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En anglaisRÉSUMÉ
La formation des embouteillages est un sujet aux conséquences économiques, sociales, logistiques, et écologiques. Leur prédiction à partir de l’évolution d’un état de trafic routier est complexe.
Cet article a pour but de décrire les méthodes existantes. En identifiant les paramètres clés du problème, la modélisation de la circulation routière, en tant que système physique modélisé par des systèmes d’équations différentielles, se révèle pertinente. Par ailleurs, l’évolution des systèmes de communication est un réel espoir de prévention en tant qu’outil temps réel pour fluidifier un trafic routier. Appliqués à la voiture autonome, ces systèmes se révèlent décisifs.
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The formation of traffic jams has economic, social, logistical and ecological consequences. Their prediction from the evolution of a road traffic state is complex.
This article aims to describe the existing methods. By identifying the key parameters of the problem, the modeling of road traffic, seen as a physical system modeled by systems of differential equations, turns out to be relevant. In addition, the evolution of communication systems is a real hope of prevention as a real-time tool to smooth road traffic. Applied to the autonomous car, these systems are decisive.
Auteur(s)
-
Waleed MOUHALI : Enseignant-chercheur en physique - ECE Paris, OMNES Education Research Center Paris, France
INTRODUCTION
Dans un environnement où la voiture reste le moyen de déplacement privilégié et face au besoin renouvelé de mobilité, la compréhension de la congestion routière est devenue un enjeu majeur pour les sociétés modernes en termes de perte de productivité, de perte de temps, d’émissions de gaz à effet de serre et d’autres externalités négatives.
Les embouteillages ont de nombreuses conséquences économiques, sociales, logistiques, sanitaires et écologiques. En août 2010, un embouteillage à Pékin d’une centaine de kilomètres dura 12 jours, provoqué par les camions apportant le matériel pour les travaux de l’autoroute G110. Une étude de l’institut de recherche Centre for Economics and Business Research et d’Inrix, une société d’info-trafic américaine, publiée mardi 17 décembre 2013, montre que les embouteillages coûtent 5,9 milliards d’euros à l’économie française, tous les ans (référence : https://cebr.com/reports/the-future-economic-and-environmental-costs-of-gridlock/). Les coûts directs de la congestion (valeur du carburant et du temps perdu) pour l’ensemble des ménages parisiens devraient passer de 6,2 milliards à 10 milliards de dollars entre 2013 et 2030 (CEBR, 2014). En plus de réduire la vitesse de circulation, un embouteillage est une source importante de pollution de l’air.
L’efficience des infrastructures et des systèmes de transports d’un pays est un paramètre majeur dans son économie. Sur cet échiquier, le mode routier conserve une part prépondérante. Depuis les Trente Glorieuses, avec l’intensification des échanges, motif de déplacement, et la multiplication du nombre de véhicules, vecteur de déplacement, les infrastructures ont toujours dû être adaptées au volume de circulation. Cette politique d’expansion des réseaux n’est aujourd’hui plus tenable économiquement et n’est plus acceptable socialement. En effet, dans un environnement global contraint, la prise de conscience collective des impacts négatifs d’un tel fonctionnement conduit à changer de paradigme. L’usage des infrastructures aujourd’hui congestionnées doit donc être optimisée afin d’apporter aux usagers un niveau de service accru.
L’apparition de la congestion est un phénomène qui est étudié depuis plus d’une cinquantaine d’années et les mécanismes en jeu sur les sections homogènes sont relativement bien compris. Cela est un peu moins vrai concernant l’approche globale d’un réseau composé de sections homogènes mais aussi de discontinuités. Ce qui est également moins compris, est de savoir comment intervenir efficacement sur ce système afin d’en tirer un fonctionnement optimal. Il faut toutefois nuancer les ambitions car en réalité, l’idée d’un trafic fluide n’existe pas en soi. La fluidification du trafic conduit à modifier les choix des agents qui, à terme, peut créer une situation de congestion. Un problème qui s’apparente au paradoxe de Jevons ou « effet rebond ».
Les coûts directs de la congestion (valeur du carburant et du temps perdu) pour l’ensemble des ménages parisiens devraient passer de 6,2 milliards à 10 milliards de dollars entre 2013 et 2030 (CEBR, 2014).
L’objectif de l’article est de mettre en évidence des méthodes qui permettent de réaliser des prédictions de congestion, l’une par la modélisation physique et l’autre par l’échange « temps réel » d’informations du trafic via des systèmes communiquant. Ces méthodes sont complémentaires et permettent une nouvelle gestion de l’état d’un trafic routier. Il est possible de concevoir des outils d’aide à la décision utilisés par les collectivités locales pour penser l’organisation du trafic. D’autre part, dans le cadre du développement et de l’essor de la voiture autonome, ces outils vont avoir un grand rôle à jouer, en attendant et en complément du perfectionnement des algorithmes d’intelligence artificielle. Le futur économique et logistique de la voiture autonome en dépend fortement.
MOTS-CLÉS
modélisation dynamique du trafic trafic routier système de communication voiture connectée équations différentielles paradoxe de Braess
KEYWORDS
dynamic traffic flow modelling | traffic flow | communication system | connected car | differential equations | Braess paradox
DOI (Digital Object Identifier)
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4. Aspects environnementaux : embouteillage et pollution de l’air
En France, la mauvaise qualité de l’air extérieur est responsable de 40 000 décès et ce, en dépit de baisses d’émissions de polluants entre 1990 et 2018. Si nos choix individuels peuvent contribuer à changer la donne, la situation ne pourra évoluer sans une baisse significative du trafic routier dans son ensemble.
Le lien entre l’importance du trafic routier et la mauvaise qualité de notre air est aujourd’hui clairement établi. En partie parce que notre dépendance à la voiture est encore trop forte. Quelques chiffres nationaux l’illustrent : la circulation routière augmente de 1,5 % par an et 80 % de la pollution liée aux transports (oxydes d’azote, particules et composés organiques volatils) provient du seul transport routier. Le trafic routier émet, à lui seul, 1/3 des gaz à effet serre en France et est également une source importante de la pollution de l’air (oxydes d’azote, particules…).
Face aux impacts sanitaires et écologiques, plusieurs villes d’Europe s’organisent pour réduire la pollution. Les politiques publiques en faveur de l’automobile se focalisent sur la création d’infrastructure ou sur l’élargissement des voiries existantes. Ce type de mesure réduirait la congestion de trafic et aurait un impact positif en termes de développement économique de la ville. La création d’une voie de circulation supplémentaire, l’augmentation de la capacité routière, maintien de la congestion pour dissuader les automobilistes, etc., sont des exemples de mesures. Par contre, on l’a vu avec la Paradoxe de Braess, certaines intuitions se heurtent à la réalité du quotidien.
Estimer l’impact d’une mesure de réduction du trafic sur les concentrations atmosphériques, s’avère une tâche complexe. Cela est dû au fait que la qualité de l’air est fonction de l’intensité (et caractérisation) du trafic, de la quantité de polluants émise dans une atmosphère réactive, de la configuration des rues et des formes urbaines, mais aussi du mouvement de l’air dans ce même bassin, des conditions météorologiques, etc.
On peut citer en exemple trois projets testés dans des villes d’Europe ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
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