Présentation
EnglishNOTE DE L'ÉDITEUR
La norme NF EN ISO 14031 (X30-241) du 28/09/2013 citée dans cet article a été remplacée par la norme NF EN ISO 14031 d'avril 2021 : Management environnemental - Évaluation de la performance environnementale - Lignes directrices
Pour en savoir plus, consultez le bulletin de veille normative VN2108 (Août 2021).
RÉSUMÉ
Cet article présente la démarche d'écoconception, qui consiste à prendre en compte les aspects environnementaux dans la conception appliquée aux bâtiments et aux quartiers. La méthodologie est décrite en précisant les objectifs, les critères évalués, les principes de modélisation et l'interprétation des résultats. Elle est ensuite illustrée par des exemples : la conception d'une maison neuve et d'un écoquartier, ainsi que la réhabilitation d'un immeuble de logements sociaux. Des perspectives d'amélioration sont également suggérées.
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Bruno PEUPORTIER : Maître de recherche MINES ParisTech, Centre efficacité énergétique des systèmes, Paris, France
INTRODUCTION
L'écoconception consiste à prendre en compte les aspects environnementaux dans la conception et sur le cycle de vie d'un produit. Le présent article concerne l'application de cette démarche aux bâtiments et aux quartiers.
Les objectifs de préservation du climat, de la santé humaine, de la biodiversité et des ressources sont largement partagés. Dans ce contexte, l'écoconception apporte une contribution selon une démarche de prévention. Il s'agit d'orienter les décisions dès la phase de conception d'un ensemble bâti, avant même qu'il soit réalisé, dans le but de réduire les impacts environnementaux sur son cycle de vie, ainsi que les conséquences sociales et les coûts induits par ces impacts. Cette stratégie de prévention s'avère intéressante également sur le plan économique, car intervenir en amont est moins onéreux que corriger des erreurs de conception une fois le bâtiment construit.
La sensibilisation des décideurs aux problématiques environnementales a suscité diverses initiatives, comme le développement de la démarche « haute qualité environnementale » des bâtiments ou la création de nombreux « écoquartiers », sans que les concepts correspondants soient toujours précisément étayés. Or, l'importance des risques, du niveau local au niveau planétaire, demanderait une gestion plus rigoureuse de ces problèmes. En effet, les décisions prises en matière d'urbanisme ont une forte influence sur les secteurs du bâtiment et des transports, qui contribuent de manière très importante à la plupart des impacts environnementaux.
Le secteur du bâtiment est par exemple en France – et en Europe – le secteur le plus consommateur d'énergie, avec à lui seul près de la moitié de la consommation totale, soit deux fois plus que l'industrie. La consommation directe d'eau potable représente environ 20 % des prélèvements nets d'eau, mais une quantité aussi importante est indirectement mobilisée pour la production d'électricité, consommée à 60 % dans les bâtiments. Entre une et deux tonnes de matériaux sont utilisées par m2 construit, ce qui fait du bâtiment l'un des plus importants débouchés pour les produits industriels. 40 millions de tonnes de déchets sont produites chaque année sur les chantiers de démolition, de réhabilitation et de construction, à comparer aux 28 millions de tonnes d'ordures ménagères. Les émissions de polluants liées au bâtiment sont très importantes, aussi bien dans l'air (22 % des gaz à effet de serre par exemple) que dans l'eau (un quart des rejets en équivalent phosphate). Il est donc essentiel de mobiliser l'ensemble des professionnels de ce secteur pour préserver les générations futures et la biodiversité.
Le concept de développement durable consiste dans sa définition initiale à[nbsp ]satisfaire les besoins du présent tout en préservant les générations futures (rapport Brundtland). Il ne s'agit donc pas d'un vague compromis entre des aspects économiques, sociaux et environnementaux comme on le comprend trop souvent aujourd'hui. Satisfaire les besoins du présent consisterait par exemple à répondre à une demande de logements largement insatisfaite, selon certains standards de confort. Préserver les générations futures implique de protéger un certain nombre de biens communs, comme les ressources en énergie, en eau, en matières premières et en sols, la santé et la biodiversité donc en particulier le climat et les milieux – air, eau, sol –. Ces quelques exemples montrent l'ampleur du défi que constitue la satisfaction de l'ensemble des critères de développement durable qui, de plus, peuvent être contradictoires (par exemple une température plus confortable peut induire des besoins de chauffage plus élevés).
Relever ce défi implique de modifier en profondeur les pratiques professionnelles, les comportements et les technologies. Les décisions influençant le plus la performance d'un projet urbain sont prises durant les phases amont, d'où l'importance de la programmation, qui devrait inclure des exigences de performance environnementale, et de l'écoconception. Cette méthode répond ainsi à une demande de plus en plus fréquente et qui, à terme, devrait être rendue obligatoire par les politiques publiques, en particulier selon les orientations actuelles des directives européennes. Ses principales limites sont liées aux incertitudes sur l'évaluation des impacts environnementaux, et sur la prévision à long terme, correspondant à la longue durée de vie des bâtiments et des quartiers.
Le présent article commence par une présentation de la méthodologie, en incluant les principales hypothèses et limites des outils, puis quelques exemples d'application en construction neuve et en réhabilitation, ainsi qu'à l'échelle d'un quartier. Quelques perspectives sont enfin proposées concernant l'amélioration de la démarche et sa mise en pratique.
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2. Exemples d'application
La démarche d'écoconception a été mise en œuvre dans divers projets, en construction neuve et en réhabilitation, dans le secteur résidentiel mais aussi en tertiaire (bureaux, bâtiments scolaires…). Ces applications ont permis de montrer l'importance qui doit être accordée à la phase d'utilisation : dans une maison standard actuelle par exemple, la phase de construction ne représente qu'environ 20 % de l'énergie consommée, contre 80 % pour l'utilisation (chauffage, eau chaude sanitaire, éclairage et autres usages de l'électricité). Mais pour une maison correspondant aux meilleures pratiques actuelles en termes d'efficacité énergétique (label allemand « Maison Passive »), la part de la construction peut monter jusqu'à 50 %. Par rapport à une maison standard chauffée au gaz, une maison passive chauffée par pompe à chaleur émet 3,5 fois moins de CO2 mais génère 30 % de plus de déchets radioactifs . La production d'électricité par énergie renouvelable (toiture photovoltaïque par exemple) permet de réduire la plupart des impacts par rapport à la référence standard. Cette recherche du meilleur équilibre entre la réduction des consommations et la production locale renouvelable sera sans doute un élément important dans l'écoconception des futurs bâtiments.
Les premières études ont également fait apparaître l'influence du comportement des occupants sur la performance environnementale des bâtiments. L'écoconception ne suffit pas, la fourniture de modes d'emploi et la sensibilisation des habitants sont nécessaires pour une meilleure gestion du patrimoine bâti.
2.1 Maison individuelle neuve
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Afin d'illustrer la démarche, une application est présentée ci-dessous concernant les premières maisons « passives » (c'est-à-dire à très basse consommation énergétique), construites en France en 2007 à Formerie (Oise) par l'entreprise Les Airelles Construction. Il s'agit de deux...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AFNOR Norme XP ISO/TR 14062 - Management environnemental – Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produit - (janv. 2003).
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(2) - BRUNDTLAND (G.H.) - Our common future : the world commission on environment and development. - Oxford University Press, Oxford (1987).
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(3) - PEUPORTIER (B.) - Towards sustainable neighbourhoods, the eco-housing project. - IV International Conference « Climate change – energy awareness – energy efficiency », Visegrad, Hongrie (juin 2005).
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(4) - CHERQUI (F.) - Méthodologie d'évaluation d'un projet d'aménagement durable d'un quartier. - Method ADEQUA, Thèse de l'Université de La Rochelle (déc. 2005).
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(5) - LEnSE - Stepping stone 1, sustainability assessment of buildings, issues, scope and structure. - LEnSE partners, St. Stevens Woluwe, Belgique (nov. 2006).
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