Présentation
EnglishNOTE DE L'ÉDITEUR
La norme NF EN ISO 8044 de novembre 1995 citée dans cet article a été remplacée par la norme NF EN ISO 8044 (A05-001) : Corrosion des métaux et alliages - Vocabulaire (Révision 2020)
Pour en savoir plus, consultez le bulletin de veille normative VN2003 (Avril 2020).
La norme ISO 8044 de septembre 2015 citée dans cet article a été remplacée par la norme ISO 8044 : Corrosion des métaux et alliages - Vocabulaire (Révision 2020)
Pour en savoir plus, consultez le bulletin de veille normative VN2001 (Février 2020).
RÉSUMÉ
L’analyse ou l'étude des phénomènes liés à la corrosion bactérienne sont importantes, non seulement pour mieux appréhender les modifications des structures métalliques, mais aussi pour aider les industriels dans le choix de matériaux adaptés. Tous les secteurs industriels sont confrontés à ces phénomènes de dégradation des propriétés mécaniques des matériaux sous l’effet de cette corrosion bien particulière. Le terme biocorrosion est celui retenu pour nommer l'action des micro-organismes sur tout type de matériaux, qu'il soit métallique, minéral ou encore organique. Les recherches dans ce domaine nécessitent une collaboration intensive entre plusieurs disciplines (métallurgie, chimie, électrochimie, microbiologie, biochimie...), ce qui ne facilite pas son développement.
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Catherine DAGBERT : Docteur d'État - Maître de conférences (École centrale Paris)
INTRODUCTION
La corrosion conduisant à des modifications des propriétés mécaniques d'un matériau est préjudiciable pour la résistance des structures métalliques qui se dégradent. Tous les secteurs industriels y sont plus ou moins confrontés. C'est pour des raisons de coûts importants de maintenance, d'indisponibilités d'installations et de risques pour la sécurité des biens et des personnes que les phénomènes de corrosion sont largement étudiés depuis plusieurs siècles. Quant à l'influence des micro-organismes sur l'évolution de la corrosion, elle n'est citée dans la littérature française que depuis les années 1980. Chantereau la définit alors ainsi : « la corrosion bactérienne rassemble tous les phénomènes de corrosion où les bactéries agissent directement, ou par l'intermédiaire de leur métabolisme, jouant un rôle primordial, soit en accélérant un processus déjà établi, soit en créant les conditions favorables à son établissement ». Plus récemment, les normes française (NF) et internationale (ISO) (NF EN ISO 8044) définissent la corrosion microbienne comme étant « la corrosion associée à l'action de micro-organismes présents dans le système de corrosion » et la corrosion bactérienne comme « la corrosion associée à l'action des bactéries ».
Pour exprimer cet effet des bactéries vis-à-vis de la corrosion des matériaux, plusieurs noms sont employés. Certains utilisent le terme CIM : corrosion influencée par les micro-organismes, venant de la traduction de l'anglais MIC : microbially induced corrosion. Pour simplifier, le mot « biodétérioration » est proposé pour généraliser l'action des micro-organismes sur tout type de matériaux, qu'il soit métallique, minéral ou encore organique. Dans ce document, seuls seront considérés les matériaux métalliques, c'est pourquoi le terme « biocorrosion » sera utilisé, ce qui est d'usage classique pour ces conditions.
Il est aussi important de préciser que l'action des bactéries ne conduit pas à une nouvelle forme de corrosion, mais provoque une modification de la cinétique des réactions de corrosion, où elle favorise un type de corrosion qui, en l'absence des bactéries, n'aurait pas de raison pour se manifester.
Une des raisons pour lesquelles l'étude de l'action des micro-organismes sur la corrosion a beaucoup de peine à se développer est due en partie au fait que ce domaine est multidisciplinaire par excellence. La microbiologie étudie le monde du vivant – les micro-organismes – et la corrosion s'intéresse aux éléments inertes : les matériaux. Cependant, une spécialité scientifique les unit, c'est l'électrochimie dans le domaine aqueux. Malheureusement, le vocabulaire employé par les spécialistes de ces deux disciplines n'est pas toujours identique pour exprimer une même notion. C'est pourquoi une traduction de certains termes couramment employés dans les deux disciplines sera donnée.
L'eau est l'élément indispensable au développement des micro-organismes (sans elle, ils ne peuvent survivre qu'à l'état de dormance) et à la corrosion aqueuse. Un autre élément est aussi très important, c'est le dioxygène.
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1. Bactéries
1.1 Besoins élémentaires, classification
Le besoin en eau des bactéries peut être faible, une atmosphère humide peut leur suffire. C'est pourquoi elles sont présentes dans tous les milieux : air, eau, terre.
Le besoin ou non en dioxygène permettant le développement des bactéries a conduit à leur répartition en différents groupes : aérobie stricte, anaérobie facultative, anaérobie stricte.
Un autre élément indispensable à leur survie est le carbone. Elles peuvent le trouver sous la forme de CO2 , ces bactéries sont dites « autotrophes ». Les hétérotrophes utilisent des sources de carbone organique.
D'autres noms leur sont aussi attribués, suivant le pH du milieu qui leur est favorable : acidophile (0 < pH < 6), neutrophile (6 < pH < 8), alcalophile (8 < pH < 12), ou encore suivant le domaine de température dans lequel elles évoluent : hyperthermophile (80 à 120 oC), thermophile (45 à 80 oC), mésophile (20 à 45 oC), psychrophile (0 à 20 oC) ; la température optimale de croissance pour les hyperthermophiles est supérieure à 80 oC, pour les thermophiles, elle se situe entre 45 et 80 oC, pour les mésophiles entre 20 et 45 oC et finalement pour les psychrophiles la température optimale est inférieure à 15 oC .
Ces classifications effectuées à partir de similitudes est en cours d'évolution. Les nouvelles techniques moléculaires les redéfinissant sur des bases phylogénétiques notamment avec l'analyse des ARN 16s (acide ribonucléique ribosomique 16S).
Elle est basée sur les informations fournies par l'acide ribonucléique ribosomique (ou ARNr) produits à partir de gènes codés dans l'acide désoxyribonucléique (ou ADN). Les bactéries appartiennent à l'une des trois principales branches de l'arbre phylogénétique (figure 1) représentant...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MEYER (A.), DEIANA (J.), LECLERC (H.) - Cours de microbiologie générale. - Biosciences et techniques. Éd. Doin, Paris (1994).
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(2) - WOESE (C.) - Phylogenetic trees : Whither microbiology ? - Current Biology, vol. 6, Issue 9, p. 1060-1063 (1996).
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(3) - * - http://bioinfo.bact.wisc.edu/themicrobialworld/chemoc.html] Consulté le 18 mars 2009.
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(4) - HARAS (D.) - Biofilms et altérations des matériaux : de l'analyse du phénomène aux stratégies de prévention. - Matériaux et Techniques, Hors Série, 93, p. 27-41 (2005).
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(5) - BELLON-FONTAINE (M.-N.), BRIANDET (R.) - Le biofilm, une stratégie de survie pour les microbes. - Salles Propres, 9, p. 46-56 (2000).
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(6) - MEYLHEUC (T.) - Influence de biosurfactants sur l'adhésion de Listeria...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Corrosion des métaux et alliages – Termes principaux et définitions (indice de classement : A05-001) - NF EN ISO 8044 - 2000
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Principes généraux de la protection cathodique en eau de mer (indice de classement : A05-669) - NF EN 12473 - 2000
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