Article de référence | Réf : G5910 v1

Les bilans matières au niveau national
Dématérialisation - Mesure par bilans matières et MIPS

Auteur(s) : Julia HAAKE

Relu et validé le 10 avr. 2023

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Auteur(s)

  • Julia HAAKE : Économiste - Chercheur au C3ED - (Centre d’Économie et d’Éthique pour l’Environnement et le Développement) à l’Université de Versailles-St-Quentin-en-Yvelines - Bourse de thèse de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), cofinancée par le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique)

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INTRODUCTION

Dans le souci de transformer l’activité humaine de manière à ce qu’elle devienne plus favorable à l’environnement naturel et qu’elle corresponde à un développement durable, plusieurs approches essayant de systématiser les actions de protection environnementale se sont développées au cours des années. Ces approches visent d’abord la bonne compréhension des problèmes environnementaux afin que l’on puisse les limiter à travers différents outils et stratégies.

Nous présenterons ici une de ces approches, la « dématérialisation », qui a comme point de départ une idée simple : le système industriel repose sur l’entrée de matières extraites de la sphère naturelle telles que l’eau, le pétrole, le bois ou l’air. Au sein du système industriel, ces ressources sont transformées en produits et services ayant une valeur économique, mais aussi en émissions, déchets, eaux usées etc. Or, chaque mouvement de matière dans l’économie a, tôt ou tard, un impact sur l’environnement. Autrement dit, n’importe quel problème environnemental a comme source un flux matériel venant de la nature. La dématérialisation vise donc la réduction de ces flux, afin d’en réduire l’impact sur l’environnement.

Nous présentons d’abord les racines de la pensée en termes de flux de matière et nous décrivons l’évolution de cette pensée depuis les années 1960, ce qui facilite la compréhension de l’approche de la dématérialisation. Ensuite, nous donnons une définition du concept et expliquons brièvement sa mise en œuvre. Les deux dernières parties sont enfin consacrées à la concrétisation de la dématérialisation, au niveau macroéconomique et au niveau du produit. Nous présentons, essentiellement, deux outils de mesure de flux de matière, dont l’indicateur MIPS (« Material Input Per Unit of Service ») développé à l’Institut de Wuppertal en Allemagne, et nous discuterons quelques pistes pour la mise en œuvre, aux niveaux national et du produit.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-g5910


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3. Les bilans matières au niveau national

Afin de pouvoir prendre des décisions efficaces d'un point de vue environnemental, une politique « dématérialisante » devrait se baser sur des bilans matières. Il s'agit de calculs en unités physiques (généralement en tonnes ou kilogrammes), qui visent à décrire les flux de matière « du berceau à la tombe », c'est-à-dire incluant l'extraction, la production, la transformation, la consommation, le recyclage et la décharge de matières.

  • Un certain nombre d'études sur les bilans matières de différents pays ont été établies depuis quelques années, dont une étude comparative importante sur le Japon, les États-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas [2].

Dans cette étude, on distingue six catégories principales de matières contribuant aux besoins totaux de matières d'une économie : les métaux et minéraux industriels, les minéraux de construction, les excavations ou terrassements, les combustibles fossiles, les ressources renouvelables et l'érosion.

L'air et l'eau ne sont pas pris en compte dans cette étude, car les différences, entre les pays, concernant ces matières sont trop élevées et empêcheraient ainsi une comparaison pertinente. De plus, l'utilisation d'eau est tellement élevée par rapport aux autres matières que son inclusion dénaturerait les politiques basées sur un indicateur matériel agrégé.

  • Un autre aspect important concernant les matières prises en compte est l'inclusion des « flux cachés », flux qui n'entrent jamais dans l'économie mais qui ont néanmoins un impact important sur l'environnement. Lors de la récolte dans l'agriculture ou de l'extraction de ressources, il est souvent nécessaire de déplacer ou de traiter une grande quantité de matières, lesquelles n'ont pas toujours une valeur économique. Nombre d'exemples peuvent être cités :

Exemple

pour extraire du charbon, il faut extraire de la terre afin de pouvoir accéder aux couches souterraines. Cette terre n'a pas de valeur économique, mais elle doit être mise en décharge et le fait de l'avoir déplacée peut provoquer des transformations dans l'éco-système local.

Dans l'agriculture, l'érosion de terre peut être provoquée par l'irrigation, conduisant à la dégradation des sols.

La construction d'autoroutes ou de bâtiments nécessite...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ADEME -   Conception de produits et environnement, 90 exemples d’écoconception,  -  ADEME Éditions, Paris, 1999.

  • (2) - ADRIAANSE (A.), BRINGEZU (S.), HAMMOND (A.), MORIGUCHI (Y.), RODENBURG (E.), ROGICH (D.), SCHÜTZ (H.) -   Resource Flows : The Material Basis of Industrial Economies,  -  World Resources Institute, Washington, USA, avril 1997.

  • (3) - AYRES (R.U.) -   Industrial Metabolism,  -  in Ayres (R.U.), Norberg-Bohm (V.), Prince (J.), Stigliani (W.M.), Yanowitz (J.). – Industrial Metabolism, the Environment and Application of Material-Balance Principles for Selected Chemicals, p. 1-15, 1989.

  • (4) - AYRES (R.U.) -   Industrial Metabolism and Global Change,  -  in : International Social Science Journal, no 121 on “Reconciling the Sociosphere and the Biosphere”, p. 363-373, 1989.

  • (5) - AYRES (R.U.), KNEESE (A.V.) -   Production, Consumption and Externalities,  -  in : American Economic Review, vol. 59, June, p. 282-297, 1969.

  • ...

1 Sites Internet

Pour plus d’informations sur le calcul de bilans matières nationaux et pour avoir d’autres exemples, on se reportera au site Internet suivant : https://wupperinst.org/

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2 Thèse

* - http://www.sudoc.abes.fr

HAAKE (J.) - Les stratégies des entreprises pour une utilisation des matières plus respectueuse de l’environnement : une application du concept de dématérialisation à la gestion environnementale. - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines 2000.

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