Conclusion
Transport par câble aérien en ville : pertinence et enjeux d’implantation

Les vicissitudes des projets de téléportés urbains et le faible nombre d’aboutissements effectifs ne doivent pas faire oublier les qualités intrinsèques de ce mode de transport qui mérite sa juste place dans la panoplie des offres au sein des agglomérations.

La première qualité à souligner est la grande variété des solutions techniques disponibles, qui se traduit par un vaste champ de débits et de capacités. Téléphériques ou télécabines débrayables, monocâbles, doubles monocâbles, 2S, 3S, etc., ces différentes configurations permettent d’opérer le juste dosage entre longueur de ligne, existence ou non de stations intermédiaires, capacité unitaire des cabines et débit maximal du carrousel. Ce qui permet d’aller de l’équivalent de l’autobus conventionnel à celui d’une ligne de tramway !

La seconde qualité est l’aptitude au franchissement d’obstacles et de dénivelées, là où les solutions au sol peuvent s’avérer techniquement compliquées et coûteuses. S’y ajoute la non-continuité des emprises au sol qui permet de limiter les nuisances liées aux chantiers et de ne pas opérer une pression trop importante sur l’espace public. La rapidité de réalisation du téléporté lui-même, une fois toutes les autorisations obtenues, constitue un atout non négligeable.

Mais il ne faut pas sous-estimer les difficultés potentielles d’établissement d’un transport par câble aérien en milieu urbanisé, marqué par une attention particulière à la qualité paysagère et à la préservation du patrimoine, ces deux derniers éléments ayant tendance à être couplés dans la vision des riverains. S’y ajoutent comme nous l’avons vu des refus de co-visibilité, vue à la fois comme atteinte potentielle à l’intimité mais aussi au droit de disposer librement de ses biens immobiliers, avec des conséquences sur la valeur vénale de ces derniers. Une maîtrise d’ouvrage qui méconnaîtrait ces réticences et qui tenterait d’éluder les questions potentiellement conflictuelles prendrait le risque d’un refus massif comme on a pu le constater à Issy-les-Moulineaux et dans l’Ouest lyonnais.

Enfin, la question du coût des systèmes téléportés doit être réévaluée : dans la mesure où il ne s’agit pas de la transposition pure et simple de modalités...