Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Le nombre de produits fabriqués en céramique est considérable. Ces produits sont utilisés pour des applications extrêmement diversifiées, allant des matériaux de construction aux composants électroniques. Ils ont en commun le type de composition et une partie de leurs méthodes de fabrication. Leurs tailles varient de plus de 1 mètre à moins de 1 micron. Cet article en dresse une liste aussi complète que possible en quelques pages, en proposant une typologie visant à aider le lecteur à s'y retrouver, face au foisonnement des produits concernés.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Pierre LEFORT : Professeur - Centre européen de la céramique - Institut de recherche sur les céramiques (IRCER) UMR CNRS 7315 Université de Limoges, Limoges-France
INTRODUCTION
La diversité des matériaux céramiques est particulièrement grande, comme l’a souligné l’article de présentation générale Céramiques. Caractéristiques et technologies [N4811]. Ceci est dû, d’une part, à la multiplicité des composés et, d’autre part, au grand nombre d’utilisations possibles de ces matériaux.
Concernant la multiplicité des composés céramiques, il suffit de rappeler qu’un matériau céramique est constitué d’un assemblage d’atomes métalliques (il en existe environ 80) avec certains non-métaux ou métalloïdes : l’oxygène, le carbone, l’azote, le bore et le silicium. (Il faut leur ajouter quelques composés covalents du bore et du silicium avec l’azote et le carbone aux propriétés particulières : Si3N4, SiC, BN, B4C et B4C3.) Cela fait des milliers de composés céramiques possibles dès lors que l’on considère des associations de 2, 3 ou 4 sortes d’atomes différents, voire plus, sans parler des combinaisons de matériaux contenant des céramiques (matériaux composites).
Quant aux utilisations possibles de ces matériaux, elle est à l’image de la diversité de leurs propriétés. Globalement on peut admettre, en première approche, que les céramiques sont des matériaux durs, fragiles, à températures de fusion élevées, plutôt légers, bons isolants électriques et mauvais conducteurs thermiques. Mais il existe également des céramiques ou des composites céramiques qui échappent à ces cloisonnements : par exemple, le nitrure d’aluminium AlN pur est un conducteur thermique presque aussi bon que le cuivre et, autre exemple, on sait fabriquer des ressorts en céramique malgré la grande rigidité affichée de ces matériaux. Tout cela fait que les céramiques se retrouvent dans des milliers de produits différents, pour des applications extrêmement variées et qu’il faut donc absolument les classifier pour essayer de s’y retrouver.
Dans cet objectif, plusieurs typologies sont habituellement proposées. L’une repose sur les compositions des produits. On peut ainsi séparer les céramiques en oxydes, carbures, nitrures, borures, siliciures, silicates, et matériaux composites. Une autre classification usuelle se fonde sur les usages de ces matériaux, et c’est celle qui a été retenue ici, en considérant que l’ingénieur oriente le plus souvent son travail en fonction de la finalité des pièces ou des appareillages qu’il fabrique : l’utilisation des produits et leurs propriétés d’usage sont donc ses premières préoccupations. La typologie des matériaux céramiques présentée dans les pages qui suivent est ainsi fondée sur leur utilisation et, dans un souci de cohérence avec l’article [N4811], l’ordre choisi est celui donné dans le tableau 3 (§ 1.4) dudit article. Ce classement correspond aussi, d’une certaine façon, à un ordre chronologique puisque l’on y retrouve d’abord les céramiques d’art, qui ont sans doute été les premiers objets céramiques fabriqués au monde, il y a plusieurs millénaires, puis les céramiques liées au bâtiment (produits rouges et blancs), la céramique de table, pour ouvrir ensuite sur les céramiques techniques, les plus récentes, qui ont à peine plus d’un siècle, mais dont le développement actuel est tel qu’elles constituent évidemment la majeure partie de cet article. Pour chaque catégorie de produits, des indications sont fournies sur les volumes de production ou les chiffres d’affaires, dans la mesure où les données économiques et financières sont disponibles.
Précisément, au sujet des céramiques techniques, bien que la liste présentée contienne treize grands domaines d’application qui couvrent un champ extrêmement vaste, allant de l’électricité au médical, du nucléaire aux outils de coupe, le secteur reste très évolutif et il y a fort à parier que de nouvelles applications apparaîtront au cours des prochaines années, notamment avec les sauts technologiques associés aux nouvelles méthodes de fabrication, comme les technologies additives.
Enfin, il est clair que la présentation approfondie de chacune des applications ne pouvait être faite dans le cadre contraint de cet article, et le lecteur soucieux d’en savoir plus pourra trouver, au fil du texte, les références des articles parus dans la base documentaire des Techniques de l’Ingénieur, où les sujets traités sont développés de manière plus exhaustive.
MOTS-CLÉS
Biocéramiques classification des céramiques produits céramiques utilisations des céramiques
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Verres et céramiques
(64 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
1. Les céramiques d’art
D’un point de vue historique, la céramique d’art est la plus ancienne. On la fait remonter à l’époque du paléolithique supérieur (environ 30 000 ans av. J.C.). Les pièces qui nous sont parvenues sont généralement des objets artistiques à vocation probablement votive, l’utilitaire n’apparaissant qu’au néolithique (poterie pour la table).
Ces deux destinations, l’artistique et l’utilitaire, sont encore présentes de nos jours, et l’activité artisanale associée à ces céramiques traditionnelles ne doit pas être négligée, car elle génère un chiffre d’affaires et un nombre d’emplois relativement important (environ 250 M€ et 2 000 emplois en France) : un objet d’art est vendu couramment plusieurs dizaines, voire centaines d’euros.
À noter aussi que c’est la poterie artisanale grecque ancienne, κεραμος (figure 1) qui est à l’origine de l’étymologie du mot céramique.
La matière première est constituée majoritairement de terres argileuses (comme le kaolin, silicate de composition chimique Al2Si2O5(OH)4) associées à des « dégraissants » (typiquement du sable), des « fondants » (composés contenant des métaux alcalins ou alcalino-terreux qui favorisent l’apparition d’une phase liquide entre les grains en cours de cuisson, comme des feldspaths) et éventuellement des « porosants » (végétaux). Selon la composition et la nature des argiles utilisées, la température de cuisson et la porosité finale n’est pas la même, et la céramique prend alors les noms de porcelaine (dans ce cas l’argile est du kaolin), de grès, de faïence ou simplement le nom générique de « terre cuite ». Des ajouts très divers peuvent modifier la couleur (pigments, etc.), ou l’aspect (calcaire, etc.). Le tableau 1 donne des ordres d’idées des compositions, températures de cuisson et porosités de ces différentes sortes de céramiques.
La mise en forme se fait généralement à la main, sur la base de pâtes argileuses à fort taux d’humidité, éventuellement avec un tour ou dans des petits moules. Ces pièces, appelées « crues » ou « vertes », sont d’abord séchées par évaporation...
Cet article fait partie de l’offre
Verres et céramiques
(64 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Les céramiques d’art
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - HAUSSONNE (J.M.) - Céramiques pour l’électronique et l’électrotechnique, - Lausanne (2002).
-
(2) - DUGUEY (S.) - Étude du cofrittage de matériaux diélectriques et magnétiques pour composants passifs intégrés. - Thèse de doctorat, Université de Bordeaux 1 (2007).
-
(3) - MESLIN (S.) - Infiltration et croissance des céramiques YBa2Cu3O7−δ texturées à structure perforée : relations microstructures et propriétés supraconductrices. - Thèse de doctorat, Université de Caen (2016).
-
(4) - RAVAUX (A.) - Réalisation et étude de dépôts composites multi-échelle élaborés par projection plasma pour applications tribologiques à hautes températures. - Thèse de doctorat, Université de Limoges (2014).
-
(5) - MAHIAT (Y.) - La zircone : cette méconnue, - Stratégie prothétique...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
...
ANNEXES
Ceradel, http://www.ceradel.fr
Beyrand, http://www.beyrand.fr
Microcertec, http://www.microcertec.com
Ensto-Novexia, http://www.ensto.com
NGK, http://www.ngkntk.fr
Bodycote, http://www.bodycote.com
Safran ceramics, http://www.safran-group.com/fr/societe/safran-ceramics
CILAS, http://www.cilas.com
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
Verres et céramiques
(64 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive