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EnglishRÉSUMÉ
Les sols abritent une grande diversité d’organismes, des bactéries aux vers de terre, essentiels au fonctionnement des écosystèmes et qui fournissent des services vitaux pour les sociétés humaines : formation des sols, cycle des éléments nutritifs, fourniture d’aliments, biocontrôle ou régulation du climat.
En ville, habitat majoritaire de notre espèce, les sols sont soumis à de nombreuses pressions anthropiques – artificialisation, pollution… – et à différents types d’utilisation, rendant leur biodiversité très hétérogène.
En associant connaissances scientifiques et empiriques, l’objectif de cet article est de mieux comprendre les impacts de trois types d’aménagements urbains - parcs, toitures végétalisées et formes d’agriculture urbaine – sur la biodiversité des sols.
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Alan VERGNES : Enseignant-chercheur - UMR 5175 - Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, université Paul-Valéry Montpellier 3, Montpellier, France
INTRODUCTION
L’urbanisation est un des principaux changements d’usage du sol à l’échelle planétaire. En France métropolitaine, les surfaces artificialisées représentent de l’ordre de 10 % du territoire, résultant de la métropolisation mais également de l’étalement urbain. Depuis 2007, plus de la moitié des humains résident en ville et ce chiffre devrait atteindre les 70 % à l’horizon 2050. Bien que représentant une surface relativement réduite, l’impact de l’urbanisation sur l’ensemble de la biosphère, notamment comme moteur du changement climatique et de la crise de la biodiversité, est majeur puisqu’une ville nécessite une surface 1 000 fois plus grande pour subvenir aux besoins de ses habitants. À une échelle plus fine, les externalités environnementales négatives (pollutions diverses ; îlot de chaleur, perte de biodiversité et pullulation de bioagresseurs, inondations…) menacent la qualité de vie des citadins. Afin de diminuer les impacts négatifs de l’urbanisation, mais également de se préparer aux conséquences de la crise climatique, une transition vers des villes plus durables et résilientes est nécessaire et a déjà démarré. Cette transition repose en partie sur la prise en compte des services rendus par la biodiversité des écosystèmes urbains (i.e. biodiversité urbaine) aux citadins, désignés par la notion de « services écosystémiques » ou plus récemment par les « solutions fondées sur la nature » (SFN). Dans ce contexte, de nombreux citadins, praticiens ou scientifiques travaillent au développement de la nature en ville, cette démarche étant alimentée par l’écologie urbaine.
L’écologie urbaine désigne à la fois l’étude de la ville par les sciences du vivants et les sciences humaines mais également l’amélioration du cadre de vie des citadins basée sur la protection de l’environnement. Elle est née à Chicago dans les années 1930 et elle a été amplifiée en France par les lois Grenelle (2009 et 2010) qui ont reconnu l’importance de protéger, développer et renforcer la nature en ville. Cette démarche passe par la prise en compte des espaces à caractère naturel des villes pour favoriser leur intégration au sein de « réseaux » locaux, régionaux et nationaux : les trames vertes urbaines. Cette volonté politique étant basée sur une dynamique scientifique nationale (par exemple : le programme Ecorurb) et européenne (Globenet). Si certaines composantes de la nature en ville, comme les oiseaux ou les plantes, ont été relativement bien étudiées, la biodiversité des sols urbains reste mal connue. Les espaces urbains ne sont pourtant pas « hors-sols » et reposent sur un ensemble de substrats que l’on regroupera sous le terme de « sols urbains » . Comme dans les systèmes non urbains, le sol, biomatériel unique à notre planète, a un rôle central dans le fonctionnement des écosystèmes urbains et abrite une très riche biodiversité. Bien qu’encore peu connue, il ressort des connaissances disponibles que cette biodiversité des sols urbains, et donc également les services qui lui sont associés, dépend notamment des aménagements et de la manière de les gérer.
Dans ce contexte, l’objectif général de cet article est de mieux comprendre l’impact des aménagements urbains sur la biodiversité des sols. Nous traiterons en détail trois types d’aménagement : les parcs, les toitures végétalisées et les formes d’agricultures urbaines.
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2. Impact des parcs, toitures et formes d’agricultures urbaines sur la biodiversité du sol
Les organismes du sols sont sensibles aux perturbations et sont donc de bons indicateurs des pressions qui s’exercent sur l’environnement aux échelles locales et paysagères. L’objectif de cette partie est donc d’utiliser les propriétés de bioindication de la biodiversité du sol pour orienter les modes de gestion des aménagements urbains.
2.1 Caractérisation des aménagements urbains
Les villes sont caractérisées par un grand nombre d’aménagements qui répondent à des besoins divers, et dont une partie possède des sols non imperméabilisés et volontairement ou involontairement végétalisés. Ces sols urbains végétalisés sont classiquement regroupés sous le terme d’« espaces verts ». Afin d’y voir plus clair, de nombreuses typologies ont été proposées. La plus utilisée est celle mise en place par l’AITF (association des ingénieurs territoriaux de France) dans les années 1990 et qui comporte 13 catégories . Depuis, de nouveaux aménagements se sont développés pour répondre à de nouveaux besoins (végétalisation des bâtiments, sécurité alimentaire…) : les toitures et les murs végétalisés ou de nouvelles formes d’agricultures urbaines comme les fermes urbaines. Ces aménagements peuvent être publics ou privés, les aménagements privés pouvant représenter plus de la moitié des espaces verts d’une ville comme Paris , et autour de 20 % rien que pour les jardins pavillonnaires dans une ville moyenne ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - UNION EUROPÉENNE - Lignes directrices concernant les meilleures pratiques pour limiter, atténuer ou compenser l'imperméabilisation des sols. - Direction Générale de l'Environnement Éditions, p. 68 (2014).
-
(2) - COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE - Objectif « zéro artificialisation nette » Éléments de diagnostic. - THEMA ESSENTIEL, https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Objectif%20z%C3%A9ro%20artificialisation%20nette.pdf (2018).
-
(3) - BÉCHET (B.), LE BISSONNAIS (Y.), RUAS (A.) et al - Sols artificialisés et processus d'artificialisation des sols : déterminants, impacts et leviers d'action. - INRA, p. 609 (2017).
-
(4) - INSEE - Le découpage en unités urbaines de 2010. L'espace urbain augmente de 19 % en décennie. - INSEE première, 1364 (2011).
-
(5) - MEULEMANS (G.) - Fonder les villes : comment les terrassiers comprennent le sol. - Communications,...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Programme Destisol :
https://www.cerema.fr/fr/actualites/projet-recherche-destisol
(Consulté le 12 juin 2020)
Programme Regreen :
https://www.regreen-project.eu/
(Consulté le 12 juin 2020)
Réseau de mesure de la qualité des sols (RMQS) :
https://www.gissol.fr/tag/rmqs
(Consulté le 12 juin 2020)
HAUT DE PAGE
ISO 11074 (2005), Qualité du sol – Vocabulaire. ISO.
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Loi n° 2009-967...
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