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Article

1 - COÛTS ÉCONOMIQUES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

  • 1.1 - Impacts globaux du changement climatique
  • 1.2 - Conséquences économiques des impacts et des mesures d'adaptation

2 - CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

  • 2.1 - Politiques d'atténuation
  • 2.2 - Lutte contre le changement climatique en tant qu'opportunité économique mondiale

3 - CONCLUSION

4 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : SE4240 v1

Glossaire
Conséquences économiques du changement climatique

Auteur(s) : Sylvie FAUCHEUX

Date de publication : 10 nov. 2015

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RÉSUMÉ

Cet article traite des conséquences économiques du changement climatique qui servent de base à la conférence sur le climat de Paris (COP 21). Après un rappel du cadre, de l'historique et des enjeux du processus international de décisions sur le climat, les coûts de son changement sont exposés. Il s'agit à la fois des coûts des impacts et des coûts des politiques d'adaptation. Les coûts et les bénéfices des politiques d'atténuation sont ensuite analysés, et des recommandations en faveur d'une décarbonisation de l'économie sont proposées.

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ABSTRACT

The Economic Consequences of Climate Change

This paper discusses the economic consequences of climate change, one of the considerations underpinning negotiations at the Paris Climate Conference (COP 21). After briefly retracing the framework, history and key issues of the international climate discussions, an overview is given of the costs associated with climate change. These are (i) the costs of the environmental impacts of climate change, and (ii) the costs of adaptation measures. The benefits and costs associated with mitigation policies are analysed, and recommendations for decarboning the economy are suggested.

Auteur(s)

  • Sylvie FAUCHEUX : Professeur en sciences économiques, CNAM-LIRSA, Paris, France

INTRODUCTION

A la suite de la première conférence mondiale sur l'environnement et le développement en 1992 à Rio, la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC) a été soumise à l'ensemble des pays de la planète. Ratifiée par 196 d'entre eux, elle constitue le principal référent institutionnel à l'échelle mondiale sur lequel sont élaborées les politiques et mesures en faveur du climat. Le suivi du respect des engagements au titre de la convention, l'organisation des politiques scientifiques, institutionnelles, financières ainsi que la construction du processus décisionnel sont conçus au sein de la conférence des parties (COP). La COP rassemble la totalité des pays signataires appelés « les parties » à la convention. Elle se réunit chaque année afin de prendre des décisions, à l'unanimité ou par consensus, pour respecter les objectifs de lutte contre le changement climatique (CC) et se tient sur la base d'une rotation géographique dans un des pays des cinq groupes régionaux de l'Organisation des Nations unies : Asie-Pacifique, Europe de l'Est, Europe de l'Ouest, Amérique latine-Caraïbes et Afrique.

La COP sollicite l'expertise scientifique du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évaluation du climat (GIEC et IPCC en anglais) instauré en 1988 par les Nations unies et l'Organisation météorologique mondiale. Les rapports récurrents du GIEC ont rythmé les étapes des politiques climatiques. Le premier, publié en 1990, a pesé sur l'adoption de la convention cadre des Nations unies en 1992. Le deuxième, paru en 1996, a conduit au protocole de Kyoto, signé en 1997. En 2000, le troisième a proposé la notion d'adaptation qui a été au cœur des négociations ultérieures. Le quatrième, datant de 2007, a introduit la limitation à 2 °C de la hausse de température à ne pas franchir, ce qui a été discuté à Copenhague en 2009, puis à Cancún en 2010. Il est permis de penser que le cinquième rapport de 2014 (produit par plus de 800 scientifiques) permettra d'aboutir à des décisions ambitieuses, scellées au sein de ce que d'aucuns qualifient déjà d'« accord de Paris ».

Le protocole de Kyoto a défini pour la première fois des engagements chiffrés de réduction des émissions. 188 pays signataires de la convention cadre des Nations unies l'ont signé. Beaucoup moins l'ont ratifié, à commencer par les États unis qui sont sortis du dispositif de Kyoto lors de la COP 6 à Bonn, en 2001. Il est néanmoins entré en vigueur le 16 février 2005. Le succès d'un tel système requiert une coordination de l'action collective internationale, non seulement pour contrôler les engagements pris, comme le protocole l'impose depuis 2008, mais également pour la négociation sur l'après 2012, date à laquelle il devait expirer à la faveur d'un nouvel accord dont l'entrée en vigueur était prévue pour 2020. Or, les COP successives ne sont pas parvenues à trouver un nouveau protocole, notamment lors de la conférence de Copenhague en 2009 sur laquelle beaucoup d'espoirs étaient fondés.

Si la première période d'engagement du protocole de Kyoto, qui s'est achevée en 2012, a bien connu une baisse des rejets de certains pays développés, elle a vu aussi l'explosion de ceux issus des pays émergents, la Chine en tête.

Or, le dernier rapport du GIEC (sorti en 2014) affirme, avec une certitude (de 95 %) plus grande que les évaluations précédentes, que les facteurs anthropiques (déforestations, rejets de méthane, et surtout émissions de CO2 liées à l'usage des combustibles fossiles) sont la cause prédominante du réchauffement observé depuis le milieu du XIX e siècle. L'influence de l'homme sur le système climatique est donc indéniable avec des conséquences observées sur tous les continents et, si on ne le maîtrise pas, des incidences graves, généralisées et irréversibles pour les sociétés humaines et les écosystèmes.

Les défis sont donc sans précédent pour cette COP 21. Elle doit parvenir à un accord international permettant de contenir le réchauffement global en deçà de 2 °C et s'appliquant, cette fois, à tous les pays. En d'autres termes, il est indispensable de trouver le mode d'insertion des pays en développement (PED), dont la Chine, qui ne sont pas contraints aujourd'hui dans le protocole de Kyoto et de faire revenir les États-Unis dans le dispositif multilatéral (sachant que ces deux pays pèsent pour plus de 42 % dans les émissions mondiales de CO2).

De nombreux obstacles demeurent et ont tous pour origine des questions économiques. Cet article traite des conséquences économiques du CC. Dans une première section sont discutés les coûts des impacts du CC et les coûts d'adaptation. La seconde section aborde les coûts des politiques d'atténuation, de leurs financements et des opportunités de relance économique qu'elles offrent.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-se4240


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4. Glossaire

Adaptation ; adaptation

Accommodation des systèmes naturels ou des systèmes humains aux stimuli climatiques réels ou prévus ou à leurs effets, afin d'en atténuer les inconvénients ou d'en exploiter les avantages.

Atténuation ; mitigation

Intervention anthropique pour réduire les sources ou augmenter les puits de gaz à effet de serre.

Gaz à effet de serre (GES) ; greenhouse gases (GHG)

Constituants gazeux de l'atmosphère, tant naturels qu'anthropiques, qui absorbent le rayonnement infrarouge. Les gaz à effet de serre concernés par les négociations sur le climat sont cités dans l'Annexe A du protocole de Kyoto : le méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les hydrocarbures perfluorés (HFC), l'hexafluorure de soufre et le gaz carbonique (CO2). En quantité et du fait de sa longue durée de vie dans l'atmosphère, le gaz carbonique (CO2) est le principal gaz à effet de serre.

GIEC ; IPCC

Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat : créé en 1988 par deux institutions des Nations unies, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), cet organisme intergouvernemental est ouvert à tous les pays membres de ces deux organisations. Le GIEC a pour mandat d'évaluer, sans parti pris et de manière méthodique et objective, l'information scientifique, technique et socio-économique disponible en rapport avec la question du changement climatique.

Global Climate Coalition

Association d'entreprises, présente surtout aux États-Unis et en perte de vitesse, s'opposant aux actions de lutte contre le changement climatique.

Puits ; sink

Tout processus, toute activité ou tout mécanisme qui absorbe un gaz à effet de serre, un aérosol ou un précurseur de gaz à effet de serre ou d'aérosol dans l'atmosphère.

Ville intelligente ; smart city

Ville dotée d'infrastructures (eau, électricité, gaz, transports, services d'urgence, services publics, bâtiments, etc.) communicantes et durables pour améliorer le confort des citoyens, être plus efficaces, tout en se développant dans le respect de l'environnement. Dans cette perspective, la ville est considérée comme possédant son propre métabolisme, né de l'interaction des multiples systèmes qui la constituent (information, énergie,...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - GIEC -   5e rapport du GIEC, en plusieurs parties 2013-2014.  -  Rapport de l'IPCC, Intergovernmental Panel on Climate Change (2014) https://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.shtml

  • (2) - FAUCHEUX (S.), JOUMNI (H.) -   Économie et politique des changements climatiques.  -  Repères-La découverte (2005).

  • (3) - Organisation météorologique mondiale (WMO/OMM) -   WWRP polar prediction project implementation plan for the year of polar prediction (YOPP).  -  WWRP/PPP – n° 3 (2014) http://www.wmo.int/pages/index_fr.html

  • (4) - LE TREUT (H.) -   Nouveau climat sur la Terre : comprendre, prédire, réagir.  -  Nouvelle Bibliothèque Scientifique, Flammarion, Paris (2009).

  • (5) - MEDDE -   Le climat de la France au XXIe siècle. Changement climatique et niveau de la mer : de la planète aux côtes françaises.  -  Rapport collectif sous la direction de JOUZEL (J.), vol. 5 (2015).

  • ...

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