Présentation
RÉSUMÉ
Cet article présente les réglementations applicables aux expéditions de marchandises dangereuses. Il développe les principales dispositions auxquelles doivent veiller (se conformer) les expéditeurs, chargeurs, transporteurs de matières dangereuses dans la préparation et l’exécution des transports lorsque ceux-ci sont assurés par voie routière conformément à l’accord européen ADR : classification, conditions d’admission au transport, emballage des matières, étiquetage, marquage des colis, formations obligatoires des personnels, agrément et équipements des véhicules, signalisation et étiquetage, documentation, règles particulières de circulation et de service…
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleABSTRACT
This article exposes national and international regulations that apply to road traffic for dangerous goods. It presents the measures that should be respected by carriers of dangerous goods and road hauliers during preparation and execution of transportation by road according to the European Agreement concerning the International Carriage of Dangerous Goods by Road (ADR) : classification, packaging, labelling, marking, training and safety requirements for people, construction and approval of vehicles, safety adviser, equipment on board, placarding and marking, documentation, transport restrictions, procedures, etc.
Auteur(s)
-
Valérie GUILLET : Consultante et formatrice QSE indépendante, Conseiller à la Sécurité ADR - EURL POPG (PERENNEO), Rouen, France
INTRODUCTION
De manière générale, on entend par « marchandises dangereuses » les matières qui, lors de leur transport, sont susceptibles de nuire aux personnes, aux biens ou à l’environnement. Les plus connues d’entre elles sont souvent les marchandises inflammables ou corrosives par exemple, ou encore celles pouvant porter atteinte à la vie aquatique.
Le transport des marchandises dangereuses, de par son déroulement sur la voie publique, sa possible proximité avec des lieux habités, et la médiatisation de certains accidents, suscite au sein de l’opinion publique une crainte légitime d’accidents.
Pourtant, le degré d’exposition des populations vis-à-vis de ces transports s’établit en réalité à un niveau bien inférieur aux risques redoutés : le nombre d’accidents impliquant des véhicules de transport de matières dangereuses, et ayant causé soit une fuite de la matière transportée, un incendie, ou des dommages corporels, s’établit chaque année en France aux environs de 160 événements en moyenne (source : MTES/DGPR/BARPI (base Aria), juillet 2018).
Les transports de marchandises dangereuses sont en effet soumis au respect de prescriptions réglementaires très strictes, pour chacun des modes de transport possibles (route, mais aussi rail, fluvial, maritime ou aérien). Les chefs d’entreprises réalisant des opérations de transport de marchandises dangereuses sont très fortement incités à ne pas se désintéresser de leurs obligations en la matière :
-
transporteur et donneur d’ordre sont en effet coresponsables pénalement en cas d’infraction constatée, même si les manquements ont été commis à l’insu du donneur d’ordre ;
-
le chef d’entreprise employant les éventuels salariés blessés au cours du transport ou de la préparation des marchandises au transport verra également, en tant qu’employeur, son obligation de résultat en matière d’accidents du travail mise en cause en cas d’accident ;
-
enfin, le fait que les accidents éventuels se produisent sur la voie publique induit nécessairement un risque d’exposition médiatique plus important que s’ils survenaient dans les locaux de l’entreprise.
Sur route, les transports doivent donc être exécutés en conformité avec l’Accord européen relatif au transport de marchandises dangereuses par route, dit ADR, complété, pour les dispositions propres à la France, par l’arrêté dit « TMD » (transport de matières dangereuses) du 29 mai 2009 modifié.
Publiée pour la première fois en 1947, la réglementation relative au transport de matières dangereuses couvre toutes les étapes qui permettent de transporter d’un point A à un point B des marchandises présentant des dangers particuliers : classification de la marchandise, type de contenant adapté pour empêcher toute fuite de matière pendant le transport et modalités de construction de ce contenant, étiquetage et placardage associé, documents et équipements à avoir à bord du véhicule pendant le transport, règles particulières au chargement ou au déchargement, etc.
Élaborée au sein de la Commission interministérielle pour le transport de matières dangereuses (CITMD), commission qui rassemble les administrations et organisations professionnelles concernées par ses prescriptions (fabricants d’emballages, organismes notifiés, constructeurs d’engins ou d’équipements de véhicules, expéditeurs, conditionneurs, transporteurs, contrôleurs, etc.), cette réglementation est à la fois très pragmatique et très dynamique, puisqu’elle évolue systématiquement tous les deux ans, pour tenir compte notamment du retour d’expérience des accidents survenus, ainsi que des innovations techniques et des caractéristiques des produits dangereux nouvellement mis sur le marché.
L’objet de cet article n’est pas d’établir un inventaire complet des dispositions applicables aux marchandises dangereuses, mais de donner un aperçu général de la structure de la réglementation et des différents types de mesures auxquelles peuvent être assujettis les envois de marchandises dangereuses. Il s’agit de proposer une démarche logique de recherche pour identifier, le moment venu, les prescriptions applicables à telle ou telle expédition, compte tenu de la nature de la marchandise, de son conditionnement, de ses quantités, etc.
Les prescriptions suivantes sont présentées sur la base du règlement routier. Pour les autres modes, on se reportera aux documents réglementaires cités par le présent article. Au besoin, on prendra l’attache des organismes chargés de l’application de ces textes ou de conseils qualifiés, titulaires des certificats de formation adéquats.
MOTS-CLÉS
Risque Réglementation transport routier Transport de marchandises Marchandises dangereuses
KEYWORDS
risk | Regulation | road transport | Logistic transportation | Dangerous goods
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2004 par Jean-Pierre SAINT-ÉLOI
- Version archivée 2 de oct. 2011 par Jean-Pierre SAINT-ÉLOI
- Version archivée 3 de sept. 2016 par Jean-Pierre SAINT-ELOI
DOI (Digital Object Identifier)
CET ARTICLE SE TROUVE ÉGALEMENT DANS :
Accueil > Ressources documentaires > Environnement - Sécurité > Sécurité et gestion des risques > Sécurité par secteur d'activité et par technologie > Transport de matières dangereuses > Préparation des expéditions
Accueil > Ressources documentaires > Génie industriel > Logistique et Supply chain > Transport et logistique > Transport de matières dangereuses > Préparation des expéditions
Cet article fait partie de l’offre
Transport fluvial et maritime
(51 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
4. Préparation des expéditions
4.1 Autres exemptions possibles
Une fois déterminé le numéro ONU de la marchandise à expédier, d’éventuelles autres possibilités d’exemptions partielles ou totales d’application de l’ADR peuvent nous être proposées, en colonne (6) « Dispositions spéciales » du tableau du chapitre 3.2 de l’ADR, où l’on retrouve la liste de tous les numéros ONU de toutes les matières dangereuses possibles (figure 1).
Dans l’exemple de la figure 1, pour le numéro ONU UN1263, on trouve les dispositions spéciales 163, 367 et 650. La signification de ces codes de disposition spéciale se trouve dans le chapitre dont le numéro est indiqué en en-tête de colonne, à savoir ici pour la colonne (6) le chapitre 3.3.
De manière générale, il faut toujours vérifier les dispositions spéciales des numéros ONU choisis : soit elles peuvent apporter des possibilités d’exemption, toujours utiles à connaître, soit elles peuvent aussi prescrire des obligations spécifiques à appliquer pour ce numéro ONU uniquement. Il est donc impératif de s’en préoccuper pour ne pas mettre de côté involontairement certaines prescriptions obligatoires.
HAUT DE PAGE4.2 Choix du mode d’expédition
L’ADR distingue les expéditions « en vrac » des expéditions en « colis ». Sauf très rares exceptions précisées dans la réglementation, les contenants utilisés pour le transport en colis ne peuvent pas être utilisés pour le transport en vrac et vice-versa. Pour le vrac, seule la marchandise est déchargée au point de livraison, grâce à une citerne par exemple, tandis qu’en colis, on livrera la marchandise dans son contenant (caisse, bidon ou fût par exemple).
le terme « vrac » est ici volontairement utilisé dans une acceptation volontairement simplificatrice pour signifier une expédition de marchandise « non emballée » ou encore « non conditionnée », quel que soit son état physique (liquide, gazeux pâteux ou solide pulvérulent). Dans l’ADR, en revanche, le terme de...
Cet article fait partie de l’offre
Transport fluvial et maritime
(51 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Préparation des expéditions
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Accord relatif au transport international des marchandises dangereuses par route, dit « Règlement ADR », Nations unies, Commission économique pour l’Europe, Comité des transports intérieurs (en vigueur le 1er janvier 2023).
Directive 2008/68/CE du Parlement européen et du Conseil du 24 septembre 2008 relative au transport intérieur des marchandises dangereuses (version consolidée au 21 juin 2023).
Code des transports – Article R. 1252-8 : Transports de marchandises dangereuses (version consolidée au 31 mai 2021).
Arrêté du 29 mai 2009 relatif aux transports de marchandises dangereuses par voies terrestres, dit « arrêté TMD » (version consolidée au 1er janvier 2023), NOR:DEVP0911622A.
Arrêté du 16 avril 2021 relatif à l’interdiction de circulation des véhicules de transport de marchandises à certaines périodes, NOR:TRAT2031119A.
Arrêté du 20 décembre 2022 relatif aux interdictions complémentaires de circulation des véhicules de transport de marchandises pour l’année 2023, NOR:TRET2230604A.
HAUT DE PAGE
AFPA – Association de formation professionnelle pour adultes – Montreuil http://www.afpa.fr
AFTRAL – Apprendre et se former en transport et logistique (ex AFT-IFTIM Formation continue) Paris http://www.aftral.com
APTH...
Cet article fait partie de l’offre
Transport fluvial et maritime
(51 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive