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Article de référence | Réf : RE182 v1

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Identification des odeurs humaines par les chiens policiers

Auteur(s) : Sophie MARCHAL, Barbara FERRY

Date de publication : 10 mars 2017

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RÉSUMÉ

L’odorologie est une technique d’identification des odeurs humaines par des chiens policiers. Utilisée par la sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) d’Ecully depuis 2003, elle permet de démontrer la présence d’un individu sur une scène d’infraction. Après une description de la physiologie de la perception olfactive du chien, cet article détaille les différentes phases de la formation que suivent les chiens au sein de la SDPTS ainsi que les résultats obtenus. L’analyse de l’ensemble des données montre qu’à l’issue de deux années de formation les chiens sont capables de faire la correspondance entre deux odeurs humaines dans 85 % des cas, sans jamais commettre d’erreur.

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ABSTRACT

Human scent identification by police dogs

Odorology is a forensic method of human scent identification by dogs that can detect the prior presence of a suspect at a crime scene. It has been used by the Sous-direction de la Police Technique et Scientifique (SDPTS) in Ecully since 2003. This article first describes the physiology of olfactory sensory processing in the dog. The different phases of the dog’s training are then detailed, together with the results obtained with the SDPTS procedure. The analysis of all the data obtained shows that after two years of training, dogs are able to match two scents from the same individual in 85% of cases with no errors.

Auteur(s)

  • Sophie MARCHAL : Ingénieur chargé de la veille scientifique SCIJ/groupe Odorologie Sous-direction de la police technique et scientifique Direction centrale de la police judiciaire, Écully, France

  • Barbara FERRY : Chargée de recherche CNRS Centre de recherches en neurosciences Lyon UMR 5292 CNRS – INSERM U 1028 – Université Claude Bernard Lyon 1, France

INTRODUCTION

L’odorologie est une technique de criminalistique permettant de comparer et d’identifier des odeurs humaines à l’aide de chiens spécialement formés. L’objectif est d’identifier des auteurs ou victimes d’infractions criminelles qui ont pu laisser sur la scène de crime, ou sur un objet, leur trace odorante, au même titre que leur ADN ou leur empreinte papillaire. Ainsi, l’odeur prélevée sur l’objet ou sur la scène de crime est comparée à l’odeur d’un suspect.

Le groupe « odorologie » a été créé en 2000 au sein de la Direction centrale de la police judiciaire (sous-direction de la police technique et scientifique, SDPTS à Écully) ; c’est le seul laboratoire en France qui applique depuis 2003 la technique de l’odorologie, importée de Hongrie.

Telle qu’elle est pratiquée au sein de la SDPTS, cette technique repose sur une identification indirecte entre deux odeurs prélevées sur des supports. Cela permet d’éviter toute subjectivité des chiens vis-à-vis d’un objet ou d’un individu, et de conserver les odeurs pendant de longues périodes.

L’application rigoureuse des procédures de formation et d’entraînement des chiens de la brigade cynophile de la SDPTS à l’identification des odeurs humaines montre qu’à l’issue d’une période de deux ans les animaux ne commettent plus d’erreur de reconnaissance entre deux odeurs appartenant à deux individus différents. De plus, l’analyse des résultats obtenus sur l’ensemble des chiens depuis 2003 suggère que la sensibilité olfactive des chiens s’améliore avec l’entraînement pour atteindre un niveau leur permettant de faire la reconnaissance entre deux odeurs différentes d’un même individu dans 85 % des cas en moyenne.

Les données de cette étude montrent qu’un suivi rigoureux de l’ensemble des procédures par les chiens de la brigade conduit à des performances d’identification fiables et reproductibles qui devraient être considérées par les magistrats comme des éléments de preuve dans une procédure judiciaire, au même titre que les identifications des empreintes papillaires ou d’ADN.

Cet article a pour objectif de décrire avec précision l’ensemble des principes sur lesquels repose l’apprentissage de l’identification des odeurs humaines. En partant des caractéristiques anatomiques et physiologiques du système olfactif canin, l’article retrace l’utilisation des chiens dans le pistage des odeurs humaines au cours de l’histoire. Puis, le corps de l’article décrit avec précision les différentes phases de la formation mises au point par la brigade cynophile de la SDPTS afin de former les chiens policiers à l’identification des odeurs corporelles humaines. Enfin, si la discussion des résultats obtenus depuis 2003 avec la technique de l’odorologie montre que, combinée à leur grande capacité de mémorisation, l’exceptionnelle acuité olfactive des chiens peut servir à prouver la présence d’un individu sur une scène de crime, elle peut servir d’autres causes dans le domaine de la sécurité publique mais aussi dans le domaine médical.

Points clés

Domaine : Judiciaire.

Degré de diffusion de la technologie : Émergence.

Croissance : Maturité.

Technologies impliquées : Comportement, études et analyses statistiques.

Domaines d’application : Mise en évidence d’un nouvel élément de preuve dans les enquêtes judiciaires.

Principaux acteurs français :

Expertise pratique : groupe odorologie, sous-direction de la police technique et scientifique, Direction centrale de la police judiciaire.

Expertise théorique et scientifique : Équipe CMO, Centre de recherche en neurosciences de Lyon, UMR 5292 Inserm U 1028 – Université Claude Bernard Lyon 1.

Contacts : Barbara Ferry (équipe CMO, CNRS)

[email protected]

http://www.researchgate.net/profile/Barbara_Ferry/info

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KEYWORDS

human scent   |   scent identification   |   police dog   |   scientific police

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-re182


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5. Application

5.1 Test judiciaire d’identification (affaires)

Les capacités des chiens à discriminer et à identifier les odeurs humaines sont utilisées depuis 2003 par la police technique et scientifique d’Écully pour prouver la présence de l’odeur d’un individu sur une scène d’infraction. Pour cela, avant chaque test judiciaire d’identification, les performances des chiens sont évaluées lors d’un test d’aptitude au cours duquel le chien doit effectuer trois essais selon une procédure similaire à l’entraînement continu. Les aptitudes de tous les chiens engagés dans ces tests officiels (entre deux et sept, ce nombre dépend du type d’identification demandé et du nombre de TO prélevées sur la scène) sont évaluées avec cette procédure ; seuls les animaux ayant un score de 100 % de réponses correctes selon le calcul : (VN + VP)/nombre total d’essais, peuvent effectuer le test judiciaire d’identification. La procédure suivie pour ce test est similaire à celle utilisée lors de l’entraînement continu mais seuls trois types de combinaisons d’odeurs sont présentés à l’animal (tableau 4). En effet, le plus fréquemment, ce sont les TO prélevées sur la scène d’infraction qui sont comparées à l’odeur de l’individu suspecté.

Dans le cas où le chien fait une correspondance entre l’odeur cible et l’odeur de référence, le test est effectué au moins une seconde fois. De même que lors de l’entraînement continu, le maître-chien ne connaît pas l’emplacement de l’odeur cible dans la ligne et les bocaux contenant l’odeur cible et les odeurs de comparaison sont placées dans la ligne par un assistant. L’ordre de placement des bocaux est consigné dans une fiche officielle. Lors du test officiel, le chien parcourt également une ligne à vide. Si le chien marque l’odeur cible lors du second essai, un deuxième chien est soumis au test selon les mêmes procédures (une ligne à vide, deux lignes contenant l’odeur cible). Si ce deuxième chien confirme la correspondance entre les odeurs de référence et l’odeur cible, le test est validé par le maître-chien qui rédige un rapport d’identification transmis à l’enquêteur ou à l’autorité judiciaire.

Dans le cas où il n’y a pas d’identification, l’essai est noté comme...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ANDICS (A.), GÁCSI (M.), FARAGÓ (T.), KIS (A.), MIKLÓSI (A.) -   Voice-sensitive regions in the dog and human brain are revealed by comparative fMRI.  -  Curr. Biol., 3:24(5), p .574-578, DOI : 10.1016/j.cub.2014.01.058 (2014).

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  • (3) - BERNIER (U.R.), KLINE (D.L.), BARNARD (D.R.), SCHRECK (C.E.), YOST (R.A.) -   Analysis of human skin emanations by gas chromatography/mass spectrometry. 2. Identification of volatile compounds that are candidate attractants for the yellow fever mosquito (Aedes aegypti).  -  Analytical Chemistry, 15:72(4), p. 747-756 (2000).

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