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EnglishRÉSUMÉ
L’origine du terme « défense en profondeur » signifiait en langage militaire l’organisation des fortifications et le déploiement des troupes en vue de contrer les tentatives d’agression. Ainsi, l’assaillant rencontrait plusieurs barrières et lignes de défenses successives qui l’affaiblissaient et ralentissaient sa progression. Cette stratégie défensive a été reprise par le domaine nucléaire dans le but de protéger les opérateurs, la population et l’environnement de tout rejet de radioéléments. La mise en place consiste en la structuration de trois barrières physiques organisées selon trois niveaux de protection. Depuis peu, le concept de défense en profondeur a été transposé à des aspects organisationnels, notamment à la maîtrise des risques industriels, avec la mise en œuvre de protections physiques et de lignes de défense structurelles et organisationnelles.
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Emmanuel GARBOLINO : Docteur, HDR - Maître assistant, MINES ParisTech, CRC (Centre de recherche sur les risques et les crises)
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Franck GUARNIERI : Docteur, HDR - Maître de recherches, MINES ParisTech, CRC (Centre de recherche sur les risques et les crises)
INTRODUCTION
L’origine du terme « défense en profondeur » est liée au domaine militaire, notamment dans le but d’organiser les fortifications et déployer les troupes sur le territoire pour contrer les tentatives d’agression de tous ordres. Les récits d’historiens relatent qu’une technique de défense en profondeur avait été utilisée vers 2900 avant J.-C. à Hiérakonpolis en Égypte, fondée sur un dispositif de défense mettant en jeu deux murailles parallèles et indépendantes, renforçant la protection de cette citée. Ce dispositif était complété par une organisation particulière des troupes qui bénéficiaient elles-mêmes de la protection qu’offraient les murailles. Le but d’un tel dispositif était d’obliger l’assaillant à rencontrer plusieurs barrières et lignes de défenses successives afin de l’affaiblir et de ralentir sa progression dans la ville. Cette stratégie défensive a été par la suite reprise par le domaine nucléaire dans le but de protéger les opérateurs, la population et l’environnement de tout rejet de radioéléments. Elle s’est d’abord appuyée sur la structuration de trois barrières physiques organisées selon trois niveaux de protection. Puis, au fur et à mesure des travaux en sûreté nucléaire, cette stratégie a intégré des aspects organisationnels. Aujourd’hui, le concept de défense en profondeur repose sur l’organisation de moyens de prévention des risques, de protection de leurs conséquences et de sauvegarde à la fois techniques, structurels et organisationnels agencés selon cinq niveaux de protection. L’objectif de cet article est donc de comprendre, dans un premier temps, comment la défense en profondeur est définie dans le nucléaire, sur quels principes repose-t-elle et quel est son mode d’application. Dans un second temps, la transposition de ce concept et son intérêt pour la maîtrise des risques industriels sont étudiés, notamment à l’aide de deux exemples.
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5. Conclusion : une démarche organisationnelle de maîtrise des risques industriels
La transposition du concept de défense en profondeur aux activités industrielles constitue un cadre formel de prévention des risques qui s’articule sur la mise en œuvre de barrières physiques et de lignes de défenses organisationnelles et structurelles elles-mêmes redondantes, complémentaires et indépendantes les unes des autres. Ces différentes mesures de défense sont déployées sur cinq niveaux de protection recouvrant la prévention des incidents et des accidents, la détection et le contrôle des opérations anormales, la maîtrise et la gestion des accidents et enfin, l’activation d’une réponse d’urgence.
La contribution de cette transposition est envisagée dans le cadre de conduite des analyses des risques des ICPE selon au moins deux aspects :
1) comme moyen de démonstration de la sûreté d’un site, notamment par l’emploi des approches déterministes et probabilistes pour l’analyse des risques ;
2) comme moyen de vérification qualitatif de la sûreté d’une installation, par l’identification de ses barrières physiques et de ses lignes de défense structurées selon les niveaux de protections.
Par ailleurs, la transposition de ce concept est aussi possible pour formaliser le retour d’expérience d’incidents ou d’accidents dans le but d’identifier les causes possible de l’événement, leur rôle respectif et les moyens qui auraient dû être mis en place.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - LOOS (F.), LE DEAUT (J.-Y.) - Rapport fait au nom de la commission d’enquête sur la sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et sur la protection des personnes et de l’environnement en cas d’accident industriel majeur - Assemblée Nationale (2002).
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(2) - COLLECTIF - Mémento de la sûreté nucléaire en exploitation - Électricité de France (2004).
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(3) - LIBMANN (J.) - Éléments de sûreté nucléaire - Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, Les Editions de Physique (1996).
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(4) - INTERNATIONAL NUCLEAR SAFETY ADVISORY GROUP - Defence in depth in nuclear safety - INSAG (1996).
-
(5) - QUENIART (D.) - Analyse de sûreté. Principes et pratiques - Techniques de l’Ingénieur (1996).
-
(6) - KEMENY (J.) - Report...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Circulaire du 25 juin 2003 relative aux principes généraux des études de dangers des installations classées.
Circulaire DPPR/SEI2/CB-06-0388 du 28/12/06 relative à la mise à disposition du guide d’élaboration et de lecture des études de dangers pour les établissements soumis à autorisation avec servitudes et des fiches d’application des textes réglementaires récents.
Circulaire du 10/05/10 récapitulant les règles méthodologiques applicables aux études de dangers, à l'appréciation de la démarche de réduction du risque à la source et aux plans de prévention des risques technologiques (PPRT) dans les installations classées en application de la loi du 30 juillet 2003.
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