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Article

1 - L’AU FACE AUX ENJEUX ET DÉFIS GLOBAUX DE L’ÉCOLOGISATION DES VILLES

2 - SERVICES RENDUS PAR L’AGRICULTURE URBAINE

3 - AGRICULTURES URBAINES EN FRANCE

4 - BILAN ET PERSPECTIVES : RÔLES DES AU DANS LES TRANSITIONS

5 - CONCLUSION

6 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : GE1015 v1

Agricultures urbaines en France
Rôles de l’agriculture urbaine dans les transitions écologiques

Auteur(s) : Camille DUMAT

Date de publication : 10 mai 2019

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RÉSUMÉ

A l’échelle globale, de multiples projets d’agriculture (péri)urbaine (AU) illustrent une dynamique sociale, environnementale et économique bien ancrée. Ces projets d’AU apportent des réponses concrètes aux défis des villes durables. Cependant, les zones urbaines sont caractérisées par de fortes densités de populations et activités anthropiques ; des conflits d’usage pour les espaces et des pollutions sont fréquemment observés. Cet article traite de la dynamique impulsée par les AU à l’échelle globale et en France pour promouvoir des transitions écologiques sectorielles et multiacteurs sur les thèmes de l’alimentation durable, la santé environnementale et l’éducation inclusive.

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Auteur(s)

  • Camille DUMAT : PR Toulouse INP-ENSAT - Laboratoire CERTOP, association Réseau-Agriville, Toulouse, France

INTRODUCTION

Plus de 50 % de la population mondiale vit en zone (péri)urbaine et cette tendance s’accentue. C’est pourquoi de nombreux projets d’agriculture (péri)urbaine (AU) se développent sous l’impulsion des citoyens qui souhaitent améliorer leur cadre de vie. Proposer des projets d’AU qui ont du sens, participer aux décisions, agir et interagir avec son environnement permet en effet de s’y sentir mieux intégré. Des projets d’AU très variés existent, car ils sont construits en fonction des spécificités territoriales et des dynamiques sociales associées. En conséquence, il n’y a pas une définition de l’AU. On parlera souvent au pluriel des « AU » pour souligner le vaste panel de projets : cultures en pleine terre, hors-sol ou hydroponie, sols reconstitués avec des techniques proches de la permaculture, l’AU peut être low-tech basée sur la récupération de matériaux ou high-tech en recourant aux dernières technologies et à la robotisation. Pour l’agriculture rurale, de nombreuses variantes existent selon la taille de l’exploitation, le type de production, le modèle économique et les pratiques : agriculture conventionnelle, raisonnée, biologique ou agroécologie. Pour les AU, encore plus de variantes existent, car les projets peuvent être professionnels ou amateurs, des formes hydrides ou mixtes (production, zone récréative et/ou de formation) des formes plus technologiques pour résoudre les problèmes de place et renforcer l’attractivité du site pour le grand public : fermes verticales, démonstrateurs d’aquaponie, containers pour des cultures de champignons sur des supports issus de déchets urbains.

Ces projets d’AU apportent des solutions concrètes aux défis des villes durables, en rendant des services complémentaires tels que la production locale de denrées alimentaires, la valorisation des déchets, le renforcement des liens sociaux ou l’éducation à l’environnement. Les citoyens sont ainsi reconnectés à l’environnement, développent une consommation plus écologique et sont davantage motivés pour se former et participer aux débats citoyens. Ces projets d’AU prennent de l’ampleur (microfermes urbaines, tours agricoles ou carrément quartiers écologiques), avec la participation active des entreprises et élus car ils apportent des réponses concrètes aux défis des villes durables du futur. Cependant, les zones (péri)urbaines sont caractérisées par de fortes densités de populations et activités anthropiques : des conflits d’usage des espaces et des pollutions sont en conséquence fréquemment observés. Pour dépasser ces contraintes spécifiques aux zones urbaines et construire les solutions du bien vivre ensemble, les gestionnaires des villes développent des stratégies telles que la création de zones de maraîchage professionnelles hybrides multifonctions, l’organisation de concertations citoyennes (projets d’alimentation territoriaux, d’urbanisme, habitation, climat, etc.), le soutien aux jardins collectifs urbains ou aux marchés de plein vent regroupant des producteurs locaux. Les projets d’AU apparaissent prometteurs comme vecteurs de concertations interacteurs qui participent aux dynamiques de gestion des espaces. Ils impliquent en effet de coconstruire une convergence éclairée, suite à d’éventuels ajustements, entre les intérêts des différents acteurs motivés (citoyens, élus, entreprises) qui s’appuient sur les compétences scientifiques inter/transdisciplinaires d’experts urbanistes, agronomes, sociologues, etc.

Plusieurs des grands défis contemporains sont en effet directement liés aux systèmes agricoles et alimentaires : l’emploi (50 % du travail mondial se trouve dans le système alimentaire), la santé, le climat (30 % des émissions mondiales de GES émanent du système alimentaire), la gestion des ressources naturelles (75 % des eaux douces sont consommées dans ou par le système alimentaire mondial, principalement par les activités agricoles). La construction d’une vision partagée et la mise en œuvre de collaborations peut décupler les capacités de lutte contre les externalités négatives d’un système alimentaire mondialisé et renforcer la capacité d’engagement des métropoles et grandes villes sur les chemins de la transition écologique.

Cet article a pour objectif d’apporter un éclairage sociotechnique sur la dynamique impulsée par les AU pour promouvoir des transitions écologiques sectorielles et multiacteurs, sous le prisme de : l’alimentation durable, la santé environnementale, l’éducation inclusive et leurs interactions. Après une revue de l’AU mondiale, un comparatif de plusieurs grandes villes françaises est proposé. Finalement, sont discutés dans un esprit d’amélioration continue les avantages et limites de l’AU pour le continuum « formation-recherche-développement » et l’articulation entre savoirs et savoir-faire.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-ge1015


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3. Agricultures urbaines en France

3.1 Spécificités de la France pour les projets d’AU

L’AU fait l’objet d’un engouement mondial. Le contexte français est distinct d’autres pays occidentaux . À l’inverse de pays asiatiques qui ont peu de terres agricoles (Singapour) ou qui ont subi des catastrophes les endommageant (le nucléaire au Japon, les pollutions en Chine, etc.), la France dispose de suffisamment de surfaces agricoles fertiles pouvant répondre à sa consommation. L’enjeu majeur est donc de maintenir ces surfaces face à l’urbanisation grandissante, d’améliorer la durabilité des agricultures (péri)urbaine et rurale en encourageant les pratiques agroécologiques et en relocalisant l’alimentation près des consommateurs. L’AU est un hybride qui intègre les notions de l’agriculture, de l’environnement et une forte dynamique sociale. Complémentaire de l’agriculture « classique » qui continuera à fournir les villes en produits nécessitant de l’espace (gros bétail ou céréales), l’AU joue un rôle pédagogique important vis-à-vis des consommateurs pour qu’ils se réapproprient la production alimentaire. L’AU participe à l’alimentation durable et peut assurer des services écosystémiques. Elle est à la croisée de plusieurs thématiques traitées par l’ADEME : économie circulaire, pollution des sols et de l’air, innovations et agricultures écoefficientes, bâtiments, urbanisme et nature en ville, alimentation durable, atténuation et adaptation au changement climatique. Les AU sont durables lorsqu’elles répondent aux caractéristiques suivantes :

  • pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la santé des professionnels et riverains ;

  • inclusion dans l’économie circulaire et le métabolisme urbain ;

  • intégration aux projets alimentaires territoriaux (PAT) et approvisionnement de la population en produits locaux ; développement de lien directs avec les consommateurs ;

  • participation à des filières écoconçues...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - INSEE -   *  -  . – https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=COM-31555.

  • (2) - United Nations Department of Economic and Social Affairs -   Population Division.  -  World Urbanization Prospects (2014).

  • (3) -   *  -  Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable « Habitat III », Quito (2016).

  • (4) - BÉCHET (B.) et al -   Sols artificialisés et processus d’artificialisation des sols : déterminants, impacts et leviers d’action, synthèse du rapport d’expertise scientifique collective.  -  Ifsttar-Inra (France), 127 p. (2017).

  • (5) - GOUIN (S.) -   En France et dans le monde, la ruée vers les terres s’accélère.  -  Basta. https://www.bastamag.net/En-France-et-dans-le-monde-la-ruee-vers-la-terre-agricole-s-accelere (2017).

  • ...

1 Sites Internet

Fermes d’avenir :

https://fermesdavenir.org/

Concevoir des écosystèmes humains équilibrés, c’est la définition de la permaculture. Cela consiste à envisager des dynamiques locales vertueuses, conjuguant viabilité économique, préservation voire restauration du capital naturel, autonomie et résilience énergétique, création de liens et de valeurs, et respect des femmes et hommes du territoire.

France urbaine :

http://franceurbaine.org/

Avec plus de 2 000 communes dans lesquelles réside près de la moitié de la population française, France urbaine représente toute la diversité urbaine. France urbaine compte en effet 104 membres de toutes tendances politiques dont 51 villes, 22 métropoles, 15 communautés d’agglomérations, 11 communautés urbaines et 5 établissements publics territoriaux franciliens. Elle est présidée par Jean-Luc-Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole.

MOOC-TEAM :

https://reseau-agriville.com/mooc-education-inclusive-environnement/

Ce MOOC interdisciplinaire grand public fera la part belle à partir de septembre 2019 aux métaux lourds : d’où viennent-ils ? Quels sont les problèmes qu’ils provoquent ? Comment sont-ils perçus par la population ? Comment les analyser et agir ? Quatre semaines de cours peaufinés par une équipe de six ingénieurs, chercheurs et enseignants-chercheurs qui permettront aux curieux de bien comprendre tous les processus des métaux lourds dans l’environnement....

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