces propriétés tout en assurant une haute limite d’élasticité requiert de « parsemer » la structure cristallographique simple des métaux purs par des défauts. Ceux-ci peuvent être simplement cristallographiques, comme des dislocations, mais il est très efficace de disperser à une échelle très fine (de l’ordre de grandeur du nanomètre) une ou plusieurs phases cristallographiques, que l’on nomme précipités, formées à partir des éléments d’alliage au cours de traitements thermiques. Ces phases forment des obstacles au mouvement des dislocations, et permettent de contrôler la limite d’élasticité de l’alliage. Leur présence affecte aussi toutes les autres propriétés de ce dernier : déformation plastique bien entendu (écrouissage, ductilité, ténacité, tenue en fatigue, capacité à la mise en forme), ainsi que tenue à la corrosion, conductivité, comportement sous irradiation, etc.

De nombreux points sont à considérer pour obtenir la formation de ces phases sous la forme désirée. À l’échelle nanométrique, la formation d’une phase au sein d’une autre nécessite la création d’une grande quantité d’énergie de surface, ce qui rend sa germination souvent très difficile. La matière trouve des chemins hors équilibre pour abaisser la barrière de germination, aboutissant à de nombreux états dits métastables. Précipiter une phase secondaire nécessite la plupart du temps la diffusion des éléments d’addition, ce qui en contrôle la cinétique. Dans des alliages comportant plusieurs éléments d’addition, ceux-ci peuvent diffuser à des vitesses très différentes, et les chemins de précipitation peuvent passer par des états transitoires. Lorsque des défauts structuraux, tels que des joints de grains ou des dislocations, sont présents, ceux-ci modifient fortement les caractéristiques des précipités formés.

Cet article décrit les différentes étapes contrôlant la cinétique de précipitation des phases secondaires dans les métaux. Après une brève description des techniques de caractérisation et de modélisation permettant de caractériser ce phénomène, il liste les différents types de cinétique de précipitation, en commençant par les plus simples, et en introduisant progressivement des niveaux de complexité croissants pour expliciter les effets évoqués au paragraphe précédent.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-m75


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4. Cinétique pour des précipités homogènes sphériques et stœchiométriques dans un système dilué

Cette partie traite de la description de la cinétique de précipitation dans le cas idéal où les précipités sont sphériques, de faible fraction volumique (système dilué), de composition bien définie (stœchiométrie fixe), qu’ils germent dans une matrice parfaite (sans défauts structuraux), le tout lors d’un traitement isotherme. Une hypothèse supplémentaire est que le mécanisme de diffusion est constitué de sauts d’atomes de soluté isolés (appelés monomères). Il faut souligner que cette situation idéale n’est jamais rencontrée réellement en pratique. En effet, dans un système dilué la sursaturation est faible, ce qui a tendance à favoriser la précipitation hétérogène, et non la précipitation homogène.

Les différents niveaux de complexité apportés par la relaxation successive de ces différentes approximations sont traités dans les parties suivantes.

Ici, la description par champ moyen prend tout son sens : les précipités étant en faible fraction volumique, ils sont très distants et donc n’interagissent qu’avec la solution solide moyenne.

Dans ce type de situation simple, on peut évaluer le caractère prédictif de la théorie classique de la germination en la comparant à des approches atomistiques de type Monte Carlo cinétiques.

Pour évaluer le courant de germination, il est particulièrement important de bien connaître les deux paramètres principaux :

  • la force motrice de germination ;

  • et l’énergie d’interface.

Pour obtenir le premier terme, on peut s’appuyer sur les bases de données thermodynamiques, ou bien le calculer par des approches thermodynamiques de type méthode de variation d’amas (CVM, pour Cluster Variation Method).

Généralement des approches plus simples, comme les modèles de solution idéale ou régulière, donnent des tendances correctes mais ne parviennent pas à un accord quantitatif, et nécessitent donc des ajustements.

Pour le deuxième terme, une description précise de l’énergie d’interface jusqu’aux échelles les plus petites peut nécessiter de tenir compte de sa variation en fonction de la température (effet entropique) et de la taille des particules (prise en compte des lignes et des coins dans la géométrie sphérique sur réseau), une bonne approximation...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - MILKEREIT (B.), STARINK (M.J.), ROMETSCH (P.A.), SCHICK (C.), KESSLER (O.) -   Review of the Quench Sensitivity of Aluminium Alloys: Analysis of the Kinetics and Nature of Quench-Induced Precipitation.  -  In Materials, Mdpi, vol. 12, p. 4083 (2019) – 10.3390/ma12244083

  • (2) - DE GEUSER (F.), DESCHAMPS (A.) -   Precipitate characterisation in metallic systems by small-angle X-ray or neutron scattering.  -  In Comptes Rendus Physique, vol. 13, p. 246‑256 (2012) – 10.1016/j.crhy.2011.12.008

  • (3) - MARLAUD (T.), DESCHAMPS (A.), BLEY (F.), LEFEBVRE (W.), BAROUX (B.) -   Influence of alloy composition and heat treatment on precipitate composition in Al-Zn-Mg-Cu alloys.  -  In Acta Materialia, vol. 58, p. 248‑260 (2010).

  • (4) - PEREZ (M.), DUMONT (M.), ACEVEDO-REYES (D.) -   Implementation of classical nucleation anf growth theories for precipitation.  -  In Acta Materialia, vol. 56, p. 2119‑2132 (2008).

  • (5) - DESCHAMPS (A.), BRECHET (Y.) -   Influence of predeformation and ageing of an Al-Zn-Mg alloy – II. Modeling of precipitation kinetics and yield stress.  -  In...

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