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EnglishRÉSUMÉ
Les diagrammes de phases ternaires, se représentant dans un espace à trois dimensions, sont les plus complexes qui puissent encore être représentés dans l'espace. Cette représentation tridimensionnelle permet de comprendre qualitativement des évolutions d’alliages, par exemple les chemins de solidification. Toutefois on fait souvent appel à des représentations planes, en bloquant des variables, plus faciles à interpréter.
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Jean HERTZ : Professeur émérite à l’Université Henri-Poincaré - Nancy I
INTRODUCTION
Dans l’article , consacré aux diagrammes de phases binaires, on a donné la définition des diagrammes de phases et montré que l’existence même de ces diagrammes était conforme aux prévisions de la thermodynamique chimique selon les théories de Gibbs. Le lecteur de cet article est invité à se reporter préalablement à l’article Alliages binaires avant d’aborder ce texte qui en constitue une suite logique.
Dans le cas des alliages binaires, il suffisait d’une seule variable de composition pour définir la composition chimique de l’alliage, avec cette variable en abscisse et la variable température en ordonnée, on pouvait obtenir une représentation graphique plane de l’équilibre de l’alliage. Dans les systèmes multiconstitués, le nombre de variables de compositions est supérieur à un. Les diagrammes de phases ternaires occupent ainsi un espace à trois dimensions ; à partir des systèmes quaternaires et au-delà, les diagrammes occupent des hyperespaces à plus de trois dimensions. Les systèmes ternaires sont donc les plus complexes qui puissent encore être représentés en leur totalité dans l’espace. Cette représentation tridimensionnelle présente un intérêt didactique pour comprendre qualitativement des évolutions d’alliages, par exemple les chemins de solidification, mais elle trouve très vite ses limites car elle n’est jamais quantitative et, par ailleurs, certains lecteurs éprouvent des difficultés à « lire dans l’espace ». Dans la première moitié du XX e siècle, on a fait un usage assez important de ces représentations spatiales et certains spécialistes étaient passés maîtres dans ce graphisme devenu quelque peu ésotérique. Aujourd’hui, la tendance est plutôt d’abandonner les perspectives cavalières et de bloquer un nombre suffisant de variables (ou d’imposer des conditions particulières), pour se ramener dans tous les cas à des représentations planes. On renonce donc à la vision globale du système, qui en toute hypothèse serait impossible au-delà de trois éléments. La possibilité de modéliser des équilibres multiconstitués à l’aide de logiciels thermodynamiques appropriés permet de travailler dans les hyperespaces contenant un nombre quelconque de variables et d’en extraire certaines représentations planes.
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5. Règles d’interprétation des coupes planes
Ces règles concernent les coupes planes des diagrammes ternaires ou multiconstitués (encadré 1). Pour obtenir une coupe plane dans un diagramme ternaire, on peut fixer la température (coupe isotherme) ou imposer une relation linéaire entre les fractions molaires ou massiques (coupes isoplèthes). Au-delà de trois constituants, il faut imposer plus qu’une condition, deux pour les quaternaires, trois pour les quinaires, etc. Dans un système quaternaire si l’on veut faire apparaître les conodes dans les domaines biphasés d’une coupe isotherme, il est nécessaire d’imposer une condition sur les activités plutôt qu’une condition sur les compositions. En effet, le long d’une conode les activités de tous les constituants sont constantes, les conodes peuvent donc apparaître avec cette convention. À l’inverse, une coupe isoplèthe, même ternaire, ne contient aucune conode. De même pour la coupe isotherme d’un diagramme quinaire, il est intéressant d’imposer deux activités constantes pour deux constituants. Cette technique permet d’obtenir des représentations planes isothermes faciles à comprendre grâce à la présence des conodes des domaines biphasés.
Sur une représentation plane, une ligne courbe est la trace sur le plan de coordonnées choisi d’une surface ou d’une hypersurface du diagramme. Comme ces surfaces représentent l’apparition ou la disparition d’une phase, on en déduit la règle 1 (encadré 1).
Selon la relation (2), pour un système contenant c constituants, l’invariance d’un équilibre isobare est réalisée lorsque le nombre de phases est (c + 1). Par exemple, l’eutectique binaire est un équilibre à trois phases, l’eutectique ternaire implique quatre phases etc. Sur une coupe isoplèthe (en abscisse une composition, en ordonnée la température), un contour de domaine horizontal (plateau isotherme) représente un équilibre invariant. Les domaines adjacents du plateau contiennent donc une phase de moins que l’invariant, soit c phases : c’est la règle 2 (encadré 1).
Il faut bien se rappeler que les coupes isoplèthes ne contiennent pas les conodes et ne permettent pas de représenter les compositions fixes des phases de l’invariant.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - PRINCE (A.) - Alloy Phase equilibria. - Elsevier Publishing Company. Library of congress Catalog number 65-13898. Une discussion richement illustrée des diagrammes de phases métalliques binaires, ternaires et quaternaires, 289 pages (1966).
-
(2) - ZERNIKE (J.) - Chemical Phase Theory. - Éditeurs : N.V. UITGEVERS-MAATSCHAPPIJ Æ. E. KLUWER – (Deventer-Antwerp-Djakarta). Un traité des diagrammes de phases multiconstitués en déduction de la règle des phases, 493 pages (1955).
-
(3) - * - ASM Metals Handbook Vol 8Metallography, Structure and Phase Diagrams (1974).
-
(4) - VILLARS (P.), PRINCE (A.), OKAMOTO (H.) - Handbook of Ternary Alloy Phase Diagrams. - 10 volumes parus dans la décennie 90. ASM International : ISBN 0-87170-525-7. Compilation de 7 380 systèmes ternaires, 3 317 diagrammes et données cristallographiques pour 7 050 systèmes. Présentation des diagrammes dans une forme normalisée. Également disponible en CD-ROM pour PC ou Macintosh.
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(5) - EFFENBERG (G.) Éditeur en Chef - Red Book. - Publié...
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