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EnglishRÉSUMÉ
La surveillance de la qualité de l’air a pour objectif de vérifier que les niveaux de référence définis par la réglementation pour les substances identifiées ne sont pas dépassés. Les enjeux autour de la problématique des émissions dans l’air sont multiples : sanitaire, économique, politique, scientifique. Cet article fait le point sur la quantification des rejets dans l’atmosphère et de ses quatre méthodes utilisables : mesure, bilan, corrélation et facteur d’émission. Sont également exposés les principes de bases et la méthodologie des inventaires d’émission.
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Jean-Pierre FONTELLE : Directeur du Centre interprofessionnel Technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA) - Expert national
INTRODUCTION
Le Code de l’environnement attribue à chacun le droit à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé, c’est-à-dire un air dans lequel les concentrations de substances éventuellement nuisibles pour la santé humaine et les autres écosystèmes ne dépassent pas les niveaux de référence définis à cet effet.
La surveillance de la qualité de l’air s’effectue par l’intermédiaire de réseaux de mesure des concentrations des substances concernées : SO2 , NO2 , CO, O3 , COV (composés organiques volatils), plomb… Ces réseaux, gérés par des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), sont principalement situés dans les zones d’exposition des populations (agglomérations, zones industrielles…). Ils sont constitués de capteurs fixes, de camions laboratoires et complétés par des outils de modélisation pour couvrir l’ensemble de la zone géographique concernée. Les AASQA s’intéressent principalement aux substances visées par les directives européennes relatives à la pollution de l’air. Au cours des dernières années, la problématique de l’impact sanitaire s’est accrue et des actions commencent à se concrétiser (cf. Plan National Santé Environnement). Par suite, les substances ou composés auxquels il convient de s’intéresser sont en nombre croissant.
Les niveaux de concentration dans l’air constituent des indicateurs de l’« état » de l’environnement. Ils dépendent de l’importance des rejets dans l’atmosphère liés aux activités anthropiques (chauffage, transport…) et à des phénomènes naturels (volcanisme…) qui constituent des indicateurs de « pression » sur l’environnement.
La relation entre « pression » (émissions dans l’atmosphère) et « état » (qualité de l’air) est complexe à établir. En effet, les substances rejetées sont, d’une part transportées à des distances plus ou moins éloignées de la source et, d’autre part, connaissent de multiples transformations physico-chimiques, en particulier sous l’action du rayonnement solaire.
Dans le cadre de la politique relative à l’environnement, les pouvoirs publics encouragent le développement de modèles permettant de représenter ces phénomènes et d’établir l’occurrence d’épisodes de pollution et l’impact sanitaire afin de prendre des mesures de précaution à court terme et des orientations pour l’amélioration de la qualité de l’air à long terme. Ceci se traduit par un système à plusieurs composantes dans lequel les émissions représentent une part essentielle des données d’entrée (figure 1).
L’intérêt porté à des phénomènes tels que la diminution de la couche d’ozone stratosphérique, l’accroissement de l’effet de serre, l’acidification… est, par ailleurs, justifié par la nécessité de répondre aux engagements nationaux souscrits dans le cadre de conventions internationales et de leurs protocoles associés (pollution transfrontière, changements climatiques…) [14]. Ces préoccupations conduisent à suivre des schémas analogues et à s’intéresser à la connaissance des émissions.
La pollution de l’air en général et les émissions de substances dans l’air en particulier peuvent être abordées sous différents aspects : scientifique, économique, politique, qui in fine se rejoignent. Selon le degré d’implication et l’aspect sur lequel on se focalise, de nombreux besoins concernant les émissions dans l’air sont formulés par :
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les scientifiques pour la modélisation des phénomènes, l’analyse des impacts physiologiques sur les êtres humains mais aussi sur les biotopes, la biosphère, sans oublier les impacts économiques… ;
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les industriels pour déterminer leur part de responsabilité, le respect de la réglementation ;
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l’administration pour développer des stratégies de réduction des émissions, de précaution et d’amélioration de la qualité de l’air et de la biosphère en général ;
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les collectivités locales pour la définition d’actions à ce niveau ;
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le public qui revendique l’accès à l’information.
Ces besoins ne couvrent pas que l’observation de l’existant mais également l’estimation de situations futures tenant compte à la fois des évolutions techniques et économiques ainsi que des actions de prévention et de réduction de la pollution atmosphérique en cours de mise en œuvre ou planifiées à des horizons futurs.
Quelle que soit l’application, cela revient à identifier les sources 2, à chercher à quantifier leurs rejets dans l’atmosphère, de manière globale ou au contraire de façon plus fine en visant à respecter les principes et qualités généralement exigées pour cette quantification 3, et le plus souvent à déterminer les facteurs d’émission appropriés 4.
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3. Principes de base des inventaires d’émission
Un inventaire d’émission est une description qualitative et quantitative des rejets de certaines substances dans l’atmosphère issus de sources anthropiques et naturelles. Il se caractérise par des spécificités relatives à ses quatre composantes :
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le temps, c’est-à-dire la période couverte par l’inventaire et la résolution temporelle (le pas de temps) pour lesquelles les émissions doivent être établies ;
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l’espace, c’est-à-dire l’aire géographique couverte par l’inventaire, et la résolution spatiale, autrement dit les entités territoriales pour lesquelles les émissions sont déterminées ;
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les émetteurs, c’est-à-dire l’ensemble des sources couvert par l’inventaire, et les catégories de sources (ou secteurs) pour lesquelles les émissions sont calculées d’une part et rapportées d’autre part ;
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les substances couvertes par l’inventaire et le cas échéant les différentes formes physiques et chimiques sous lesquelles elles peuvent être émises.
3.1 Qualités requises
Un inventaire d’émission réalisé sans se soucier du respect des qualités essentielles décrites ci-après est pratiquement inutilisable.
Partant du constat que, pour un inventaire donné, un petit nombre d’éléments représente une part généralement très majoritaire des émissions, il convient de faire porter en priorité sur ces éléments les efforts visant à réduire les incertitudes et améliorer les estimations. Il est d’usage, notamment selon les bonnes pratiques de l’IPCC, de considérer le niveau de 95 % des émissions totales comme filtre des catégories de source clés (valeur ajustable si besoin est). Le lecteur trouvera dans les rapports du CITEPA de nombreux exemples appliqués tant aux émissions absolues qu’à l’évolution des émissions [6] [7] [8]. Ainsi, en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre en France, six sources clés seulement (combinaison de un secteur, un polluant, un combustible ou un procédé) représentent plus de la moitié des émissions ; le seuil de 95 % requiert d’en considérer une bonne...
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Principes de base des inventaires d’émission
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Inventaire des émissions de dioxyde de soufre, d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils dans la Communauté européenne en 1985. CORINAIR. - Office des publications officielles des Communautés européennes, ISBN 92-826-4289-5 L 2985 Luxembourg (1995).
-
(2) - * - Décision de la Commission du 17 juillet 2000 concernant la création d’un registre européen des émissions de polluants (EPER) conformément aux dispositions de l’article 15 de la directive 96/61/CE du Conseil relative à la prévention et à la réduction intégrée de la pollution (IPPC) (JOCE du 28/07/2000).
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(3) - * - Arrêté du 24 décembre 2002 relatif à la déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées soumises à autorisation (JO du 7 mars 2003).
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(4) - Organisation et méthodes des inventaires nationaux des émissions atmosphériques en France (OMINEA). - CITEPA (rapport téléchargeable sur http://www.citepa.org), avr. 2004.
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(5) - Atmospheric Emission...
ANNEXES
Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA), centre national de référence sur les émissions dans l’air.
Institut Français de l’Environnement (IFEN)Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME)Ministère de l’Écologie et du Développement Durable (MEDD)http://www.environnement.gouv.fr
Institut National de Recherche et d’Études sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
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