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EnglishRÉSUMÉ
L’ensemble des eaux rejetées par les installations d’épuration, les déversoirs d’orage et les exutoires pluviaux constitue les rejets urbains de temps de pluie, appelés "RUTP". Ceux-ci contiennent de nombreux polluants résultant notamment de la pollution atmosphérique, ou encore de l’érosion des matériaux urbains. Cet article détaille les origines diverses des polluants ainsi que leur caractérisation et leurs spécificités. Les impacts des RUTP sur les milieux aquatiques ne peuvent être négligés. Lutter contre ces rejets nécessite de dresser une véritable stratégie afin de déterminer des actions curatives et préventives adaptées et efficaces.
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Bernard Chocat : Professeur émérite à l’INSA de Lyon, - Laboratoire DEEP (Déchets, Eaux, Environnement Pollutions), France
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Jean-Luc Bertrand-Krajewski : Professeur à l’INSA de Lyon, - Laboratoire DEEP (Déchets, Eaux, Environnement Pollutions), France
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Sylvie Barraud : Professeur à l’INSA de Lyon, - Laboratoire DEEP (Déchets, Eaux, Environnement Pollutions), France
INTRODUCTION
Les rejets urbains de temps de pluie (RUTP) sont constitués de l’ensemble des eaux rejetées i) par les installations d’épuration (mélange d’eaux usées et d’eaux pluviales traitées), ii) par les déversoirs d’orage (mélange d’eaux usées et d’eaux pluviales non traitées), parfois appelés « rejets unitaires de temps de pluie » et iii) par les exutoires pluviaux (eaux pluviales généralement non traitées), pendant un événement pluvieux et pendant la période de temps qui lui succède, au cours de laquelle le système d’assainissement n’a pas encore retrouvé un fonctionnement nominal de temps sec. Cet article traite spécifiquement des eaux rejetées par les déversoirs d’orage et les exutoires pluviaux.
Les concentrations en polluants sont très variables selon les sites et selon les événements et peuvent atteindre des valeurs similaires à celles observées dans les eaux usées domestiques. Pour certains indicateurs (MES, hydrocarbures, produits phytosanitaires, etc.), elles peuvent être supérieures à celles trouvées dans les eaux usées domestiques. Du fait des volumes en jeu, les masses rejetées par les réseaux d’assainissement traditionnels constituent une source majeure d’apport de polluants aux milieux aquatiques superficiels. Ils peuvent également contaminer les eaux souterraines. Certains polluants sont présents majoritairement en phase particulaire (déchets organiques, hydrocarbures, métaux, etc.), adsorbés sur des particules dont les caractéristiques (diamètre, vitesse de chute) permettent souvent d’envisager des traitements classiques par décantation et/ou filtration. D’autres polluants sont majoritairement présents en phase dissoute (certains nutriments, pesticides, alkylphénols). Les traitements classiques précédents sont alors peu efficaces et une réduction à la source est à privilégier.
Les origines des polluants contenus dans les RUTP sont multiples : pollution atmosphérique, lessivage des dépôts de temps sec et des retombées sèches accumulés sur les bassins versants, érosion des matériaux urbains, remise en suspension des polluants présents dans les réseaux d’assainissement. Les eaux de pluie se chargent progressivement en polluants lorsqu’elles ruissellent sur les surfaces urbaines et surtout lors de leur transfert dans les caniveaux puis dans le réseau lui-même.
Les impacts potentiels de ces rejets, concentrés sur des périodes courtes, sont divers : modification du régime hydrologique et de la morphodynamique des rivières, chocs anoxiques entraînant des mortalités piscicoles, effets toxiques chroniques affectant la biocénose des milieux aquatiques, contribution à l’hyper-eutrophisation des milieux, risques sanitaires associés à la contamination bactériologique, altération des paysages.
Différents traitements sont possibles utilisant des technologies classiques comme les stations d’épuration, la décantation, la filtration, ou des approches plus spécifiques comme dans le cas des biofiltres. Dans tous les cas, il est nécessaire de mettre en œuvre une stratégie fondée sur trois points principaux : prendre en compte l’ensemble des rejets, considérer la totalité de la durée de l’événement et minimiser non seulement les rejets émis mais surtout leurs impacts.
Au-delà des traitements technologiquement possibles, une meilleure gestion des eaux et des polluants en milieu urbain doit être recherchée pour permettre une diminution des RUTP et de leurs impacts. Gérer les eaux pluviales à la source, réduire les usages et émissions de polluants et déconnecter les surfaces imperméables des réseaux constituent finalement la stratégie la plus simple et la plus économique.
le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expressions importants de l’article, ainsi qu’un tableau des sigles, notations et symboles utilisés tout au long de l’article.
VERSIONS
- Version archivée 1 de août 2007 par Bernard CHOCAT, Jean-Luc BERTRAND-KRAJEWSKI, Sylvie BARRAUD
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4. Méthodes pour limiter la pollution des RUTP et leurs impacts
4.1 Éléments de stratégie
Par temps de pluie, la ville rejette des eaux usées et des eaux de ruissellement, soit de façon séparée (système séparatif), soit sous la forme d’un mélange (système unitaire) (figure 10). Les quantités d’eau et de polluants rejetées pendant ces périodes sont considérables, et il n’est plus possible de considérer le temps de pluie comme une situation exceptionnelle pendant laquelle on peut tolérer un fonctionnement très dégradé du système d’assainissement. En application de la directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines du 21 mai 1991 , la réglementation française s’est régulièrement durcie et impose un traitement pour l’ensemble des eaux produites, à l’exception des périodes de pluies exceptionnelles. Réfléchir à une stratégie de lutte contre ces rejets nécessite de prendre en considération trois éléments fondamentaux.
HAUT DE PAGE4.1.1 Prise en compte de l’ensemble des rejets
Pendant les événements pluvieux, la ville continue de produire des eaux usées. C’est donc l’ensemble des flux (eaux usées et eaux de ruissellement) qu’il faut prendre en compte. Une partie de ces flux transite par la station d’épuration, une partie subit éventuellement des traitements spécifiques et une partie est rejetée sans aucun traitement (figure 10). Diminuer la masse totale de polluants rejetée implique de prendre en considération chacun de ces éléments et de diminuer leur somme. Il n’est pas forcément efficace, par exemple, de diminuer la masse de polluants rejetée par les déversoirs d’orage d’un réseau unitaire, si l’on augmente dans le même temps la masse de polluants rejetée...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AALDERINK (R.H.), LIJKLEMA (L.) - Water quality effects in surface waters receiving storm water discharges. Proceedings and Informations. - TNO Committee on Hydrological Research, The Hague, The Netherlands, 33, p. 143-159 (1985).
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(2) - AL-JUHAISHI (M.R.D.) - Caractérisation et impact de la pollution dans les rejets urbains par temps de pluie (RUTP) sur des bassins versants de l’agglomération orléanaise. - Thèse de doctorat, Institut des Sciences de la terre d’Orléans, 210 p. (2018).
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(3) - AMIARD (J.-C.), AMIARD-TRIQUET (C.) - Biomarqueurs en écotoxicologie aquatique. - Cachan (France) : Tec & Doc Lavoisier, 415 p. ISBN 978-2743022709 (2017).
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(4) - ASHLEY (R.M.), BERTRAND-KRAJEWSKI (J.-L.), HVITVED-JACOBSEN (T.), VERBANCK (M.), (editors) - Solids in Sewers. - London (UK): IWA Publishing, Scientific and Technical Report n° 14, May 2004, 360 p. ISBN 1900222914 (2004).
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(5) - ASHLEY (R.M.), BERTRAND-KRAJEWSKI (J.-L.), HVITVED-JACOBSEN (T.) - Sewer solids –...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Pour se retrouver dans la complexité de la réglementation, voir le site du portail de l’État au service des collectivités :
https://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences/leau-et-lassainissement
HAUT DE PAGEOrganismes – Associations – Fédérations (liste non exhaustive)
GRAIE (Groupe de Recherche Rhône-Alpes sur les Infrastructures et l’Eau) : http://www.graie.org
Documentation (liste non exhaustive)DEHUA / WIKHYDRO (Dictionnaire encyclopédique de l’Hydrologie urbaine) : http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Cat%C3%A9gorie:Dictionnaire_DEHUA
Bureau d’études – Écoles – Centres de recherche (liste non exhaustive)CERTU (Centre d’Etudes sur les Réseaux de Transport et l’Urbanisme) : http://www.certu.fr
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